MĂ©moire
Cette nuit-là assise près de ma tendre mère, j’ai aimé jouer la coquine. On m’appelle souvent la « comique » à cause de mes folles interventions en plein dialogue. J’aime bien ajouter de l’humour dans les conversations familiales pour garder en mémoire un beau souvenir.
Mon papa chéri est souvent heureux de me voir joyeuse, il ajoute lui aussi de la sienne. Pauvre maman, je la fais tellement rire qu’on doit vite chercher un verre d’eau. Je suis incorrigible ! Je lui fais ce coup plusieurs fois, mais elle tient le coup parce que ses yeux rayonnent souvent de bonheur. Evidemment, elle se met en colère, imaginez la scène. Ensemble autour d’un verre de thé, nous sommes entrain de boire et moi je parle calmement et sans avertir, j’envoie un calibre fou-rire ! C’est tellement drôle ! J’aime bien. Pourtant, ma pauvre maman ne rigole plus. On dirait que la chaude boisson a changé de trajectoire vers les bronches respiratoires. Elle commence à tousser. Nous sommes tous affolés, elle étouffe ! On lui apporte de l’eau à boire pour alléger la toux. Elle crie de colère : « mais veux-tu me tuer ! Aya ! Ce n’est pas le moment pour plaisanter ! »
Après quelques secondes, elle se rappelle de la blague et elle se met à rire. Ils reprennent la conversation tout en m’avertissant de ne plus recommencer… Enfin juste lorsque nous nous trouvons à table. Mais à qui ? À moi ? La petite dingue ?
J’embrasse la joue tendre de ma mère et celle de mon père. Direction ma chambre ! J’aimerai écrire quelques pages que l’encre m’insuffle. J’empreinte une autre peau, celle qui convient à la nuit, mes yeux translucides ne voient que le langage des mots. Ils se bousculent dans ma tête. Un état étrange d’élévation spirituelle, d’extase ou d’enchantement ? Difficile à expliquer cet état second. Puis une fusion curieuse d’émotions envahissent mon cœur. Ce n’est que le clavier qui me permet de les suivre. Depuis longtemps j’ai perdu l’usage de mes pages et du stylo. Mes pensées vont tellement vite que je n’arrive plus à suivre. Heureusement qu’il y a mon compagnon d’inspiration : ce sacré ordinateur.
Cette boite magique m’a permise de construire les firmaments de mes chimères, mes randonnées lunaires et mes simples plaisirs artistiques. Quel plaisir que de voir mes textes se dresser mot suivant un autre parfois avec pensées précises, d’autre fois avec émotions confuses. Je m’abandonne à la merci du hasard, ce que me dicte ma plume me satisfait considérablement pour l’instant. Je n’ai qu’à me soumettre à son charme et ses caprices. C’est ma destinée, et j’en suis fière !
Je n’ai pas la tête de quelqu’un qui se vante ! Détrompez-vous, je suis une personne qui aime surtout bourlinguer à travers les mondes magiques de la langue. Y découvrir ma joie et y explorer ma peine pour enfin dire que j’ai un jour existé, voilà le fruit de mes entrailles, de mon esprit. Mes promenades nocturnes les plus salubres se font souvent en rimes, en strophes. Je me sens bien dans ma peau quand ma voix se concrétise en une poésie éloquente.
Fragments de vie
Aya
11-09-2007
Merci mon ami Farid pour tes encouragements
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