Un carrosse nacré chemine dans la plaine
Sur l’écran de télé que fixe mon regard.
Si comme Cendrillon, j’avais une marraine
Qui me transformerait en princesse d’un soir ?
Dans la boue du sentier, deux sillons parallèles
Peut-être guideront mes rêves enfantins.
L’éventail à la main comme les demoiselles,
Je cache mon minois sous dentelle et satin.
Une robe de soie ajustée à la taille
Laisse voir le bas du jupon de linon,
Sur les seins blancs poudrés, repose une médaille...
Mais le carrosse arrive à sa destination.
Demain est un grand jour, je rencontre mon Prince,
L’un à l’autre promis lorsque nous sommes nés,
A mirer son portrait, j’avoue, pour lui j’en pince,
Je n’aurais mieux choisi, il m’est prédestiné.
La plume d’aigrette plantée sur le chapeau
Le postillon attend que je veuille descendre,
Je range le portrait de l’homme sans défaut
Qui ressemble au cocher... Mais c’est à s’y méprendre !
Souvent femme varie, on connaît la chanson !
Je jette le portrait, je réponds au sourire
Du cocher si mignon avec son air fripon...
La suite est un secret... Mais n’allez pas médire !
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