Encore un autre, c'est déjà le quatriéme que je perd depuis le début de cette fichu mission. Rien ne passe comme prévu. Nous sommes bloqués sous le feu de l'ennemi. Des fermiers pour la plus part. Tous ont été conditionnés par leur chefs politico-religieux pour pratiquer la guerre sainte. Impossible de bouger. En plaçant le mirroir au bout de mon arme, je me rend compte que certains de nos adversaires sont aussi des enfants. Des enfants avec des armes à feu. Mais où suis je ? Nouvelle explosion. Une grenade sans doute. Elle vient d'arracher le bras de l'un de mes camarades. Et le toubib qui est mort. Ils tirent sans discontinuer. Quand vont ils enfin recharger ?? Je dois mettre mes gars à l'abris. Mais où ? Une grenade explose prés du mur derrière lequel je me planque. Je suis étourdis. Ma tête raisonne comme dans une église. Ma vue est troublé. Mes oreilles sifflent à ne plus pouvoir distinguer autre chose. Nous devons fuir.
Un rapide groupe de geste afin de donner mes ordres. Deux de mes hommes sont touchés alors qu'ils suivaient les directives que je venais de donner. Parmis eux je crois distinguer Thomas, un bleu qui nous avait rejoint quelques jours avant. Encore un gosse, tout juste l'âge de s'engager. Si on s'en sort je vais devoir expliquer à sa famille pourquoi leur fils est mort. Je ne pourrais pas dormir aprés ça. Je reléve Antoine. Celui ci malgré une blessure à la jambe continu d'ouvrir le feu pour couvrir notre déblaque. Fichu mission. Comme d'habitude les renseignements étaient faussés. Il nous faut nous abriter et vite. Trouver un lieu sécurisé avant de fuir vers nos lignes. Notre ligne arrière a pris le contrôle d'une vieille batisse. Je pose mon frére d'arme et me dirige vers la radio. La liaison est mauvaise pour changer. Je donne mes codes d'identification afin de demander des renforts. J'explique au combien la situation est critique. La réponse qui m'est donné me désespére : Débrouillez vous, personne pour le moment. Nous sommes finis. Notre armée, notre pays nous abandonne.
Je vais un rapide état de mes hommes. Le moral est au plus bas. Presque tous sont blessés. Les munitions sont pratiquement épuisés. Nous ne tiendrons plus longtemps. Je saisi délicatement le pendentif se trouvant à mon coup. La photo de ma femme et de ma fille. Je ne les reverais jamais.... Une formidable explosion me projéte plusieurs mêtres en arriére. Je m'écroule, trop las pour tenter quoi que ce soit. J'entend au loin des tirs. Je tiens toujours dans ma main le pendentif. Je sens un liquide chaud qui s'écoule lentement de mon torse. Un regard vers le bas et je peux distinguer l'épais tube de métal qui me perce la poitrine. Je suis foutu. Je regarde à nouveau leur portrait. Je pleure. Sarah pardonne moi, j'aurais du t'écouter. Je ne sens plus mon corps. Rassemblant mes derniéres force et birbes de lucidité j'arrive à prononcer les mots qui clotureront mon existence ici bas : « Sarah je t'aime ».


Quadral Le 05/08/2007 Dédié à tous les soldats que l'on envoient à la mort pour des raisons que même leur dirigeants ignorent.

Ton récit est poignant de vérité et démontre à quel point les guerres sont une absurdité criminelle !
HONORE