Je dédie ce poème aux enfants de la Sierra Léone et à tous les enfants de la guerre.
Lors d'un voyage en 1991 dans ce petit paradis exotique, blotti entre le Libéria et la Guinée, je suis tombée sous le charme de cette Afrique envoûtante, mystérieuse et parfois cruelle... La guerre civile , encouragée par le pays voisin Le Libéria et toutes les grandes puissances désireuses de s'appropier l'or, les diamants et autres minerais précieux, a fait sombrer ce magnifique pays dans un chaos indescriptible.
Je n'ai que ma plume pour décrire tout cela et leur ai déjà consacré un roman, Saga en trois tomes, intitulé " Mama doc ".
Mais ce poème j'avais envie de le partager avec vous...
Il a été écrit par mes larmes de femme et par mon coeur de mère.


Que sont-ils devenus tous ces enfants sans âge,
Ces fantômes perdus hantés de souvenirs ?
Peuvent-ils à nouveau regarder leurs visages,
Faces défigurées par remords et soupirs ?

Enrôlés à huit ans dans ces armées sans nom,
Ils ont perdu leur coeur, leur famille et leur âme,
Apprenant à tuer, violer sans distinction,
Mutilant sans pitié, enfants, hommes ou femmes.

Robotisés, formés pour ne pas réfléchir,
Chaque acte réfractaire étant puni de mort,
Ils n'avaient que le choix de tuer ou mourir ;
Sous la drogue et l'alcool, ils acceptaient leur sort.

A dix ans, elles rêvaient de leur prince charmant,
Mais les larmes ont coulé comme leur sang de vierge
Sur leur corps labouré par ces mâles déments
Qui détruisaient l'enfant sous l'assaut de leur verge.

De cet enfer, pourtant , certains ont survécu,
Et tentent d'oublier cet affreux cauchemar,
Evitant le grand jour, car leurs yeux ne voient plus,
Ils marchent en zombis en recherchant le noir.

Pourront-ils oublier ces années de galère,
L'innocence perdue au nom de quelques fous ?
Sauront-ils de la vie retrouver la lumière?
Réapprendre à aimer et prier à genoux ?

Je dédie ce poème aux enfants de la guerre,
Et leur offre mon coeur et ces larmes de mots
Et si l'amour existe encore sur cette terre,
Qu'il ose enfin porter, au monde, son écho.

Ton poème chère Solange est très émouvant car il nous met en face de réalités épouvantables. L'enrôlement de force d'enfants transformés contre eux mêmes en bourreaux ! Que sera leur vie, que seront leurs cauchemars, à eux et à leurs victimes survivantes, après être sortis de cet enfer ?
Amitiés
Alain

moi aussi je pense souvent à ces enfants

Ton écrit est agréable à lire, le sujet que tu entames est très alarmant... Les enfants sous souvent exploités par les adultes en leur confiant des roles dangereux tels que la guerre...Ces exploitations de ressources humaines massives sont aussi une forme de destruction de la nature et de l'avenir de l'homme dans beaucoup de régions du monde, on peut aussi inclure le cas des enfants qui travaillent avant l'age requis, le problème aurait une dimension plus universelle...
Merci Emy, ton poème est un grand témoignage pour la paix et la raison...

Kader.

ton poème est plein d'émotion. Mais quelle triste réalité. c'est tellement injuste et cruel que des enfants ne puissent pas avoir une enfance avec joie et peine. Et au lieu de ça, ils ne connaissent que la violence, le sang. tu ne les oublies pas et c'est l'important.
biz

Merci d'adhérer à mon poème et merci de votre lecture pour tous ces enfants de la guerre qui n'ont plus d'avenir et qui n'ont plus d'espoir.
Je pense qu'ils ne pourront se reconstruire sans le secours de la communauté internationale et c'est par nos écrits individuels et collectifs souvent, que l'on peut faire avancer les choses