La rime du levant compose mon poème.
La brume s’y repaît des givres de mon cœur
Et les vers que j’écris et les mots que j’y sème
S’emmêlent, corps et âme, à l’intime langueur
D’une larme salée lapée par le buvard
Où la mélancolie distille son parfum.
De l’étang de mes yeux, s’écoule un peu de fard
Sur le reflet-miroir des souvenirs défunts.
A la saison nouvelle, en un dernier soupir,
Ils ressuscitent, lĂ , sur le quai de ma gare,
Pour un peu de tendresse ou l’aube d’un sourire
Et viennent se glisser sous mes pas en retard.
Fendant la brume rose au-dessous de l’azur,
OĂą les harpes du vent murmurent aux moulins,
Dans un écrin d’espoir que le bonheur capture,
Ils viennent s’échouer, au détour d’un chagrin,
Dans mon cœur-encrier,
sous la plume d’un cygne…
----------------
(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)