Mesdames permettez qu’en ces rimes l’on chante
Un pouvoir étonnant aux effets merveilleux
Que vous dissimulez au tréfonds de vos yeux
Et qui, Ã tous les coups, nos pauvres coeurs enchante.
Comme vous savez bien d’une oeillade alléchante,
Perfides, terrasser jusqu’aux plus aguerris
Et décocher des coups que nul soin ne guérit.
Vrai ! Ne dirait on pas que vous êtes méchantes.
Cruelles, vous avez une moue charmante.
Vous tendez une main où la bouche se pose
Comme on vient respirer le parfum d’une rose,
Mais les ongles y sont des épines puissantes.
Cependant un baiser de vos lèvres brûlantes
Nous persuade alors que vous n’aimez que nous
Et déjà à vos pieds nous sommes à genoux.
Notre crédulité doit vous sembler touchante.
Mais ceux qui sont pressés, c’est d’une voix tranchante
Que vous les rabrouez avec sévérité.
Vous jouez de nos coeurs, mais en réalité
Vous n’êtes point pourtant des vertus trébuchantes.
Quand nous nous rebellons, vous êtes désarmantes,
Les larmes de vos yeux débordant lentement,
Sont un muet reproche à notre emportement
Et nous sommes vaincus par ces armes troublantes.
Las, un jour, triste effet de votre humeur changeante,
Vous vous lassez de nous comme d’un jouet vieux.
Qu’elle est dure la main dont vous dites adieux !
Est-ce bien celle là .... si douce et caressante ?
ADN
21.04.1961
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