N'en déplaise aux esthètes, aux amateurs d'histoire,
Avides de voyages, désireux de connaître,
N'en déplaise à ces gens qui voyagent et qui aiment
Les pierres et les ruines, témoins de tous ces siècles,
Je suis allée à Rome et c'était
Mon premier voyage...
"Ces grands monceux pierreux" cités par le Poète*
Ont paru ennuyeux à mon être égaré.
Tous ces vieux monuments tournaient devant mes yeux
Sur un rythme effréné où dansaient mes délires.
Le Panthéon, le Colysée et le Mont Palatin
Se mêlaient dans ma tête en songes hallucinés.
Des ruines, de vieilles pierres jonchées de vieux cailloux,
Des colonnes branlantes, des potiches cassées,
Voici ce qui reste de ce Glorieux Passé
De Rome, Ville Eternelle...
J'aurais tant désiré accomplir le Voyage
Impossible en remontant le Temps
Ne serait-ce qu'une heure !
Alors, s'offriraient aux regards émerveillés
Les intactes richesses des temples et des palais
Recouverts de ce beau marbre blanc qui n'est plus,
Ornés de tons chatoyants et de teintes réelles.
Les fresques dans leur pourpre et leur or
Se dessineraient dans un azur doré,
Alors, se dresseraient, fières et indomptables,
Ces colonnes et ces temples en toute majesté
Pour défier le Temps impuissant et sénile.
Alors, de vrais Romains se mêleraient aux touristes,
Réels et imposants sous les plis de leur toge.
N'en déplaise aux esthètes, aux amateurs d'Histoire
Qui se contentent des miettes que nous jette le Temps
Avide de détruire et de tout dévorer...
Lchabry
* Allusion à un poème de J. du BELLAY
http://www.cartage.org.lb/fr/themes/literature/genres/poesie/D/Du%20Bellay/47-2.html