Poète - en conviens-tu ? - ce n’est là qu’une fleur !
Tant de vers alloués au culte d’une odeur
Qui, soit dit en passant, ne sent guère la rose
Sans la plume, ô sublime, exhalée par ta prose.
Poète - le vois-tu ?- le geai dans les nuages
Ne serait qu’un pigeon flânant loin de tes pages,
Si médiocre est l’écrit, l’oiseau quitte son nid
Simplement pour voler… gazouiller… Quel ennui !
Poète - le sais-tu ? - ce n’était qu’une main !
Pas de quoi s’en rimer à grands coups de quatrains;
Ses doigts, assurément, n’étaient pas si humides
Avant d’être noyés dans ton encre liquide.
Poète - l’avoues-tu ? - cette gloire à l’enfance
Clamée à bout de cœur, n’est-ce pas du bon sens
Que d’aimer revêtir la peau jeune du temps ?
Nul besoin de crayon pour en faire un roman !
Ô poète - où es-tu ? - que mes yeux ont pris froid
A force de penser ce qui, pourtant, se voit !
Ami… reste ! Et surtout ne t’arrête jamais
De regarder, pour moi, le monde tel qu’il est.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.