Est-on déjà demain lorsque hier est passé
Aussi vite que l’ombre affleurant sous mes pieds ?
Je revois des images… Ô mémoire d’un temps
Où la vie (paraît-il) défilait au présent.
Paraît-il qu’aujourd’hui n’est pas un autre jour
Et pourtant je vieillis et la mort, Ă son tour,
Attend… Comme une horloge à qui l’on a fait croire
Que la fin sonnerait sans doute un peu trop tard.
Est-ce déjà le cas ? Sur ce bout de papier,
S’achemine un poème avant d’être livré,
Sans délai : éternel ! Tout est déjà écrit…
Suffit-il au colis d’abriter le génie ?
Qu’importe le baiser, mes lèvres embuées
Gardent aux fonds des yeux - à t’en faire baver ! -
L’alarme de l’instant, mouillée telle une lettre
Que nous avions tracée sans même nous connaître.
Mensonge des années qui se sont écoulées :
Coule alors dans mon sang, l’autre larme… La vraie,
Celle qui a vécu, vit encore et vivra !
J’ai beau pleuré de joie, le temps ne passe pas.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.