L’ÉPAVE
D'amples lames lèchent les abords du royaume,
Apprivoisées par les artifices du temps ;
J’avais beau réciter chacun des fichus psaumes,
Les restes échoués jouaient avec le vent.
Tous les pisseux rats ont déserté le navire,
Abrutis par les rires, marqués par les pleurs ;
L'esprit et l'âme d’un vieil homme qui chavire
Rappellent à l’ordre d'éventuels rêveurs.
Je laisse tomber mon indolente carcasse,
Les entrailles alourdies par l'amère soupe ;
Rumeurs et ombres se dandinent et découpent,
Posent tels des tiques affamés et voraces.
Peut-être qu’un espoir suffirait largement
À secouer enfin mes larmes endormies ;
J’ai en moi ces jours noirs rallongés de folies,
Tous ces pauvres démons auxquels si bien je mens.
Julien Schricke
----------------
Mon site internet :
Julien Schricke Spleen et Idéal