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LE CADEAU DE MEDOR
Une nouvelle semaine. Que dit l’agenda ? On travaille à la maison : tri, saisies, contrôles, mise à jour, annoter les dossiers ( la routine ) ; la tournée des clients à partir de mardi. En fin de matinée, j’ai pas mal avancé : le poste de travail pro et le biglo demandent à refroidir ; les crayons aussi, je ne claviote pas tout le temps. Médor me bat froid, pour hier à la maison, sans doute. Il m’agace à tourner autour de la voiture. Ça va, ça va, on ira marcher un peu ce soir ; direction du market, caddie-courses. Je note l’état du coffre, juste un peu pourri, c’est la place à Monsieur. Faudra le faire propre avant demain pour la tournée.
J’ai tenu ma promesse, on a été faire un tour, il est content le chef à quatre pattes. Maintenant dégage, que je fasse le ménage. Quel foutoir ! Je balance en vrac les plaids, les sacs de sport, les vieilles godasses, les tapis de sol… Préalable pour passer un coup d’aspirateur tonneau, faut bien ça au minimum ! A l’arrière je termine en dégageant la bâche bleue en non-tissé, censée protéger cet espace lors de nos escapades nature. Il en tombe quelques morceaux choisis tels : deux os de mouton bien rongés, divers bouts de bois, trois emballages de préservatifs, des débris végétaux secs ou fanés, un bâton de marche et un truc sur lequel Médor se jette goulûment. Quoi-t-est-ce ? Donne ! À regret il obtempère, et dépose à mes pieds l’objet de sa convoitise.
Au premier abord c’est un étui de téléphone portable en cuir brut, avec clip de ceinture; il faut déduire, car Médor à consciencieusement mâchouillé la chose, réduite à une lamentable épave. Au poids, ça doit être vide, et je vais la jeter avec le reste. C’est là que je fais ma première bêtise : avant le geste définitif, j’ouvre machinalement l’étui.
J’en extrais un pompon de laine bicolore rouge et noir, les couleurs du Stade Toulousain. Ça me fait sourire, quand j’étais minot, je savais les faire, avec la laine, le carton, et les ciseaux. Le pompon est attaché à un petit fuseau noir que j’identifie rapidos : une clé USB ! Je l’enfouis dans ma poche ; j’y jetterai un œil ce soir, peut-être une idée du distrait qui l’aurait perdue…
J’ai refait mon carrosse tout neuf, préparé ma tournée.
J’ai mangé ma soupe « vite faite » grignoté trois bêtises, consulté les news à la télé, programme nul, tiens, on va pouvoir s’occuper de la clé. Je m’installe sur le canapé avec mon PC portable, hors réseau, soyons prudent. Médor ne me lâche pas, il pense sans doute récupérer son trésor. C’est vachement pratique, il a le mufle sur ma cuisse, à toucher ma bécane. Je le pousse un peu et plugge la clé…
Voyons : elle n’est pas protégée, le contenu est un fichier Word, nommé : 15Mars-15avril 2011. Je commence à lire : pas d’indication sur l’auteur au départ et, comme je suis curieux, je poursuis (deuxième bêtise) La nuit sera longue…
Bonne lecture...Ă suivre
Parceval