Plume d'or Inscrit le: 15/8/2010 De: Orléans Envois: 1598 |
Une vie, ma vie... ( A nouveau sur le pavé )
A nouveau sur le pavé
Que faire à 55 ans? Orléans gestion oublié, je n'avais pas encore atteint l'âge de la retraite, je dus m'inscrire au chômage, et faire un dossier dans une boîte d'intérim, comme trente arts plus tôt. On efface tout et on recommence. Ne dit-on pas pourtant jamais deux sans trois, mais là , plus, de copain chimiste pour le prêt afin d'ouvrir la boutique/ plus de client complaisant pour installer les horodateurs dans la ville d'Orléans, La chance avait-elle tourné? Si on peut appeler chance les trente dernières années qui venaient de passer. A cinquante cinq ans, je n'avais guère espoir du côté de l'intérim, mais il fallait s'inscrire quand même pour être en règle avec les Assedic qui me l'imposaient. Le samedi, sur le marché aux légumes du quai du Roi, en discutant de tout et de rien avec un maraîcher, celui-ci me proposa de m'embaucher pour attacher des ficelles, sur des fils de fer tendus, pour la culture des concombres dans des serres. C'était un travail comme un autre! Pendant trois mois, six heures par jour, je tendais mes ficelles. Au moins, pendant ce temps, j'étais occupé et mon dossier Assedic se constituait. Vu mon âge, je devais pointer au chômage chaque mois, mais sans obligation de recherche d'emploi. Bientôt je laissai mes ficelles à concombres, et goûtai aux joies de la préretraite. Mais, si actif toute ma vie, l'ennui s'installa vite, il fallait que je fasse quelque chose pour occuper mes longues journées. La lecture d'un prospectus me décida: -"Futurs retraités, retraités, augmentez vos revenus, devenez distributeurs de journaux, rejoignez notre équipe, salaire motivant". C'était exactement ce qu'il me fallait. D'ailleurs, pendant un moment, j'avais pensé au bénévolat, genre resto du cœur ou Croix rouge mais là , pas de salaire, même les frais d'essence auraient été à ma charge alors que dans ce boulot, une vraie paie, les frais de route étant pris en compte. Rend-vous pris, deux heures de stage pour expliquer quoi faire ou ne pas faire et j'ai rejoins l'équipe. Je me sens bien dans ce travail et espère y rester le plus longtemps possible. Tous les lundis matin, dès six heures au dépôt pour préparer son chariot de journaux et prospectus divers, on met le tout sur une grande table et, toute la matinée on encarte les pubs dans le journal. L'après-midi et les jours suivants, on distribue dans chaque boîte aux lettres de notre zone désignée. Depuis trois ans, je ne me lasse pas de ce travail, discutant avec les collègues au dépôt et, de voir toujours les mêmes têtes sur site, cela crée des liens d'amitiés. Car l'on n'est pas sans parler de choses et d'autres, ce qui me convient très bien. Les bons moments des tournées ïï n'y a pas que des journaux et de la pub à balancer dans les boîtes aux lettres. De temps en temps, des annonceurs nous font distribuer des choses alimentaires. Une grande marque de pains de mie nous en livra une dizaine de palettes. Ce qui est très intéressant pour les distributeurs, car le reliquat, (il y en a toujours un peu plus que prévu) n'est pas gâché, mais distribué en parts égales avec tout le personnel. Ma part étant trop importante, il m'est arrivé d'en offrir à des connaissances sur le terrain, à des gens avec qui je sympathisai au cours de mes tournées. C'est ainsi qu'une charmante secrétaire d'auto-école reçut en cadeau de bienvenue, si j'ose dire, quelques paquets de tranches de pains de mie qu'elle s'empressa de transformer en croque-monsieur délicieux à la grande joie de sa petite famille. Du café soluble également, dont un bon stock prit aussi le chemin de l'auto-école. Pour ce dernier cadeau, il n'est pas tout à fait perdu pour moi car, chaque fois que je m'y arrête, une tasse fumante m'est gentiment offerte. Cela me permet de souffler un peu entre deux tournées de distribution tout en discutant de tout et de rien avec la secrétaire et les moniteurs qui, entre deux leçons de conduite ont droit eux aussi au breuvage réconfortant. Dans cette auto-école où il n'y a que des jeunes, je m'y sens tout à fait à l'aise. Le fait de côtoyer toute cette jeunesse me donne l'impression de ne pas vieillir. Ce n'est malheureusement qu'une impression, car le poids des ans et les cheveux gris sont quand même là . Voila, Cela fait sept années que je tourne avec mes journaux. Nous sommes en 2008, j'ai 64 ans. En mai de cette année, mon ordinateur Mac, avec lequel j'ai fait mes deux livres sur la marine ayant rendu l'âme, je me suis offert un autre ordi, avec le net s'il vous plaît, et, trouvant ce blog tout à fait à ma convenance, je vous livre toutes les richesses de mes écrits. Après avoir raconté ma propre vie, je vais continuer maintenant avec les miens : Mon premier vrai amour, ma mère, ma fille, mes jumeaux, mon chat, mon chien. Je n'ai pas eu de poissons rouges merci, sinon je vous en aurais parlé également.
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