LITANIE DU QUOTIDIEN
Le réveil braille, encore une mauvaise nuit, agitée, emplie de tourments, gorgée d’acidité, comme bien trop souvent.
Il fait froid et humide, frimas et brumes enveloppent l'aube. Du brouillard sur la route, du brouillard dans la tête, l'horizon se voile, empreint de nébulosité. Kilomètres et paysages défilent. J’entends le souffle lancinant.
Des visages, des humeurs, des paroles identiques aux jours précédents, des banalités, des inepties irritent mes oreilles et mon esprit.
On s’observe, on se parle, on s’évite.
Une pitance solitaire et frugale, une sorte de lavasse me permettent de tenir encore quelques heures.
Le temps s’étire, l’ennui consume mon essence, absorbe ma substance.
On invente des problèmes, on échafaude des solutions. Certains se congratulent, d’autres jubilent. L’abondance de quadrillage en devient pathétique…
Du cinéma, du spectacle, beaucoup de comédie et de jeux de rôles. Les démons se baladent, me frôlent. Peut-être n’osent-ils pas venir me voir, surtout un en particulier.
J’essaie d’allumer les lumières, de réveiller les esprits, en espérant que cela porte ses fruits, en vain. Rien de neuf sous le soleil, qu’une ordinaire symphonie de journées éreintées.
Julien Schricke
(Texte inédit)
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Julien Schricke Spleen et Idéal
