Chez moi, c’est nécessaire, il faut que je m’exprime
En écrivant des vers, sinon c’est la déprime…
Le comptage des pieds est bien ce qui m’opprime
Afin que le lecteur jamais ne me réprime.
Alors je réfléchis, je condense et comprime.
Chaque mot est pesé, sans quoi je le supprime.
Créer est un duel. Avec moi je m’escrime.
Car le vocabulaire bien trop souvent se grime,
Se rit de mes efforts. En matamore il frime.
Si vous n’y prenez garde il pousserait au crime.
Ne jamais renoncer ! Je besogne et je trime,
Contre le dictionnaire, avant qu’il ne me brime.
Mais mon plus gros souci, ce boulet qui s’arrime,
C’est de trouver toujours la juste et bonne rime !