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     LA BARAKA (Antoine)
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  24/11/2023 10:00
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3489
LA BARAKA (Antoine)

LA BARAKA

Il rumine ça dans le jet d’UTA qui l’emmène vers Kinshasa,avec son copain Edmond, missionnés pour évaluer les perspectives de prospection pétrolière offshore et l’attribution de concession dans la zone diamantifère du Katanga. Les «reporters» devront marcher sur des œufs, la République Démocratique du Zaïre est dirigée d’une main de fer par le dictateur Mobutu, s’appuyant sur l’armée et les milices et comme il se doit miné par la corruption et les complots. A Edmond le pétrole, à lui les diamants. Ils se font connaître de la presse locale, préalable obligé avant de se rendre in situ. Ils s’accordent pour faire le point dans quinze jours dans un hôtel de la capitale. Avec le même constat: il sont surveillés et dans ces conditions, difficile d’avoir des tuyaux et des interlocuteurs fiables. Il ne faudra pas trop traîner car ils seront immanquablement vus comme des fouille-merdes, des journaleux qui cherchent quoi? Conseillés par un émissaire de l’ambassade, ils conviennent de passer discrètement le Congo pour Brazzaville avant la date de retour officielle par avion. Antoine arrivera à traverser non sans que sa pirogue motorisée ait essuyé des tirs. Il attendra Edmond une semaine, avant de rentrer, signalant la disparition aux services de l’ambassade de Brazzaville qui prend l’affaire en main. On n’aura jamais plus de nouvelles de son compagnon.

A la rédaction de S&T, on lui demande de rédiger quand même un papier en mentionnant l’épisode final version soft. Et bien sur une note de synthèse Katanga, bas Congo. Bas Congo à partir des notes de son copain échangées lors de la réunion de Kinshasa. On prend tout sans commentaires, personne ne s’émeut plus que ça du devenir d’Edmond. La représentation diplomatique du Zaïre mène l’enquête… Il est plein d’amertume et commence à réfléchir: ça aurait pu lui arriver à lui. Il se remémore les situations dangereuses qu’il a du affronter. La baraka finalement insolente qui l’a accompagné… Jusqu’à ce jour. Ce n’est pas le paquet que lui octroie S&T qui est de nature à le rassurer.
La mission suivante sera déterminante. Elle l’emmène à Tripoli, en reportage sur les champs pétrolifères du sud, pour traquer les possibilités d’obtenir des concessions de recherche et d’exploitation. Il faut commencer d’abord à caresser dans le sens du poil le dictateur libyen, un mégalomane imprévisible qui le reçoit en interview dans le désert sous la tente, entouré de sa garde prétorienne dans une mise en scène digne des mille et une nuit. Perdu dans son rêve d’une République Arabe Unie dont il serait évidemment le maître, il attend l’hommage qui lui est du et qu’Antoine s’empresse de lui rendre. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu’il n’y à rien à en tirer qui soit utile à sa mission. Ça ne peut se traiter que d’état à état. Il oriente donc l’échange sur les potentialités touristiques du littoral libyen, et obtient l’agrément du Raïs pour circuler et visiter la frange et les localités côtières. Un contact de l’ambassade lui recommande d’être prudent. Suivant l’humeur de l’émir et l’évolution des relations internationales, le vent peut changer subitement et tout étranger peut devenir un espion ou un otage en puissance.
Cela le confirme dans l’idée qu’on l’a envoyé au casse-pipe… Sciemment? Le doute est là, insidieux, depuis l’affaire du Congo. Il se promet, s’il s’en sort , d’en terminer avec tout ça. En attendant, prendre rapidement la tangente. Son idée: passer en Tunisie en prospectant la cote à l’ouest de Tripoli. Tournée des plages en voiture de location.
Toutes les trente bornes environ il passe un check point militaire et doit montrer patte blanche. Alors qu’il arrive au village d’Abu Kamash, petit port de pêche, la radio de bord fait état de problèmes survenus entre les US et la République Arabe Unie, République virtuelle en l’état. Là, ça urge. Il fait semblant de se poser pour la nuitée au «palace» du coin, puis entreprend une discussion animée avec les pêcheurs du cru affichant un réel intérêt pour leur pratique. A force de baratin il est invité par l’un d’eux à bord d’une petite felouque pour la relève des casiers et des filets en fin de nuit. Une occasion en or qu’il ne manquera pas. Le pauvre gars s’en souviendra longtemps, du touriste qui l’a proprement neutralisé et mené son bateau jusqu’en Tunisie.
Il a du le débarquer discrètement à l’aube sur la plage de Zarzis avant de récupérer son bien et la liberté. Qu’Allah le maudisse… Il réussira à rentrer à la maison en se mêlant aux vacanciers de Djerba et en se signalant comme journaliste à l’ambassade de Tunis. Pas très discret tout ça.

Il à remis son papier en forme de dépliant touristique et demande à Maxime, le rédacteur en chef à R&T, de prendre un rendez-vous chez le Colon de Sateg Avenir, pour le reste. L’entrevue est assez tendue, car il se rend compte que le boss n’ignore rien de ses avatars. Après quelques échanges à fleurets mouchetés, sa décision est prise: il démissionne. Ok, fait le Colon, qui poursuit:
? Mais vous faites ça dans les règles, par courrier et pour convenances personnelles, j’insiste, et vous assurez votre préavis de trois mois. Je ne saurais trop vous rappeler la clause de confidentialité. Pour le reste, comme vous êtes pigiste free-lance à R&T, pas besoin de notifier votre départ. Cadeau, vous conservez votre carte de presse.
Finalement , vous avez raison, on ne peut pas continuer comme ça, avec une mentalité de looser. Pour les conditions matérielles, le salaire Sateg, durée du préavis, plus trois mois en prime de départ, conformément aux termes du contrat. Vous quittez l’appartement de fonction à l’échéance. D’ici là vous répondez présent quand on aura besoin de vous. Rassurez vous, rien de bien important, en métropole. Ça vous va?
A-t-il vraiment le choix, d’autant qu’il est conscient de s’en tirer pas trop mal. A la tonalité du rappel de la clause de confidentialité, il a tout intérêt à devenir amnésique pour les cinq années écoulées s’il veut retrouver un job.

Aléa jacta est, comme disait Jules
A suivre... si un lectorat se manifeste

Parceval
Sphyria
Envoyé le :  24/11/2023 13:52
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27807
Re: LA BARAKA (Antoine)
Un beau récit empli de suspense !
Sybilla
Envoyé le :  25/11/2023 2:33
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95950
Re: LA BARAKA (Antoine)
Bonsoir Parceval,

Superbe récit que j'ai beaucoup aimé lire !
J'attends la suite avec impatience...



Belle soirée cher ami poète Parceval !
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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