L’arrivée des secours


L’ambulance du Samu s’arrêta sur le bas côté de la route, tous phares et gyroscope allumés. Le conducteur, un homme d’une quarantaine d’années, s’enquit immédiatement auprès d’elle de son état de santé.
- Comment vous appelez-vous, mademoiselle ?
Question traditionnelle du genre combien de doigts voyez-vous, pour vérifier l’état psychologique des patients avant toute intervention.
- Je me prénomme Astrid.
- Bon, Astrid, comment vous sentez-vous ? Où avez-vous mal ?
- Mal un peu partout mais je contrôle. C’est surtout Jérôme qu’il faut aider. Je n’ai rien pu faire.
- Jérôme ?
- C’est mon ami. Il est coincé dans la voiture là-bas, elle indiquait de son doigt tendu une direction dans le noir, hors de portée des phares de l’ambulance.
Deux autres personnes, plus jeunes, un homme et une femme, déployaient brancards, couvertures de survie ainsi que tout le matériel nécessaire à l’admission des premiers soins.
- Paul, s’il te plait, allume le projecteur et dirige-le par là.

Le large faisceau éclaira immédiatement l’endroit où se trouvait la voiture. Ce qu’Astrid avait vu dans le pauvre rayon de la lampe électrique n’était qu’un pâle reflet d’une réalité dont l’importance aurait pu éliminer tout espoir chez un individu normal. Mais pas chez elle, habituée à lutter jusqu’au bout contre l’inéluctable.
- Vous pouvez rester seule, je crois qu’on sera tous utiles auprès de votre ami.
Astrid acquiesça d’un signe de tête.

Armés de lampes portatives puissantes, les trois infirmiers aux ombres déformées par le relief labouré du terrain investirent l’espace où se trouvait la voiture. Astrid ne pouvait que suivre de loin leurs évolutions. Elle se sentait trop fatiguée pour se montrer utile. Elle n’était pas anxieuse car elle avait souvent apprécié le savoir-faire et l’efficacité des employés du Samu lors d’interventions dans lesquelles elle ne participait qu’en phase finale. Non, elle était surtout angoissée de connaître enfin la gravité de l’état de Jérôme.
- Paul, va chercher la tronçonneuse et branche le groupe électrogène en même temps. Le chef organisait son équipe de main de maître, rompu à cet exercice par de longues heures de service.

Le bruit de la tronçonneuse stria le silence de la nuit de son sifflement sinistre et une gerbe d’étincelles, aussi brillantes qu’une pluie de météorites dans la plus chaude des nuits d’été, se dispersa dans l’atmosphère sur un rayon de trois mètres. Tel un feu d’artifice, elle annonçait à grand bruit la libération prochaine de Jérôme de son cercueil d’acier et de plastique.
- Doucement en dégrafant la ceinture. Faites attention qu’il ne bascule pas. Viviane, peux-tu amener le brancard et le masque à oxygène, je crois qu’on va en avoir besoin.

Je crois qu’on va en avoir besoin, cette simple phrase faisait entendre à elle seule que l’on pouvait encore espérer. Astrid leva les yeux vers le ciel, en une muette prière de remerciements, au moment même ou par l’échancrure d’un nuage étiré par un fort vent d’altitude, l’éclat de l’étoile du berger sembla venir lui confirmer que son espoir n’était pas utopique. Et là, comme si sa présence n’était plus nécessaire, la petite lampe s’éteignit.
Merci petite lampe soupira t’elle, je sais maintenant pourquoi Jérôme tient tant à toi.

Définitivement vaincue, elle se laissa aller vers l’inconscient.

Une suite précise, détaillée et intéressante !

Bonsoir Chibani

Digne d'une scène de cinéma, la fin s'illumine d'espoir, de lumière.

Amicalement Franie

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Une plume efficace pour narrer une histoire avec moult détails précis, et ce chapitre rendant hommage au courage et à la bienveillance des équipes du SAMU et de la foi de cette jeune femme pour le sauvetage de son ami.

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Bonjour Guy,

Heureusement qu'il y a le personnel soignant si efficace !
Merci pour la suite !



Belle journée poète Guy !
Prends bien soin de toi !
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)