Mascotte d'Oasis Inscrit le: 25/4/2021 De: France Envois: 27788 |
Cher ami ! Cher ami !
Tu m'as demandé de te faire part de mes sentiments au terme de ces moments passés ensemble. Une invitation, un déjeuner sur l'herbe, moment idyllique dans une clairière lumineuse... Et puis ta déclaration, fiévreuse, pressée et empressée. Tes supplications, tes protestations, tes serments devant Dieu, devant les hommes, cet amour éternel que tu m'as juré...
C'était très beau, très touchant, je te sentais sincère, quoique un peu théâtral. Tu voulais trop en faire, sans doute m'impressionner, sans même voir mon demi-sourire. Rassure-toi, tu n'étais pas ridicule, pas même grotesque, plutôt émouvant et naïf. J'ai été séduite par ta fougue juvénile, tu t'en es rendu compte, ce fut un délicieux moment !
L'herbe est bien douce pour deux corps animés du même désir... Tu parlais beaucoup, un enfant bientôt, un bateau ensuite, des vacances au loin, foin des contraintes ! Et puis une maison, un palais, un château ! Rien ne serait trop beau pour notre bel avenir. Rêve sur rêve, dorés sur tranche...
Je me décide enfin à t'écrire ce mot, je te devine tremblant, ton charme ne serait donc pas irrésistible ? Oui, c'est bien cela, je romps. Ou plutôt, je m'éloigne. Comment rompre ce qui ne s'est jamais noué ? Je t'ai aimé, un moment. Tu m'as adoré, un instant. Certes, ce fut fort agréable mais enfin, réveillons-nous ! Qu'avons-nous en commun, à part cette faculté étrange de rêver très fort ?
Adieu donc, bel ami, le soir tombe, j'ai déjà sommeil, n'est-ce pas bizarre ?
Émilie d'Argence (Sphyria)
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