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     UN MONDE A PART
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Chibani
Envoyé le :  16/9/2023 18:35
Membre banni
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De: Val d'Oise
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UN MONDE A PART

Un monde Ă  part

Chapitre premier – Une drôle de naissance

Il y avait dans un temps, qu’aucun de nous n’aurait pu connaître, un étrange pays dans lequel vivaient deux communautés bien distinctes. Les Lettres, tribu de vingt-six familles et les Chiffres, tribu constituée de neuf familles seulement.
D’abord opposés, les Chiffres et les Lettres avaient fini par se regrouper en une même agglomération dans laquelle ils vivaient en bonne intelligence sans toutefois qu’il n’y eut alliance entre eux. Les A, les N et les Y, comme les 2, les 3 ou les 9, ne se reproduisaient qu’entre eux et on n’avait jamais vu encore un bébé issu d’une union entre deux Lettre ou deux Chiffre de famille différente, encore moins entre une Lettre et un Chiffre et vice-versa. Une règle, imposée, aux deux communautés, stipulait cependant que chaque couple se devrait d’avoir au moins un enfant, enfant qui leur ressemblait d’ailleurs autant qu’une goutte d’eau puisse ressembler à une autre goutte d’eau. Leur existence s’écoulait donc dans la plus grande sérénité.

Or, voilà qu’un beau matin, alors qu’elle entreprenait son ménage journalier, madame G, la gardienne de la mairie, perçut un babillement qui la conduisit vers une panière déposée sous le porche de l’édifice. Son cœur de mère ne fit qu’un bond quand elle vit, sous les langes qu’elle venait d’écarter, qu’il y avait là un poupon qui ne devait avoir que quelques heures. Son étonnement fut encore plus grand lorsque lui enlevant sa couche pour le changer, elle découvrit que ce bébé ne ressemblait à aucune des familles du village. Il avait, puisque c’était un garçon, une apparence bizarre, indéfinie, comme une possible combinaison entre un sept et un i.

Sa première surprise passée, elle déposa son précieux fardeau sur le bureau du Maire qui chargea illico le Garde-champêtre de diligenter une enquête pour retrouver les coupables de cet abandon. Enquête qui s’avéra difficile et hélas sans résultat.

Le Maire était un homme d’action, mais là, devant la complexité du cas, il décida de consulter les Sages. Les Sages, c’étaient les anciens, ceux dont l’expérience les faisait considérer comme des bibliothèques vivantes tant était grand leur savoir. Seulement, malgré leurs immenses connaissances, ils ne purent se mettre d’accord que sur un point : ce ne pouvait être que le fruit d’une mésalliance !

Cette multiplication, la première dans l’histoire de cette communauté, avait créé ce résultat inattendu et comme ce bébé était par conséquence le premier à avoir cette apparence, en attendant mieux, pour qu’il puisse être enregistré sur le G.L.N – le Grand Livre des Naissances – on l’affecta à la communauté des Chiffres et on créa pour l’occasion le numéro 1 qui n’existait pas encore. Jusqu’à cet événement, les Chiffres s’appelaient 2, 3, 4, jusqu’à 9 et 0 et ce 1 qui arrivait, on ne savait d’où, bouleversait toute l’organisation de ce monde bien à part.

Convoqués par les roulements de tambour du Garde-champêtre, tous les habitants sans exception, même les invalides qu’on avaient véhiculés, se trouvaient réunis dans la grande salle du Conseil, sous la présidence de monsieur 8, le Maire, revêtu comme à chaque grande occasion de son écharpe multicolore qui lui faisait ressortir sa poitrine et son ventre bedonnant. A sa droite, monsieur B, le Garde-champêtre qui, n’avait rien à lui envier, avait son baudrier de cuir en évidence sur lequel brillaient les attaches de cuivre contenant ses baguettes de tambour.

Quand les trente cinq familles se furent assises et que le brouhaha des conversations se fut atténué, le Maire prit la parole.
- Mes amis….. C’était exceptionnel qu’il commençât son allocation par cette formule. D’habitude c’était le traditionnel, Mesdames, Messieurs, ou encore, Mes Chers Administrés, mais en raison du caractère exceptionnel du sujet à débattre, il préféra choisir cette expression pour mieux capter l’attention de l’auditoire.
- Mes amis, je vous ai réunis parce que l’heure est grave. Il fit une pause puis, oui, l’heure est grave car il nous faut traiter un problème qui risque de bouleverser notre communauté.
L’assistance opina de la tête sans savoir encore pourquoi.
- Nous somme confrontés à un évènement dont nous ne pouvons, ni ne pourrons à long terme maîtriser les conséquences. Nous avons découvert ce matin, sur les marches de notre belle Mairie, un bébé abandonné dont aucun de nos Sages ne peut expliquer la généalogie.
Un murmure de stupeur et de réprobation s’éleva de l’assistance et le Maire attendit un moment qu’il se calme avant de reprendre la parole.
- Vous vous doutez bien que nous allons faire tout notre possible pour retrouver les auteurs de cette ignominie et nous punirons les coupables comme il se doit.
Puis après un instant de silence.
- Nous sommes en présence d’un cas……

Il ne put en dire plus. Dans la salle, monsieur K s’était dressé d’un bond, les poings serrés, prêt à en découdre. Ses plus proches voisins s’étaient écartés aussitôt car il faut expliquer qu’étant ancien champion de boxe, bien qu’il ne fût pas méchant, le plus petit coup pouvait vous étaler pour le compte, d’autant qu’il pratiquait toujours avec monsieur O son ami, l’enseignement de ce noble art aux jeunes de la commune.
- Je vous défends de dire cela, monsieur le Maire. Je vous assure que je ne suis pour rien dans cette affaire que je découvre d’ailleurs à l’instant.
- Excusez-moi, mon cher ami, ce n’est pas de vous que je parlais.
- Insinueriez-vous alors que mon épouse, madame K puisse être la mère de cet enfant illégitime ?
- Mais non, pas du tout, en fait j’aurais dû m’exprimer autrement en employant le mot incident.
Monsieur K, rassuré regarda son épouse avec un large sourire avant de s’asseoir.

- Donc je disais, reprit le Maire, que nous sommes confrontés à un incident et il appuya volontairement sur ce mot, incident qu’il nous faut traiter au mieux de nos intérêts. Nous avons sur les bras, si j’ose dire, un enfant abandonné qu’aucun de nous, apparemment, ne revendique.
Un nouveau murmure réprobateur monta dans la salle.
- Oui, mes amis, il y a parmi nous deux personnes dont la multiplication a généré cet enfant anormal. Un petit être chétif, aussi maigre qu’un i…
Un nouveau cri s’éleva de la foule.
- Ni madame I, ni moi-même n’y sommes pour quelque chose, je vous l’assure monsieur le Maire, même si c’est enfant nous ressemble un peu.
- Evidemment que je vous crois mes amis, décidément ce petit nous cause bien du tracas et des quiproquos.

Le Maire se rendit compte alors que pour la quatrième fois, il venait de prononcer le mot Ami sans que cela ne produise l’impact recherché. Il décida donc de changer de registre pour reprendre les affaires en main.
- Mes chers concitoyens, écoutez-moi. Nous sommes ici pour décider du sort de cet enfant. Si, comme j’en crois nos Sages, il est issu d’une multiplication incertaine, je ne pense pas que ses géniteurs viendront le revendiquer, donc il nous faut lui trouver une famille d’accueil et… s’arrêtant un instant, il balaya du regard les premiers rangs pour bien appuyer ce qu’il allait dire.
- Qui est volontaire ?
Un lourd silence ponctua sa demande.
- Allons, faites un effort. Il n’y a vraiment personne parmi vous pour l’adopter ?
- Si, nous on veut bien.

L’assemblée s’était retournée d’un bloc cherchant à repérer qui, du fond de la salle, venait de se porter candidat. Même le Maire du haut de son estrade n’avait pu le voir.
- Que ces personnes veuillent bien se lever que nous puissions enregistrer leur candidature.
Ce fut alors que du dernier rang, tout près du poêle à charbon qui était leur place habituelle, on vit se lever les deux mains tremblantes du couple de Zéro.
- C’est vous les Zéro qui désiraient adopter ce petit orphelin, dit le Maire sur un ton ou le doute était à peine estompé.
- Oui monsieur le Maire, c’est nous.
- Et pourquoi le désirez-vous ? Il ne vous ressemble en rien !
- C’est parce que nous ne pouvons pas avoir d’enfant. Celui-là ferait bien notre bonheur.
- Avez-vous pensé aux conséquences que cela peut avoir sur votre famille ? C’est bien la première fois qu’un couple de Chiffre élèvera un petit numéro qui ne leur ressemble pas.
- Ce n’est pas un problème pour nous, monsieur le Maire.
- Vous êtes bien sûrs, vous ne craignez pas les réflexions de vos voisins.
- Ca ne nous gĂŞnera pas.
- Mais que diriez-vous, insista encore monsieur 8, si un petit P était élevé par un couple de Q par exemple, vous ne sentez pas la nuance ; ça risquerait pourtant de faire un certain bruit.
- C’est probable monsieur le Maire, mais nous les Zéro on est déjà tenu à l’écart, alors vous savez….
- Bon je vois que votre décision est autant réfléchie, qu’irrévocable. Je vous donne mon accord si personne ici n’y voit d’objection.
- Pas d’objection, monsieur le Maire. C’était K qui se faisait le porte parole de l’assemblée.
- Alors c’est accordé. Monsieur le Garde-champêtre, ouvrez le ban pour informer nos concitoyens de la décision que je viens de prendre.

Monsieur B se leva, rajusta son képi qu’un début de somnolence avait mis de travers, accrocha son tambour à la base du baudrier et après un fabuleux roulement de baguettes, il fit son annonce.

- Oyez, oyez, braves gens ! Sur décision de monsieur le Maire, la garde du petit Un, premier garçon de cette lignée, sera confiée au couple Zéro ici présent. Qu’on se le dise !

Dans ce pays où l’obéissance était la règle primordiale, toute l’assemblée se leva pour répéter à son plus proche voisin l’annonce du garde-champêtre puis, comme tout ce qui se passait dans ce monde à part, pour célébrer l’évènement le Maire organisa sur le champ un grand banquet.


Chapitre 2 – Petit 1 fait connaissance avec le monde –


Après la fête qui avait durée trois jours entiers, c’était la tradition, les Zéro tenant Petit 1 par la main, prirent le chemin de leur domicile situé tout au bout de la rue des Chiffres.

Vous, vous étonnerez peut-être de découvrir que Petit 1, à peine découvert et adopté sache déjà marcher. Dans ce monde à part, cela n’avait rien d’anormal. Tout nouvel enfant devait dès sa naissance pouvoir se débrouiller comme le font les petits gnous ou les girafons.

Donc, ils longeaient l’une des deux rues de la commune et Petit 1 admirait au passage les superbes maisons qui la bordaient. Elles étaient toutes différentes, bâties à l’image de leurs propriétaires. Il apprécia en particulier celle des 4 avec son large balcon fleuri mais celle qui l’avait étonné le plus était celle des 7 qui de son toit couvrait une cour grande comme un préau d’école.

Quand ils arrivèrent devant la maison des Zéro, il n’en crut pas ses yeux. C’était ni plus ni moins que la reproduction d’un gros œuf d’autruche. Mais sa surprise fut encore plus grande quand il constata à l’intérieur que le mobilier, table, chaises et lits avaient la même forme, de même que les verres et la vaisselle. A cela il s’adapta assez vite mais son principal souci fut de savoir s’il se cognait la tête contre les murs ou au plafond puisque rien ne les différenciait dans l’espace. Son corps longiligne n’y était vraiment pas adapté.

Ces deux rues, celles des Chiffre et celle des Lettre, toutes deux en impasse, aboutissaient sur leur sortie à la Place Centrale où se trouvaient réunis les bâtiments administratifs, Mairie, Grande Salle du Conseil, Salle des Fêtes et aussi l’Ecole Communale.

Dans le temps jadis, il y avait deux écoles, une pour les Chiffres et l’autre pour les Lettres, seulement l’instituteur de cette dernière avait protesté, arguant que sa classe était plus surchargée que celle des Chiffre bien que son salaire en soit le même. Les Sages avaient alors proposé, pour ne pas grever le budget de l’Enseignement, que les deux classes soient regroupées ce qui ne pouvait qu’être profitable à l’ensemble des élèves.
Le Maire avait donc réuni son Conseil, fait adopter la résolution et l’affaire s’était terminée comme à l’accoutumée par un très grand banquet. C’était depuis ce temps que les élèves apprenaient de concert à lire et à compter ce qui n’était pas le cas auparavant.


Petit 1, tout le monde l’appelait comme cela bien qu’il soit maintenant plus grand que l’ensemble des élèves, se montra studieux, doué aussi bien pour l’écriture que pour le calcul et ces aptitudes faisaient autant le bonheur des ses deux professeurs que la satisfaction de ses parents adoptifs.

En dehors de ces matières, il excellait aussi en sports physiques, il était le meilleur à la course à pied mais c’était surtout en natation qu’il raflait toutes les médailles et les récompenses. Ces qualités, alliées à son physique unique autant qu’agréable, en faisaient la coqueluche de toutes les jeunes filles de l’école.

Quand il eut passé l’âge de la puberté, comme il n’avait pas sa contrepartie physique, contrairement aux enfants des autres familles, il rechercha dans l’amitié qu’on lui témoignait d’autres sentiments qu’une simple camaraderie. Petit à petit, c’était devenu plus tendre, plus affectueux si bien qu’il s’en dégageait un parfum qu’aucun des partenaires n’avait pu connaître jusqu’alors.
Insidieusement, il se développa dans l’enceinte de l’école l’amorce des prémisses d’une probable évolution, pour ne pas dire d’une future révolution. De l’état sensible à l’état concret, le pas fut vite franchi.

A cet âge là, on ne réfléchit pas, on agit par instinct. Toutes ces aventures lui plaisaient énormément et comme chaque jeune fille avait un goût différent, du simple baiser qu’ils se faisaient en se frottant le bout du nez comme les esquimaux, enfin c’était ce qu’on leur prétendait, ils en étaient arrivés à s’embrasser goulûment. Seulement voilà, ses parents adoptifs, les Zéro, ne l’avait pas prévenu de la chose et Petit 1 ne savait pas que cela pouvait engendrer des conséquences.

Peu de temps après, toutes les jeunes filles des familles apparentées aux Chiffres commencèrent à prendre du ventre et personne ne comprit pourquoi puisque celles des Lettres n’en étaient pas affectées, exception faite toutefois de la très belle mademoiselle O.

Il y avait là un mystère que les Sages à nouveau consultés n’arrivaient pas à percer jusqu’à ce que la première d’entre elles mette au monde l’enfant qu’elle portait. On crut tout d’abord à des siamois, mais quand on présenta ce nouveau phénomène aux Sages, ils faillirent en perdre tout leur savoir. C’était un bébé double ! Un 1 avec un 2 accolé.

Leur étonnement pour aussi grand qu’il puisse l’être n’en était qu’à son début. Dans les jours qui suivirent, les naissances se succédèrent et toutes donnaient des bébés doubles. C’est ainsi qu’on vit naître un 1 avec un 3, puis un 1 avec un 4 et ainsi de suite. Une nouvelle lignée, celle des Dizaines venait d’éclore, bousculant de fait toutes les lois qui régissaient ce petit monde bien étrange.

La jeune fille des O faillit un peu plus tard tout remettre en question. Si l’enfant qu’elle venait de mettre au monde lui ressemblait parfaitement, son corps était cependant traversé par une verticale dont l’origine ne laissait aucun doute.

Pour les Sages, ce cas était d’une complexité qui surpassait de très loin leurs connaissances. A quelle famille pouvait-on les rattacher et comment allait-on les appeler ? Plus question d’utiliser une Lettre puisqu’elles étaient déjà toutes affectées. Il ne restait plus que les Chiffres mais tous leurs calculs, même les plus savants n’aboutissaient qu’à des résultats sans fin. Bref l’affaire risquait de s’éterniser sauf au moment où l’un des Sages se souvint alors qu’un de ses aïeux, rentrant d’un voyage d’étude en pays hellénique, n’avait évoqué dans ses mémoires que ce peuple utilisait une lettre PHI qui selon l’inclinaison du haut de sa diagonale, avait sa valeur de 500 multipliée par mille dans l’autre sens. Son idéogramme étant très proche de l’apparence de ce dernier bébé, cette nouvelle appellation fut immédiatement adoptée.

D’ici à dire qu’une communauté grecque allait s’installer parmi leurs familles, personne ne pouvait le penser, ni imaginer qu’un jour on puisse voir naitre des enfants en Nu ou en Rho.




Chapitre 3 – Epilogue –


Tous ces bouleversements firent que plus rien n’allait être comme avant. Il fallut tout d’abord modifier l’infrastructure du village par l’ouverture d’une troisième impasse afin de loger ces nouvelles familles mais cela s’avéra vite insuffisant et dorénavant les rues se multipliaient aussi vite que les Chiffres se reproduisaient entre eux.

C’est là que les Lettres, comprenant qu’à très court terme ils allaient être maintenant en minorité, incitèrent leurs enfants à sortir de leur carcan familial et on vit apparaître une nouvelle communauté. La lignée des Petits Mots, composée de JE, TU, IL, ET, OU, OR, SI... qui précédèrent d’autres encore plus élaborées.
Les sages durent même inventer des conjugaisons pour canaliser cette démographie galopante.

L’ancien petit village, avec ses si jolis pavillons, devint ainsi au fil du temps un lieu de pèlerinage. Dans leur grande sagesse, les sages avaient réussi à le protéger de l’emprise des bâtisseurs, conservant ainsi un émouvant témoignage du temps passé.
Son ancienne gloire était maintenant au cœur d’une immense agglomération de gratte-ciels qui de leur ombre l’étouffaient un peu. Il s’étiolait, perdait lentement de son cachet d’origine bien que les Anciens, qui étaient les successeurs des Sages de jadis, y venaient régulièrement s’y ressourcer quand le soleil était au midi et réchauffait de ses rayons la splendeur de sa gloire révolue.

Petit 1 a plus que vécu tous ces changements. Il est devenu l’un de ces vieux messieurs respectables. Dans sa longue vie, il a connu tous les honneurs. Il a été élu Maire, puis Conseiller général et devint même le Premier Président du nouvel état qu’il avait finalement créé de toutes pièces.

Quand il disparut, jamais enterrement ne fut autant pleuré. On proclama un deuil national d’une semaine pour permettre à chaque habitant de venir déposer une fleur sur sa tombe où l’on pouvait lire :

Ci gît, le Premier d’entre nous, notre Père et notre Guide.


Bien des siècles plus tard, en 1998 si ma mémoire est bonne, des petits malins qu’aucune bêtise n’arrêtait, taguèrent sur sa stèle : Et un et deux et trois, zéro…. après que leur équipe nationale est devenue championne du Monde de Football.

Mais ceci est une autre histoire.


Terminé d’écrire le 19 mai 2010.



RomanNovel
Envoyé le :  17/9/2023 11:24
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 27/8/2022
De: Dordogne - Originaire de Lyon
Envois: 10250
Re: UN MONDE A PART
Bonjour Guy,

Voilà une belle histoire, une histoire de la vie sociétale qui s'agrandit avec le temps et avec de drôles d'anecdotes (coupe du monde de football!, les lettres grecques).
Il aurait été judicieux de créer une page par chapitre afin que ce soit plus facile et moins long à lire, car la longueur peut décourager certains, mais ce n'est que mon avis! En tout cas, très intéressante lecture, merci pour ce partage plaisant.

Amitié,
Roman


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Sybilla
Envoyé le :  16/11/2023 21:42
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: UN MONDE A PART
Bonsoir Guy,

Merci pour ce récit poétique !



Belle soirée poète Guy !
Prends bien soin de toi
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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