Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poÚmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
183 utilisateur(s) en ligne (dont 160 sur PoĂšmes en ligne)

Membre(s): 3
Invité(s): 180

ZAGHBENIFE, MICKAELLE, BOUCHARBA, plus...
Choisissez
L'ombre  de mes pensées
HĂ©bergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Contes et nouvelles (seuls les textes personnels sont admis)
     AMARINAGE(repost)
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  20/6/2023 19:18
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3489
AMARINAGE(repost)


AMARINAGE
ALERTE EN HAUTE MER ! PROBLÈME A BORD :Le skipper a disparu !
On revient sur ce cauchemar

SĂšte. Ils se sont arrĂȘtĂ©s Ă  la poupe du voilier qu’ils doivent convoyer. Ventru, taillĂ© pour une confortable navigation, le PĂ©gasus attend.
On embarque avec le barda. Le roof est spacieux. On doit pouvoir naviguer Ă  six sans problĂšme. Quatre bannettes en deux pseudo-cabines, plus les banquettes salon Ă  l’avant. CommoditĂ©s, coin cuisine ; placards, frigo bien garnis. Bigre, un Volvo in-board cent chevaux et un hors bord Yamaha de vingt-cinq en secours. La bĂȘte dĂ©marre au quart de tour et ronronne sagement.
? Ho, Pierre, y a le feu ? 
? Non, mais je prĂ©fĂšre partir avant l’aube, c’est plus tranquille. 
? Tu sais quoi, j’ai l’impression qu’on nage en plein polar ; on file à l’anglaise ?
Ricanement puis fou-rire. Sur instructions du capitaine, Norbert largue les amarres. Le bateau dĂ©hale de son poste, vire et prend le chenal. La jetĂ©e passĂ©e, on met plus de gomme, cap plein sud. DĂ©part on ne peut plus discret. Il fait frisquet. Le ciel pĂąlit Ă  l’est. Il est cinq heures.

Une semaine plus tard
 Norbert nage dans les eaux troubles d’un demi-sommeil nausĂ©eux. Il a l’impression d’ĂȘtre sur une balançoire. Dans un jardin venteux et plein de bruits. PeuplĂ© de sifflements, de froissements et par les battements d’une lente horloge qui fait : CLANG ! CLANG ! En plus, il a du laissĂ© son sac de billes ouvert et elles s’échappent sur le parquet

Enfin il opte pour le rĂ©veil et entrouvre laborieusement les paupiĂšres. Bon sang, mais il fait jour ! Le bateau roule bord sur bord. Il reprend conscience lentement avec la gueule de bois et mal au cƓur. Pas Ă©tonnant, il s’était sanglĂ© large sur la bannette et il suit le mouvement. Putain, qu’est-ce qu’il y avait dans cette saletĂ© de café ! Il se lĂšve, hĂ©sitant. Six heures ! Bordel, Pierre, qu’est-ce qui se passe ? Tu ne m’as pas rĂ©veillé ?
Quand il Ă©merge sur le pont, le siĂšge du skipper est vide, la barre libre et il a juste le temps de baisser la tĂȘte pour Ă©viter la bĂŽme qui balaie d’un bord Ă  l’autre, voile fasĂ©yant. Quel tintamarre ! Le PĂ©gasus est dĂ©semparĂ©. PIERRE, PIERRE ! Il a hurlĂ© dans les embruns. Un Ɠil circulaire : Non, c’est pas vrai, pas possible, pas lui !

Dans un Ă©tat second, il est Ă  la barre et reprend le contrĂŽle du voilier, verrouille le cap. Il inspecte le bateau : pas trace du copain. Comment cela a-t-il pu se produire ? Et quand ? Pour couronner le tout, pour une fois, la mer est dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide. Il va pourtant tirer une fusĂ©e de dĂ©tresse. La radio, vite ! Le certif de radiotĂ©lĂ©phonie restreint de Pierre est scotchĂ© dessus. Il va pouvoir alerter Saint-Lys Radio! FĂ©brile,il configure le poste, micro en main, prĂȘt Ă  s’identifier, alerter sur la situation, lorsque son regard accroche la brassiĂšre rangĂ©e Ă  cotĂ© du siĂšge, puis le bout de sauvegarde qui traĂźne la bouĂ©e dans le sillage. Descendant en cabine, il remarque : la couchette impeccable, les sacs faits et bien rangĂ©s, rien qui traĂźne
 Il suspend son geste, le temps d’intĂ©grer ces donnĂ©es et soudain explose : Ah, le con ! Il n’y a que lui pour faire un coup pareil ! Il a tout combinĂ© pour me mettre Ă  l’épreuve.
Tout lui revient sous un Ă©clairage diffĂ©rent : l’espĂšce de briefing d’hier soir, le cafĂ© pourri, droguĂ©, off course. Tout de mĂȘme, il y va fort, Pierre. HabitĂ© d’une rogne pas possible, il dĂ©cide de jouer le jeu et de mener le bateau jusqu'Ă  Malte. Il va rien lui manquer, car c’est sur, il sera Ă  l’arrivĂ©e, rigolard et satisfait de lui, , comme du temps oĂč il collectionnait les tours pendables. La diffĂ©rence, c’est qu’aujourd’hui, Nono a troquĂ© la place du complice pour celle de la victime.
DĂ©sormais il se consacre entiĂšrement Ă  relever le dĂ©fi, portĂ© par une rage froide. LĂ , vraiment, il a dĂ©passĂ© les bornes qui gardent l’amitiĂ©. Bon, c’est le moment de mettre en pratique le fruit de ces huit jours d’entraĂźnement. D’abord, faire le point. Bien, quasiment sur la bonne route. Le vent est portant ; s’il se maintient, il devrait ĂȘtre sur zone demain, fin de matinĂ©e.
Pratique, la colĂšre : ça l’empĂȘche de raisonner, de se poser les bonnes questions et d’analyser sainement la situation. Mais petit Ă  petit, comme les bulles cherchant la surface, elles commencent Ă  remonter. Surtout maintenant. Il consulte le livre de bord, constate qu’il est Ă  jour. Perplexe, il revient vers les bagages : oui, la pochette Ă©tanche de Pierre contient tous ses papiers, brevets et permis mer, un peu d’argent, une carte de crĂ©dit, un portable et un petit agenda. StupĂ©fiant, il n’avait rien sur lui !
Du coup, rĂ©flexions et questions affleurent, emmerdantes et tĂȘtues, du genre :
- Et si Pierre s’était tout bĂȘtement foutu Ă  la baille.
- S’il avait alertĂ© Saint-Lys Radio, comment aurait-il expliqué ?
Pour faire un coup pareil, il faut une sacrée logistique et donc une préparation bien en
amont. Oui, mais tout ça pour une mauvaise blague à un copain ? Le vent est passé à
force quatre: obligĂ© d’ĂȘtre attentif Ă  la manƓuvre, il bride ses cogitations. Ah, il va y avoir
une sacrĂ©e explication de gravures Ă  l’arrivĂ©e.
Alors que le soleil vient de disparaĂźtre, il distingue un feu droit devant, c’est la signature du phare de Gozo. Le vent faiblit vers onze heures. Il passe la nuit Ă  la barre, veille entrecoupĂ©e de brefs moments de demi-sommeil.
Lorsque l’aube pointe, la balise est laissĂ©e au nord-ouest ; d’autres feux et de vagues lueurs annoncent Malte. Il est au large de la cote sud. Il garde le cap, prend le temps du breakfast. Il met en ordre le roof, range ses affaires. Finalement, il ne s’en sort pas mal, non ?
Vers midi, l’extrĂ©mitĂ© orientale de l’üle se profile. Il inflĂ©chit sa route au nord-est, puis longe la cote nord en tirant des bords. Il y a du monde sur l’eau. Prudemment, il rĂ©duit la voilure et dĂ©marre le Volvo. A trois heures, il croise devant La Valette, louvoyant parmi le trafic. Rien. Vaguement inquiet, il dĂ©cide de poursuivre quelques miles Ă  l’ouest avant de virer de bord. Bon Dieu, s’il s’était trompĂ© du tout au tout ! Dans quelle galĂšre s’est-il embarquĂ©. Dans tous les cas, il est dans de sales draps ! Alors qu’il s’apprĂȘte Ă  engager la manƓuvre pour rebrousser chemin, un Ă©lĂ©gant runabout se dĂ©tache des bateaux alentour, fait deux fois le tour du PĂ©gasus et se prĂ©sente pour venir bord Ă  bord. Quelqu’un fait de grands signes. ENFIN !


Parceval - 26/03/2023







Sybilla
Envoyé le :  21/6/2023 18:57
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95946
Re: AMARINAGE(repost)
Bonsoir Parceval,

Superbe récit avec beaucoup de suspens que j'ai beaucoup aimé lire !



Belle soirée cher ami poÚte Parceval !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂȘve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster