Bientôt les grandes vacances et les promenades en bord de mer... Et les inévitables rencontres avec ce bel oiseau!
Le goéland...
Je suis le gardien du rivage,
La sentinelle de la mer
L'éventreur de coquillages
L’ éboueur des digues
Mon regard dur explore l’horizon,
Mon bec recourbé et tranchant
Evide le crabe échoué sur le sable
Crève un sac, massacre une moule
Arrache une plume, blesse une aile
Et mon cri aigre ponctue chaque geste
Pas partageur pour un sou
Même s’il y en a pour tous
Il n’y en a que pour moi
Telle est ma devise
Tout fait farine à mon moulin
Débris d’algues, papiers gras, poissons morts
Et même les frites que je chipe
Insolemment sous le nez des touristes
Insatiable, je ne laisse aucune miette
Et j’arpente le sable comme un pays conquis
Mais voilà que le vent se lève
Et que l’appel du large retentit
Il me faut prendre mon envol
Sans grand effort je me soulève
En déployant mes vastes ailes
Gracieux, souple, puissant
Je monte et je descends
Porté par les courants,
Virevoltant sans peine,
Faisant des rase-mottes,
Recueillant au passage
Une crevette, un coquillage
Repartant sans effort,
En haut, en bas et en avant
Me voilà coursier ailé, cerf-volant,
Navire aux voiles gonflées par le vent
L’air frais me grise et m’étourdit
Je monte, je monte,
Presque jusqu’au soleil
Et puis je redescends comme un aéroplane
Glissant sans aucun bruit sur le dos des nuages
C’est moi le goéland, le gardien de la plage
© Capucine