A Sybilla – Luz – Marie ( cyrael) – Isabelle 59 – Lyria – franie – Maghfour – Yann – Michel
Merci pour vos judicieux et chaleureux commentaires.
Pas après pas, en effet, chacun trace son chemin ….et y trouve bonheur et douleurs.
Maghfour : « effet papillon » …IL est vrai que de choisir de porter ses pas sur un chemin plus que sur un autre,
a toujours des conséquences différentes…
Que votre soirée soit sereine !
Amitiés
Nat
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« Marcher
Marcher, c'est aller au bout de soi-même tout en allant au bout du monde.
C'est redécouvrir l'homme qui prenait ses jambes à son cou lorsque le ciel lui tombait sur la tête.
C'est geler en même temps que les pierres du chemin. Griller au feu du soleil.
Partir à l'aube en pleine forme pour revenir sur les genoux en pleine nuit.
Marcher, c'est rencontrer des créatures qu'on ne verrait nulle part ailleurs.
Marcher, c'est aussi aller nulle part sans rencontrer personne.
C'est se mettre en vacances de l'existence. C'est exister en dehors des vacances.
Marcher, c'est réussir à dépasser son ombre. C'est pouvoir se doubler soi-même en s'envoyant un gentil salut au passage.
Marcher, c'est caresser le sol, le flatter, l'amadouer.
Une manière de se mettre la terre dans la poche avant qu'elle ne se referme à jamais.
Marcher, c'est être dans le secret des dieux. C'est écouter à leurs oreilles et entendre avec eux des bruissements, des murmures qu'on croyait éteints.
Marcher, c'est se mêler à la conversation des arbres, aux commérages des oiseaux, aux persiflages des reptiles. C'est se fondre dans la nature, se couler au fond du moule.
Marcher, est-ce que cela ne serait pas, en définitive, tourner avec ses pieds, au pas à pas, page après page, le grand livre de la vie ? »
« Marcher, c'est aller à la découverte des pays et des autres mais aussi, par la bande et très directement, aller à sa propre découverte, aller au-devant de soi.
On peut également partir sur routes pour se fuir, mais on se rencontre à toutes les croisées des chemins.... »
Jacques Lanzmann
(Quatorze romans et des milliers de kilomètres. Jacques Lanzmann est un vagabond éperdu. Un fou du départ.
Il a arpenté tous les chemins du monde. Son rêve : longer la muraille de Chine... »)
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Un jour de 1983, Ã Bordeaux, alors que marchais sur un trottoir,
j’ai vécu une situation des plus insolites
et j’ai écrit le texte suivant que j’ai publié en 2011.
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Tu as marché sur mes pas
« -Tu as marché sur mes pas ! »
Soudain, de l’abri de cartons,
Elle a jailli d’un bond !
Les yeux hagards et durs,
Elle gesticule et crie :
« -Tu marches sur mes pas, Va-t'en d’ici ! »
« -Excusez-moi, madame,
S’attacher à vos pas
Fut pour moi un faux pas ! »
Car, pour franchir le pas,
Il n’y a qu’un pas.
Pour me tirer de ce mauvais pas,
Je doublerai le pas !
S.H (Nataraja)
(Dans une rue de Bordeaux en 1983)
_ Ce fut un incident qui m'avait laissée abasourdie
et j'ai pensé, ensuite, que dans sa détresse et sans le savoir, cette personne avait un certain humour.
Je pense qu'en "marchant sur ses pas", je portais atteinte à son intégrité, à ce qu'il lui restait encore dans sa misère.
Mais, c'est un incident qui m'a marquée. C'était tellement bizarre !
-De temps en temps, l'humour est là pour nous aider à supporter ce monde.
J'avais , en quelque sorte, envahi le petit espace qu'elle s'était alloué.
J'ai vite allongé le pas mais ce fut très émouvant.
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« Écrire, cela prend du temps ; et un temps que l'on ne peut réduire car la page écrite est faite de cela, du temps que l'on a mis à l'écrire.
Écrire, c'est marcher à pied, cela dure un temps que l'on ne peut écourter, que l'on ne peut
résumer,
car ce chemin où l'on va, on doit le parcourir dans sa totalité, sans rien ôter, pas après pas…… »
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Les haillons de l’amour ne se reprisent pas .
Nataraja.