La bouche du soleil a mordu les grenades
Et l’horizon déjà s’est vêtu de carmin,
Dans les bosquets en feu, une odeur de muscade
Au-devant de mes pas, vient me prendre la main.
Dans la chute du jour, par les sentes désertes,
Où l’ombre s’extasie devant tant de beauté,
Un peu de terre rouge englue mes pas alertes
Et suis, nonchalamment, ma route vallonnée.
Une pierre immobile, une pie, un héron
Sont mes seuls compagnons, les gardiens de ma peur,
Tant que je resterai dans ces lieux, les démons
Ne pourront dérober mon âme, ni mon cœur.
Mais voici qu’à l’orient, le Prince Sanguinaire,
Brandissant son épée d’un geste gracieux,
En un rouge arc-en-ciel, unit la terre aux cieux,
Immolant mes amours dans le froid de la mer.
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(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)