Les migrants du petit bois....
Il n'en reste à ma mémoire....
que des clapotis dans l'eau...
les petits cailloux dérisoires..
faisant d'adorables ronds dans l'eau...
J'attrapais des têtards idiots...
je l'étais aussi, la grenouille sans avenir
elle n'aura jamais vu le soleil venir...
jetée dans ce bocal comme au cachot....
Au petit bois il y avait ce silence ...
et les arbres respirant si fort ...
de la boue collée aux godasses ...
nos rires étouffés et le roux décor...
Au petit bois il y avait des sentiers...
des trous l'on s'y tordaient les pieds..
on courait comme des oiseaux sans ailes
l'instant avait quelque chose de solennel...
Au petit bois j'y retourne parfois....
je me rappelle les cailloux, et les clapotis...
dans les broussailles on y fait un lit...
hommes miséreux, migrants sans toit...
Et je m'efforce de me souvenir de l'insouciance
ici il y eut des jeux des cris se mêlant au silence
derrière le bois les dunes fricotant avec la mer
sur des bateaux de fortune on se retrouve en enfer...
Le petit bois qu'il soit d'automne ou bien d'hiver...
n'est plus qu'une prison verdâtre à ciel ouvert...
pour les indésirables migrants, pourtant d'os et de chair...
que le monde est effrayant exhibant sa misère...
Isabelle le 27 février 2023
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