Toi… Elle.
Semblable Ă ces miroirs qui vous font aller mieux,
Tu réchauffes mon coeur, une flamme pour deux;
Reflet d’un courant d’air où la vie, simplement,
Révèle la lumière à la force du vent.
Quelle audace apaisée lorsque je t’imagine
Recouvrir de baisers cette chair qui devine
Qu’il n’y a que ta bouche, en guise de victoire,
Capable de donner en osant recevoir.
Tu es l’autre sommet, celui qui autorise
Ă€ plonger dans le vide au bon souhait de la brise,
Projetant mon envol au-delĂ du chagrin
Qu’elle a laissé par terre un certain mois de juin.
La raison d’exister sous l’éclat du soleil,
Chaque jour avec toi récompense la veille,
Un bonheur assorti d’une plume arc-en-ciel
Cachetant tous les vers naguère écrits pour elle.
Comme une destinée, jointure de tes bras,
Tant de chemins tracés pour venir jusqu’à toi;
Oubliée, elle est là , morte dans un poème…
Je n’ai pas su lui dire, au présent : que je l’aime.
Puisque c’est toi, mon tout, ma dernière tanière,
Puisque ton raisiné coule dans mes artères,
Semant un goût amer sur ses lèvres absentes
Que j’embrasse en l’honneur d’un service après-vente.
Et je sens basculer l’évidence amoureuse;
Souvenirs à la pelle… Elle éclôt quand je creuse
Au profond de mon âme; une odeur se rallume,
Si forte que soudain, je dois changer de plume.
Je t’en prie, retiens moi ! A couvert dans ton cou,
Autre part qu’en ses yeux ruisselant sur mes joues;
Dieu que je l’ai aimée… Son épaule alanguie
Cogne contre mon front qui ne sait où j’en suis.
On s’était tout juré, avaler les instants,
La beauté de la vie… Elle me manque tant…
Je me souviens du jour où sa main s’est posée
Dans la mienne, où mon coeur s’est mis à vaciller.
Je la croise partout, une nuit qui me hante…
Qu’on me parle de deuil ? Son ombre est bien vivante !
Quand divaguent mes pas, c’est elle qui me suit
Jusqu’à ne plus savoir très bien à qui j’écris.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.