Roger , voulait écrire une nouvelle qui tienne la route ... quelque chose qui captive le lecteur afin qu'il en oublie même de se nourrir...
En fait, cette nouvelle pouvait à elle seule, faire perdre du poids aux plus gourmands .
Le seul problème, venait du
fait que Roger n'avait jamais écrit la moindre nouvelle ....
Il cherchait un sujet , une idée , mais la page , devant lui , restait inexorablement,
blanche . ...
Pourtant , roger écrivait des poésies et des proses plus ou moins touchantes sur le monde tel qu'il le percevait ... il avait même, sans savoir que cela lui arriverait un jour , écrit une poésie sur le syndrome de la page blanche :
"La griffe du poète
Où est passé ce temps des belles envolées ?
Quand les heures qui passent, le crayon à la main,
Creusent des lignes vierges,des idées désolées,
Et cherchent trop longtemps, le chemin d'un quatrain.
Ce puit qu'on croit sans fin s'est rempli de pensées,
De lignes poétiques où les sujets s'enlisent,
De pays verdoyants sans cesse ressassés,
ET ces amours d'antant qui ne sont plus de mise ...
Alors, on se sent las, Ã vouloir faire guerre,
Au mal-être du temps nous révoltant naguère,
Plus rien n'a d'importance que ce profond silence,
Quand notre coeur meurtri veut reprendre confiance...
Soudain, d'un doigt fébrile, on appuie sur la mine,
La ligne se noircit et les lettres s'animent,
Les mots courent, se suivent, et s'habillent de rimes,
Que le poète signe de sa griffe féline.
Roger..."
Il décida donc de ne pas en rester là et d'écrire sa nouvelle
Même si elle était plus ou moins issue d'une poésie ancienne ..
Ne dit on pas que c'est dans les vieux pot que l'ont fait les meilleures soupes ?
Il commença donc à noircir les pages d'une écriture très serrée.
Quelqu'un lui avait dit qu'une nouvelle ne devait pas dépasser deux ou trois pages...
Mais le nombre de mots dans chacune d'elles , n'était pas précisé.
L'histoire qu'il écrivait était magnifique , incroyablement touchante ... cela faisait plus de dix jours quil planchait sur son travail ...
Une fois terminé, il alla se reposer .
Le lendemain il déjeuna tranquillement sur sa terrasse au bord de la rivière...il savait que son histoire allait être un véritable chef d'oeuvre.
Il décida donc de la remettre au propre ... et au moment de commencer, un coup de vent fit s'envoler les trois pages qui finirent au fond de l'eau ...adieu, mots, tâches et illusions couvées ... roger, tres dépité se consola en pensant que trois pages d'une écriture serrée en auraient bien compté huit réécrites au propre
R.M. CANAILLE
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Ecouter le silence, c'est preter une oreille attentive a ceux qui n'osent pas parler. canaille