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     Quand passe le Père NoĂ«l (Conte de NoĂ«l)
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Expéditeur Conversation
Palmier
Envoyé le :  9/12/2022 17:20
Plume de platine
Inscrit le: 12/12/2005
De: CĂ©vennes (France)
Envois: 2670
Quand passe le Père Noël (Conte de Noël)
Quand passe le Père Noël






DEDICACE

Petit Papa Noël,
Quand tu descendras du Ciel,
Surtout ne nous parle pas de la Bourse,
Ni du CAC40 et des Quarante Voleurs,
Ni de l'Euro Guignolade,
Ni de la politique, mĂŞme fiction.
Parle-nous plutôt de fleurs, d'oiseaux bleus et de poésie,
Parle-nous d'une planète où il fait bon vivre encore !
Petit Papa Noël,
Ne te laisse pas enterrer par toutes les sorcières de tous les Halloween à la gomme,
Continue à venir par la cheminée et,
Au nom du Ciel ! ,
pas par la télé.
Continue Ă  nous bercer de tes bienheureuses illusions,
Surtout depuis que nous avons perdu les nĂ´tres.
Et surtout, continue bien à venir chaque année,
Afin que, mĂŞme si les petits ne croient plus en toi,
Au moins les grands continuent à y croire….






Le jardin public était plein de neige, de froid et de glaçons qui pendaient le long de la toiture délabrée en zinc du vieux kiosque à musique.
Il faisait beau pourtant et la nuit noire qui était tombée sur la petite ville allumait au ciel les myriades des bougies d’étoiles en cette veillée de Noël.
L’air givré par le gel paraissait vibrer de lumières.
Vêtue d’un anorak bleu vif à capuchon, et de pantalon de la même couleur mais fluo, chaussée de bottines fourrées, une gamine d’une douzaine d’années s’était assise seule sur un banc vétuste, en bois, que l’on avait débarrassé de la neige.
Personne ne passait sur cette place, car les gens, claquemurés dans leurs maisons, préparaient le réveillon.
La petite fille toute seule parlait cependant. Elle parlait à son téléphone…
—Hé oui ! disait-elle à une lointaine copine au bout du fil, ils n’ont pas voulu que je sorte ce soir. Ils disent que je suis trop jeune… je suis furieuse, et je me suis échappée un moment pour venir de parler, tu comprends…
Sur la place, une bise d’hiver soufflait doucement, emportant avec elle les dernières feuilles mortes qui subsistaient encore sur les platanes.
La fillette parlait toujours, mais elle chuchotait maintenant, comme si, sur cette place déserte et enneigée, quelqu’un avait pu l’entendre. Elle parlait toujours à son amie et il devait être vers les onze heures du soir. L’église du village, illuminée, brillant de mille feux à quelques dizaines de mètres, paraissait joyeusement se préparer à la célébration de la messe de minuit.
La gamine murmurait :
—Je vais être obligée de rentrer maintenant. Je me demande pourquoi ils ne sont pas encore venus, mais je vais me faire attraper c’est sûr. C’est quand même un monde qu’à mon âge ils soient encore à me surveiller comme un bébé !

Sur la place le vent s’était renforcé. Seulement ce n’était pas un vent violent, ni soutenu, c’était une espèce de courant d’air insolite qui balayait sur le sol les dernières feuilles jaunies et craquantes qui tombaient des platanes.
A ce moment-là, une petite silhouette voutée et emmitouflée d’une grande pèlerine et d’un bonnet sombres arriva sur le côté de la place. C’était un papé qui s’appuyait sur une canne en claudiquant. Lorsqu’il eut repéré la petite fille, il s’arrêta pour l’observer.
Dans le ciel où un air glacial semblait attiser les lueurs tremblotantes des étoiles, on pouvait déceler une sorte de mouvement au milieu de ces illuminations fixes des constellations…
Mais la petite fille parlait toujours à son téléphone.
Or, d’étranges étoiles mouvantes et clignotantes semblaient se détacher du ciel et descendre rapidement vers le sol.
—Et alors, tu vois, disait la fillette, je ne peux pas le leur dire. En fait, ils ne me croiraient pas ! Tu parles d’une histoire à dormir debout, j’ai passé l’âge !
Elle riait doucement en écoutant son amie à l’autre bout du sans-fil…
Pourtant, une forme allongée et illuminée d’étoiles arrivait rapidement sur la petite place. Quand elle fut à la hauteur des arbres, on vit alors avec précision que c’était un grand traîneau blanc tiré par six grands rennes au pelage tout blanc aussi. Tous les animaux étaient pomponnés d’étoiles clignotantes, et le traineau laissaient derrière ses immenses patins des paillettes de lumières en longues trainées étincelantes…
Tout cela brillait joyeusement, mais il n’y avait là aucune ampoule électrique, cela clignotait comme par enchantement et sans faire aucun bruit.
Le traineau se posa à dix mètres de la gamine qui lui tournait le dos, sans faire s’envoler la moindre poussière de neige et le vent qui accompagnait son arrivée cessa brusquement.
Mais la petite fille parlait toujours à son téléphone, et le papé, lui, s’était caché derrière le platane.
Le bonhomme à la grande barbe blanche et au costume tout rouge qui conduisait l’attelage du traineau descendit sans aucun bruit, puis s’approcha du renne qui se trouvait dans le tandem de tête. Celui-ci s’agita un peu et le Père Noël, car c’était lui, bien sûr, s’aperçut alors que la pauvre bête boitait.
Il se mit à genoux à côté de l’animal et souleva la patte blessée. Il la tint longuement dans sa main tout en approchant sa bouche des oreilles du renne… On voyait qu’il murmurait quelque chose à l’animal, et le renne l’écoutait attentivement car il avait les oreilles bien dressées. Le Père Noël resta ainsi agenouillé pendant de longues minutes tandis que la neige recommençait à tomber à tous petits flocons sur cette place déserte. Rien ne bougeait. La gamine chuchotait dans son appareil des choses inaudibles…
Au bout d’un moment, le bonhomme se releva. Le renne ne boitait plus.
Alors le Père Noël se tourna vers la petite fille et l’observa un moment.
Mais celle-ci murmurait à son téléphone :
—Et, tu comprends, disait-elle, ils croient que j’ai toujours cinq ans et que je crois au Père Noël !
Alors, le vieux bonhomme à la barbe blanche remonta sur son traineau en hochant la tête et l’attelage s’envola d’un seul coup, comme par enchantement. En quelques instants il disparut dans le ciel avec son cortège d’étoiles clignotantes…
Le papé, toujours caché derrière son platane, avait regardé tout cela avec la figure du Ravi de la Crèche.
Quand le traineau eut disparu dans le ciel étoilé, il s’approcha alors de la gamine, à tous petits pas. Celle-ci rangeait son téléphone. Lorsqu’elle se retourna, le vieillard était tout proche.
— Papé ! dit la petite, qu’est-ce que tu fais là ?
—Je suis venu te chercher, ma chérie, dit le vieux en souriant, il faut que tu viennes maintenant. Tout le monde t’attend à la maison. Mais qu’est-ce que tu faisais là ?
—Je téléphonais à Sylvie, papé !
Le papé lui prit la main et ils commencèrent à marcher
— Ah ! dit le vieux. Tu téléphonais ? Et tu n’as rien vu ?
La petite le regarda.
—Que veux-tu que j’ai vu sur cette place déserte ? Il n’y a pas un chat !
Le papé s’arrêta de marcher. Ses yeux pétillaient de malice.
—Alors, dit-il, si tu n’as rien vu, je vais te raconter une histoire.
— Une histoire ?
Le vieux leva un index majestueux, tout en riant doucement sous son bonnet de laine.
— Une histoire… de Noël !
La gamine lui prit le bras et ils partirent tous les deux à petits pas, tandis que le papé lui racontait…
…cette histoire.


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Avec mes amitiés

Alain

Pour voir mon site : Mes vers Ă  moi

""A la cour, mon cher fils, l'art le plus nécessaire
N'est pas de bien parler, mais de savoir se taire !""
(Voltaire)

Sybilla
Envoyé le :  9/12/2022 23:06
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: Quand passe le Père Noël (Conte de Noël)
Bonsoir Alain,

Merveilleux conte de Noël que j'ai adoré lire !

Merci pour ce très beau partage !



Belle soirée cher ami poète !
Toutes mes amitiés
Prends bien soin de toi !
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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