L'heur est au don, pas au pardon...
Voyez-vous bien, tout comme moi,
Ces braves gens pétris d’émoi ?
A-t-on le choix sur cette terre
D’être badauds pour rechercher
Comment pouvoir mieux se percher
Sans pour autant faire mystère !
Tel un oiseau de beau plumage
Faites valoir votre ramage
En nous sifflant un air câlin.
Et comme un merle ou tourterelle
Soyez fiérots sur la tourelle
Sans vous montrer trop patelin.
Or si jamais un pieux crieur
Venait à dire en vrai prieur
« Prenez-en tous pour votre pomme ! »
Ne restez plus, cois bec cloué,
Mais répliquez en mec floué
« Voyez-moi donc en honnête Homme ! »
L’être affamé cherche sa route
Pour s’en aller gagner sa croûte
Restant à jeun pour y pourvoir.
Mais quand un pote est à la bière
Et lui sourit, la mine fière,
Il va vers lui, rien que pour voir.
Pour épater allons en preux
Porter secours à ces lépreux
Qui voient un fort en toute église.
Laissons l’aumône à l’indigent
Dans ce grand bol aimant l’argent
Qu’il a sorti de sa valise.
Ô Sainte Armée, gens de fortune
Restez sereins car votre tune
Est toute en paix au Paradis !
Aux environs, nul ne menace
Votre pécule exempt de trace
Quand l’autre n’a pas un radis.