Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1927 |
ARTS Le peintre,
Le coucher de soleil se meurt à l’horizon Ses rayons d’or dans le crépuscule marin Se noient dans les eaux, le ciel d’un bleu profond Prend les couleurs du soir pour renaître au matin. L’astre de nuit a déposé son délicat Voile d’argent sur les bateaux voguant en mer Et admire ses reflets, on entend là -bas Sur terre, l’écho d’un chant au son doux-amer. Au loin, sur l’océan, se mire un champ d’étoiles La nature est belle, ce fabuleux décor A permis au peintre de terminer sa toile Et au petit jour, sans aucun bruit, il s’endort.
L’art,
Qu’il m’est doux, de vous aimer, vous amis artistes Ecrivains, peintres et sculpteurs, idéalistes De tout bord, de tout genre, académistes Dans les thèmes ou esprits rebelles, belle est ma liste !
Par vos mots, j’ai découvert, de beaux univers A travers vos récits, fiction, aventure Vos textes ont enflammé les enfants de la terre Tous, aficionados de littérature !
Et vous tailleurs de pierre, vous donnez vie Aux plus beaux marbres, vous savez magnifier Par vos statues, le corps des femmes, j’ai envie De vous dire bravo, j’en suis stupéfié !
Il vous suffit de toiles et pinceaux, chevalets Pour sublimer un regard, louer la nature Vos tableaux sont les portraits de l’âme, un ballet De couleurs, des œuvres, au cœur de la culture !
Impressions Provençales,
Clarté du port d’Antibes d’Eugène Boudin Un ciel franc, le blanc pur des vieux remparts Qui se reflète dans les eaux et puis soudain Au fond les montagnes qui attirent le regard.
Sombre massif des Maures d’Henri-Edmond Cross De ces éclats de couleur de nature sauvage On ressent la douceur du décor non féroce Des pointillés subtils, pour un beau paysage.
Montagne Sainte Victoire de Paul Cézanne Les ombres jetées du monument minéral Ont la beauté bleutée des senteurs paysanne Et sur les pentes, on entend le chant du Mistral.
Les belles lavandières de Paul Gauguin Celles qui portent le costume provençal Un dur labeur, au fil de l’eau, pour seul gain Le plaisir entre elles de battre le linge sale.
La corniche azur de Claude Monet Du chemin rocailleux, aux teintes de la mer On perçoit l’âme du peintre passionné C’est un bonheur pour le promeneur solitaire.
Les rochers de l’Estaque d’Auguste Renoir De la vue chaotique et au choc de calcaire S’entremêle à cela, le vert du promontoire Qui va embrasser le soleil dans les eaux claires.
Avignon, palais des Papes de Paul Signac Par la lueur du couchant, aux touches primaires Le pont se noie dans les vapeurs d’un armagnac Et le fleuve oisif prend des tons outre-mer.
Tortueux oliviers de Vincent Van Gogh Leurs branches millénaires se plient sous le vent L’homme à l’oreille coupée, dans son catalogue De tableaux, a fait preuve d’un art innovant.
Impressions marines,
Impression soleil levant, Claude Monet Ce tableau me trouble, je suis passionné Le rouge est un phare qui éclaire l’océan Des ombres noires, navales sortent du néant.
Le radeau de la méduse de Géricault Le décor est là planté ! Pas de quiproquos La mort fait son œuvre parmi les passagers On ressent l’abandon, l’espoir des naufragés.
Plage, Boulogne-sur-mer, Edouard Manet Je vois un vieux pastel, un peu suranné Des enfants sages accompagnés de leurs parents Du sable, la mer, au loin des bateaux marchands.
Falaise d’Etretat, de Gustave Courbet Le ciel est floconneux, prêt à se courber Devant la beauté calcaire du géant blanc Qui se dresse tel un vaisseau montrant ses flancs.
Bataille de Trafalgar, William Turner Je sens le choc des bateaux, des duels d’honneur J’entends le bruit des corps à corps et des canons L’âpreté des combats, sur les mâts d’artimon.
Paul Gauguin,
Heureux qui comme Gauguin, fit de beaux tableaux En marginal, tu as fui vers la Polynésie Vécu parmi les habitants de Tahiti Et peint le charme des nymphes, aux corps si beaux. Tu voulais vivre, d’extase, de calme et d’art T’échapper de la folie, d’être libre enfin Voir les îles Marquises et sentir leurs parfums Tu as fait des toiles à la gloire des beaux-arts. Portraits de couples de femmes, quelquefois nues Sur leurs visages, on ressent la mélancolie La douceur du temps qui passe, ce paradis Perdu, belles Tahitiennes, aux seins charnus.
Saturne de Goya,
J’ai un tel sentiment d’effroi à regarder Ce tableau de Goya et de voir Saturne Dévorer son enfant, je me sens poignarder Par l’horreur absolue, de ce décor nocturne. Ce géant nu, maigre, replié sur lui-même Il a l’air de souffrir, visage déformé Sa bouche béante, la pâleur, la peur blême De son geste, Pourquoi Cronos, es-tu affamé ? Sa propre terreur le rend fou, malheur total Il mange la chair de sa chair, perd la raison A tenir le corps de son fils, crime fatal Il ne peut s’affranchir de ce mortel poison ! Profonde désespérance de l’être humain Le miroir de leurs pulsions dévastatrices Actes sanguinaires, de sombres lendemains Pour l’humanité, en proie d’ardeurs prédatrices !
Courbet, le Désespéré !
Je suis pris de vertige, subjugué, troublé Par la forte intensité de cet autoportrait De cette œuvre de jeunesse, du peintre Courbet Fasciné par l’éclat, la beauté de ses traits. Visage angoissé, de grands yeux au regard noir Cet effet de clair-obscur accentue l’aspect Ce sentiment, profond gouffre de désespoir Comment l’interpréter, je reste circonspect ! M’interroge sur ma propre vie, mon destin Je sens sur moi, ces bras repliés et ces mains Qui m’enserrent, j’ai envie de fuir, par instinct Je reste là , ému, par son côté humain !
Le Caravage,
Un clair-obscur, un jeu d’ombre et de lumière Envahit les œuvres de ce peintre maudit Prompt à la bagarre et aux coups de rapière En vrai génie, sa vie fut une tragédie ! Peignant, il juxtapose les couleurs saturées Evitant les tons purs, brillants, trop lumineux Alliant teintes claires et d’autres plus foncées Un tableau, Méduse ! Un sujet audacieux ! Ne regardez pas cette toile, pétrifié Vous en serez ! Transformé en tas de pierre Pour cheveux, des serpents, tête décapitée Un saisissant ouvrage entre ombre et lumière !
Monet, Nymphéas,
Un jardin de fleurs, un bassin de nénuphars Attirent mon regard, au centre de l’étang Je sens Monet ! Tes touches de couleur, ce fard Bleuté, qui emplit mon cœur, d’un charme d’antan ! Contemplant les reflets à la surface de l’eau Prêt à m’égarer par la beauté des nymphéas Je plonge dans ces tableaux, comme dans les flots D’un paysage lumineux, aux doux éclats. Tout me pousse à la songerie, la rêverie J’entends le calme et le silence estival Le temps s’écoule, serein je suis, galerie De sensations, pour ce spectacle floral !
Moi, Vincent !
Je suis né aux Pays-Bas, d’un père pasteur Aîné de six enfants et élève quelconque Apprenti chez Goupil, en art, un précurseur Je fus un employé modèle chez mon Oncle.
Ursula ! Pourquoi m’as-tu trahi ? Je t’aimais ! Je croyais en l’amour absolu, éternel Dans mon être profond, je fus tout ébranlé Mais grâce à toi, j’ai trouvé enfin l’étincelle !
Je voulais consoler les humbles, car Dieu Etait avec moi ! La lecture fut l’éclair Dans les livres, mes bouquins, j’étais aux cieux J’ai tout quitté pour devenir missionnaire !
Car Je fus un évangéliste chevronné Parmi les ouvriers, j’ai sauvé un mineur Mais on a dit que j’étais un peu perturbé Nouvel échec ! Ma vie ne serait que malheur ?
J’ai décidé un jour que je serais Artiste ! Appris avec ferveur, les techniques picturales Les Mangeurs de pommes de terre, oui ! C’est triste Que voulez-vous faire, quand on a la fringale !
Je suis parti au sud, vers le Dieu-Soleil J’ai peint impressions et jeux de lumière Je me disais, que la nature m’émerveille Elle a même changé mon sombre caractère !
Un jour, j’ai demandé à mon ami Gauguin De venir me voir, le travail en solitaire Pesait sur mon moral, mais hélas, un matin Un coup de folie, j’ai eu l’acte sanguinaire !
J’ai menacé Paul, en m’emparant d’un rasoir Il s’est enfui, lobe gauche sectionné Je fus pris de démence, car tout était noir J’ai mis fin à ma vie, Moi le passionné !
J’ai un regret, c’est de ne pas avoir fini La lettre destinée à mon frère Théo Je disais, celui que j’aimais à l’infini Qu’il n’était pas, point, qu’un marchand de Corot !
Impressions d’arts,
Bâtisseurs ! Je loue vos superbes bâtiments Châteaux et cathédrales, aqueducs et ponts Toujours plus beau et plus haut, vers le firmament Vous maçons ! Vous méritez votre Panthéon !
Sculpteurs ! Vous donnez enfin vie au minéral Tailler dans le marbre, le corps nu de la femme Je peux sentir au toucher, les courbes idéales Vous offrez aux statues, la beauté et une âme !
Peintres ! Vous sublimez par vos pinceaux, la vie Un arc-en-ciel de couleurs et de tons purs J’admire les pigments de vos tableaux, lavis Et aquarelles, j’aime regarder vos épures.
Musiciens ! Entendre de vos instruments Qui me transportent au paradis de doux sons Accompagnés par les voix et de chants charmants J’ai plaisir à écouter de douces chansons.
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