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     Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité, et de . . . . . . . .
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Expéditeur Conversation
Tradescantia
Envoyé le :  24/10/2022 4:58
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité, et de . . . . . . . .
_Hexaptyque_







Fugitivité

Un vitrail allume
et colore le grand bouquet du choeur
se dressant à gauche de l'autel

les rouges et les roseurs prédominent
le verre du grand vase s'efface

au sol s'allongent jusque sur les murs
les mêmes nuances
telle la terre
où s'originent les corolles
et avec laquelle leurs flambeaux se coalisent

le bouquet est d'autant plus radieux
que le reste du choeur demeure sombre

je pense à une tombe lointaine
à l'orée d'une grande forêt,
qu'il a le pouvoir de métamorphoser,
et les colonnettes de marbre refleurissent
et les lions de pierre atteignent aux enluminures
et la calligraphie qui nomme et date
est un long ruban d'or s'échappant du noir

Mais quelqu'un est entré.
La porte se referme avec fracas.
Le pas célère gravit un escalier.

Déjà le morceau d'orgue
avec ahanement toujours recommencé
fait fuir les enchantements

encore quelques battements de mon coeur
même ainsi plus rapides
et le soleil sera beaucoup plus loin
et les fleurs inexorablement tues

je m'agrippe à cet ultime météore bleuissant
qui par le pilier
semble rejoindre les vitraux







Le train qui m'emmenait loin d'elle

tant de morceaux de lueur
se détachent
dans l'atelier nocturne
 
au front de mon reflet
sur la vitre
le paysage prodigalement défilé
façonne
une étoile de céramique
 
et encore une fois elle se hisse
au haut de l'âtre
à l'angle dardé par la chambre
de tout le feu d'orange
et de sud charnel
qui nous rêve encore







Celle qui partit au fort de décembre

c'est un pas
si régulier
sur la glace de la nuit

un pas ni lent
ni célère
qui fait bruire sa voie

il couvre
l'airain du campanile
où se rassérènent les vieillards

il confère
à l'atermoiement ultime
cette acuité du briser

épars éperdument
ce pollen d'éclats
à travers le toit saoul d'infini

sur l'immobile étang
entre les épaves foliées
nul miroitement d'astres

escamoteurs des berges perfides







Feux antiques



au cri du veilleur le nom d'Iphigénie aura passé sur les lèvres de la reine

dans l'illumination du ciel vide

au-dessus du couteau d'Aulis



et Clytemnestre rassemble les anciens d'Argos

sa voix a l'inflexion d'un héraut froid

son regard l'absence d'une captive qui escompte



« J'apprends que les montagnes de l'Ida se sont allumées

que la lumière est parvenue aux collines de Lemnos

qu'ensuite Athos devint un faîte de feu

que la lumière a volé au-dessus de la mer

pour dorer les cavernes du Makistos

qu'elle atteignit l'Euripos

éblouit la vigilance du Messapios »



et la reine Clytemnestre s'interrompt

elle dévisage sa mémoire impeccable

Iphigénie qu'on prépare l'encourage de ses yeux d'enfant



« J'apprends que les bruyères sèches du Messapios se sont enflammées

que la lumière a parcouru les plaines de l'Asôpos

qu'elle s'est transportée sur le sommet du Kithairôn »



mais la reine Clytemnestre s'interrompt

dans le silence d'Iphigénie luit le couteau d'Aulis

et sur la gorge comme un lys coule le sang comme un soir



« J'ai vu qu'un bûcher s'est élevé au-dessus du marais de Gorgôpis

qu'éclatante la lumière s'est déployée sur le rivage

qu'aux environs de notre cité elle a fait un fanal du mont Arakhnaios »



les yeux de la reine s'abîment dans la nuit de la mère



« Ainsi de torche en torche

de brasier en brasier

de flambeaux acharnés

en laborieux soleils

la nouvelle a couru

jusque dans la demeure des Atrides :



le roi Agamemnon a pris la ville de Troie »







Disparitions

une feuille de papier buvard
peinte en bleu ciel
où s'épanouissent des fleurs
dont les minces tiges serpentueuses
sont d'un bleu plus foncé
et portent des corolles blanches ou rose pâle

le tableau n'est concerné
ni par les racines ni par la terre

une jeune femme le regarde fixement
il n'a ni date ni signature
mais elle reconnaît les pastels de l'amie
qui n'a pas reparu depuis si longtemps

un homme remontait l'escalier
en direction de sa chambre
ne sachant que faire de sa fureur
il décroche le tableau
et s'en retourne aussitôt
à la salle des repas
vers celui qui en est la source

les excuses méprisées
il le frappe à la tempe
et tandis que l'autre s'effondre au milieu des cris
il s'enfuit

la jeune femme s'approche
contemple l'angle sanglant de l'oeuvre
qui saille de l'un des carrés blancs du sol

il ressemble à une grande flèche
qui indique les forêts cernant l'hôpital
à travers les grandes baies vitrées
où s'éploient des oiseaux noirs

il convie au départ

ce qu'elle cherche désormais
de tout son coeur et de tout son être
pieds nus affamée dévêtue assoiffée

une tombe simple ou déposer
de longues fleurs pastels éclaboussées d'incarnat







Visiteur

sous l'embellie
cultures
et pâquis
toute sentinelle des yeux dissoute

les fondrières
retracent
une odyssée
vierge d'hexamètre et de nostalgie

libations
de lumière
sur les empreintes d'un dieu
qui n'a pas désappris de s'étonner




Tradescantia



dolores
Envoyé le :  24/10/2022 5:49
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 24/8/2009
De: france : 06 Alpes-Maritimes
Envois: 34142
Re: Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité . . . . . . . .
Bonjour Tradescantia,

J'ai bien du mal à te suivre dans les méandres de tes mots
La disparition d'un être cher reste toujours en souffrance
Merci du partage bonne journée
Bonne semaine Amitiés.


----------------

Sybilla
Envoyé le :  24/10/2022 15:22
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95396
Re: Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité . . . . . . . .
Bonjour Tradescantia,

Des références mythologiques grecques très émouvantes que tu as décrites !
La mort est épouvantable qu'elles que soient les circonstances et plus encore pour ceux qui restent !
J'ai été extrêmement émue en te lisant !



Douce journée cher ami poète!
Toutes mes amitiés
Bon courage !
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

islander
Envoyé le :  24/10/2022 15:27
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 11/4/2009
De: Baltimore, Bretagne
Envois: 57671
Re: Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité . . . . . . . .
très touchant, ces poèmes de recueillemen ??? t, comme des illuminations, bravo



yann



Tradescantia
Envoyé le :  25/10/2022 4:45
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Re: Celle qui partit au fort de décembre _ précédé de Fugitivité, et de . . . . . . . .
Bonjour,


Ô Poésie, fugitivité suprême sur le bleu d'un météore qui va joignant la lumière polychrome...

Pour vos vaillantes lectures de l'hexaptyque, pour le bouquet des mots reflétant vos ressentis, Hexagratitude ! ...


Tradescantia


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