Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1898 |
Diable de poèmes Le marché
Le Diable déguisé, affublé d’oripeaux Errait dans les sentes et ruelles, du vieux bourg Il marchait d’un pas lent, entra dans un tripot Deux chiens près de l’âtre, se tirer la bourre.
L’endroit semblait glauque, malsain, mal fréquenté Une faune étrange s’agitait dans ce lieu Serré dans les bras d’une catin édentée Un grand gaillard semblait être à mille lieux.
D’un coup de pied, la ribaude bascula En geignant par terre, buvant un mauvais vin L’homme soûl commença à faire son postulat Déclamant sa haine, envers les écrivains.
Le sort était contre lui, se plaignait de tout Ruiné, trahi en amour, en voulait à sa femme De l’avoir quitté, c’était son orgueil surtout Qui en prenait un coup, maudit soit cet infâme.
Le maître des enfers, écouta son sermon S’attabla à ses côtés, proposa à boire A l’infortuné, ne reconnaissant le démon Accepta pour un pot, de narrer ses déboires.
En prenant pitié de ce pauvre manant Pour une bouteille d’eau de vie, quelques toasts Le marché fut conclu et signé par le sang Le malin emporta l’âme du docteur Faust !
L'ombre
Un corps de fumée noire parcourt les ruelles Sordides de la ville endormie, un molosse Voit passer le spectre et cherche dans l'écuelle Quelques rogatons volés, la bête est véloce.
L'ombre est en quĂŞte de son futur gibier Dans les rues, son passage inodore et furtif Ne laisse pas de trace, en bon limier Et trouve l'homme qu'elle va rendre captif.
C'est dans la chaleur moite d'un bouge crasseux Que la proie est assise, à boire un pot de vin Et éructe, à ses côtés, un garçon osseux Partage la boisson et le pain au levain.
Le bonhomme est lourd et gras, son ventre énorme Tel un tonneau déborde, pose sur la table Par ses bourrelets graisseux, il n'a plus de forme Il ressemble à un gros verrat, dans une étable.
Le fantôme est en retrait, observe la scène Il entend le rustre parler, les quelques chicots Dans sa bouche édentée, lâchent propos obscènes Billevesées, ressemblent à des asticots.
En un éclair, l'ombre se décide et pénètre Dans le corps du poivrot, s'appropriant l'esprit Du pauvre soiffard, elle en devient le maître Le rustre qui n'a pas compris la duperie.
L'entité vaporeuse a de vilains desseins Sous son aspect humain, le monstre est le malin Le mal incarné, il faut sonner le tocsin Car le Diable ne fait jamais de câlins !
Le Diable
On m’appelle Diable, Satan, Lucifer Être l’âme damnée, le maître des Enfers C’est dur à supporter, si j’incarne le mal J’en ai plus qu’assez, vous trouvez çà anormal !
Car moi aussi je rêve d’être au paradis Ras le bol ici bas de bouffer des radis J’imagine qu’ils mangent de gros ananas Et penser qu’ils se tapent des supers nanas !
Infernal ! Qu’il fait chaud dans ce maudit endroit Marre d’être fonctionnaire, c’est mon droit Pas de vacances, toujours bosser, faire grève Merde ! L’Eden c’est froid ! J’ai attrapé la crève !
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