Pour un roman jauni...
Les livres se mouraient ...
les pages jaunissaient ...
il me prend l'idée sauvage...
lire, relire...toutes ces pages en naufrage....
Souvent je soupirais lentement ...
la bibliothèque mal rangée,
ses ouvrages s'entassaient
passais à autre chose en me complaisant....
Souvent j'enviais l'ennui de ce gros fauteuil
au cuir et à l'assise affaissés comme en deuil
je pensais il sera toujours temps d'y passer du temps
blottie dedans, un rescapé à la main, vieux roman...
Les livres se mouraient ...
les pages entre elles collaient ...
il me prend l'idée folle et solitaire
lire, relire...sans répit pas même un bol d'air...
Souvent j'étais pressée par les choses obligée ...
et les livres en vieillissant m'attendaient ....
tout mon être se recueillir ici las d'en bas...
le gros fauteuil tout ridé, m'ouvrirait ses bras...
Souvent je ruminais pensant fort à trépas ...
le reste d'une vie, à vivre dans les écrits ...
Balzac, Flaubert...en passant par Zola...
Et George Sand et son François le Champi...
Souvent on se dit je le ferai plus tard....
et un beau matin ce plus tard est là ...
dans les brumes de novembre, aux frimas..
reposant sur les lilas d'un printemps de hasard...
Les livres m'ont appelée ...
Maupassant, et son Pierre et Jean...
L'écume des jours, et son Boris Vian...
Et Sartre a toujours et encore la Nausée...
je dévore, le temps à présent je l'ai je le prends....
Isabelle le 16 septembre 2022
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