ÉLISE : l'innocence assassinée ...
ÉLISE ... L'innocence assassinée
2002 - 2014
Prix d'honneur Europoésie-Unicef 2021
« Ces enfants doivent se sentir aimés et intégrés par le monde dans lequel ils vivent,
sans la stigmatisation que le SIDA continue d’attirer. »
( Lady Diana Spencer, Princesse de Galles )
Je m’appelais Élise, je n’étais qu’une enfant.
Je suis morte dit-on, un quatre novembre.
Morte ? où plutôt guérie, heureuse même d’être partie.
Quand la vie n’est qu’un sursis, la mort devient alors notre meilleure amie,
Quand la vie n’est que souffrance, la mort dès lors comme ultime délivrance.
Je m’appelais Élise, je n’avais que douze ans.
Trop de fois, oui ! trop de fois j’ai entendu pleurer Maman.
Dans ses larmes versées, j'y ai vu pourtant un jour son chagrin s’y refléter,
Dans ses larmes versées, ce sentiment d’impuissance et de grande culpabilité,
Au regard de ma vie … qui n’en deviendrait jamais une.
Je m’appelais Élise, je n’étais qu’une enfant.
Ebènes, comme le noir de ma peau, étaient mes jours.
Ebène aussi, mais de bois, était le coeur de ce monde au regard blessant.
DĂ©couvrir trop tĂ´t le pourquoi de cette injure,
Le découvrir bien trop tôt et perdre ainsi les raisons de son enfance.
Je m’appelais Élise, je n’avais que douze ans.
Par ce mal emprisonné, la douleur sourde de n’être qu’une offrande et un foyer,
Par ce mal, emprisonnée, la sombre douleur de l'innocence assassinée.
DĂ©truisant toutes mes forces, soumise aux Ă -coups de ses fangeuses perfidies,
Mon corps lapidé, en était devenu la proie misérable et résignée.
Je m’appelais Élise, je n’étais qu’une enfant.
A la fin de ma vie, la chaleur dernière d'une main posée, ressentie.
La chaleur toute dernière d'une main posée ... celle de Maman.
Les yeux levés cependant, vides et rongés par la souffrance du départ,
Son visage en pleurs, les traits pétrifiés mais sincères.
Comme pour me demander pardon,
Comme pour me dire au revoir,
Comme pour me dire … à bientôt.
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Vieillir est une chance que nous offre la vie ...