Bonjour,
Un faisceau riche de Gratitude à l'égard de vos lectures et des mots qu'elles vous ont suggérés...
Il n'y a dans l'église de la petite ville aucun moyen d'allumer une bougie. On en trouve pourtant un certain nombre, quelque peu empoussiérées, toutes partiellement consumées, rose à l'intérieur d'une grande lanterne qui ressemble à une tour de château, ou blanches, en abondance, en désordre, sur le piano qui occupe la droite du choeur. J'y pénètre alors avec des feuilles ou des pétales recueillis au cours de la promenade qui m'a conduit jusque-là . En parcourant lentement les nefs, centrale et latérales, je laisse tout le temps à mon butin végétal de baigner et de s'illuminer dans le parsemis versicolore qu'irradient et réfléchissent les vitraux. Puis je les dépose sur les mèches des bougies où la plupart évoquent aussitôt la présence d'une flamme tranquille. J'attends un peu, et déjà la couverture du livre d'or, placé au milieu d'une table à l'entrée, répond par ses ignescences et ses brasillements richement ouvragés. C'est naturellement vers un être cher que convergent toutes ces lueurs fées, mais, au foyer mélodieux qu'elles composent, peuvent venir puiser à leur guise toutes celles et tous ceux que le deuil mystérieux a également frappés.
La journée vous soit feu de mystère et d'ardeur ! ...
Tradescantia