Bonjour,
Le vent, tantôt violent, tantôt zéphyr, fait trembler le store translucide à travers lequel vont en se précisant les formes rafraîchies du jour neuf. L'une d'elles évoque déjà le flamboiement du rosier à ses puissantes prémices. Je veux l'offrir ici, en manière de Gratitude...
Il arrive parfois dans l'existence qu'une demande impensable, inconcevable, inexorable, nous soit faite dans la pénombre et le silence d'un athanée : fermer les yeux de cet être si cher ! Alors les mains qui s'approchent aux fins d'opérer deviennent toutes petites, deviennent minimes dans l'immensité du regard fixe... Elles se perdent, elles s'évanouissent, elles se dissolvent... et même, si recouvrant une étrange énergie fantôme, elles seront parvenues à accomplir ce qui a été requis, cette paucité de chair qu'on appelle les paupières, que pourra-t-elle contre ces prunelles qui ont à coeur de ne point se détacher de ces globes de larmes que sont devenus nos propres yeux de vivants ?...
La journée vous soit mêlement intime de mystère et de sérénité ! ...
Tradescantia