Sa souffrance n'a plus de cri.
Étrangement, je ris et pleure :
Son souffle s'est tu, c'était l'heure ;
Arrivée à son terme, la vie
Pour sa souffrance n'a plus de cri.
L'image ultime, fixée là -haut,
A emporté larmes et sanglots...
...En ton regard vide qui m'étreint
Je pressens d'éternels lendemains.
Marcheras-tu en la lumière,
Sous tes paupières la poussière.
Notre amour était si grand, si fort,
Qu'il ne pourra s'éteindre en la mort.
Mon esprit les repoussait, pourtant
Je les vis ces douloureux instants.
Je veux t'offrir ma respiration
Et entrevoir ta résurrection ;
Trop tranquille, trop immobile,
Tout espoir devient labile.
Promets de ne pas m'abandonner,
De venir parfois me retrouver ;
Me signifiant ta présence,
Apaiser la douleur de l'absence.
Tu as emporté un peu de nous,
Ces baisers qui claquaient sur nos joues ;
Et même le parfum des étés :
Saveur des fruits, de paille et de blé.
J'irai, en la campagne, chanter
En des refrains les joies du passé.
Peut-être que je m'allongerai,
Peut-être que je caresserai,
Cette espérance démesurée
De te revoir dès mon arrivée...
Étrangement, je ris et pleure :
Le souffle s'est tu, c'était l'heure ;
Arrivée à son terme, la vie
Pour sa souffrance n'a plus de cri.
Pierre WATTEBLED- le 12 juillet 2022.
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