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     LE BERGER ET LE ROI
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Expéditeur Conversation
troubadoc
Envoyé le :  26/6/2022 10:04
Plume d'or
Inscrit le: 16/10/2012
De: valras plage
Envois: 1061
LE BERGER ET LE ROI
instructive pour ceux qui veulent aider le Macron!

LE BERGER ET LE ROI

Ló Pastré é ló Réï

Deux démons à leur gré partagent notre vie,
Dós démonis à lor grat partajan nostré vida,
et de son patrimoine ont chassé la raison ;
é dé séù patrimoni an caçat la rasón ;
je ne vois point de cœur qui ne leur sacrifie ;
né vési ponch dé cór qué né lor sacrificà ;
si vous me demandez leur état et leur nom,
si mé démandatz lór éstat é lor nóm,
j'appelle l'un ,Amour, et l'autre, Ambition.
Soni l'ùn ,Amor, é l'aùtré ,Émbicion.
Cette dernière étend le plus loin son empire;
Aquéla darniérà éstésa ló maï lént séù émpiri ;
car même elle entre dans l'amour.
Qué quitamént dintra dins l'amor.
Je le ferais bien voir ; mais mon but est de dire
Ló faraï bén véïrè ; mas méù toca és dé dirè
comme un Roi fit venir un Berger à sa cour.
Coma ùn Réï faguet ùn Pastrè à séù cort.
Le conte est du bon temps, non du siècle où nous sommes.
Ló contè és dé bóù témp, nó dél séglè ont sém.
Ce Roi vit un troupeau qui couvrait tous les champs
Aquel Réï vésèt ùn trópel qué cóbiassà tótès lés camps
bien broutant, en bon corps, rapportant tous les ans,
plà abroquissént, én bóù cós, réndant tótès lés ans,
grâce aux soins du Berger, de très notables sommes
mércès als juvaménts dél Pastré, dé très nótadis somas.
Le Berger plut au Roi par ces soins diligents.
Ló Pastré plaguet al Réï per aquélés juvaménts amarvits.
« Tu mérites ,dit-il, d'être pasteur de gens ;
« Méritas, dis, d'éstrè pastór dé génts ;
laisse-là tes moutons, viens conduire des hommes ;
daïssè aqui téùs fédas, vén ménar dés omns ;
je te fais juge souverain »
té faï jutgè sóbéïranès »
Voilà notre Berger la balance à la main.
Vaqui nostrè Pastré la balançà à la man.
Quoiqu'il n'eut guère vu d'autres gens qu'un ermite,
Tót bén qué n'aguèt vist d'aùtrés génts qué ùn érmitè,

son troupeau, ses mâtins , le loup, et puis c'est tout,
séù trópél, séùs góssas, ló lop, é péùï aquo és tót,
il avait du bon sens ; le reste vient ensuite ;
avia dé bóù sén ; ló démaï vén énséguéntrè ;
bref, il en vint fort bien à bout.
Bréù, én vénguèt fort plà al chabón.
L'ermite son voisin accourut pour lui dire :
L'érmitè séù véïsin accóriguet per én el dirè :
« Veille-je ? Et ce n'est point un songe que je vois ?
« Vélhi ? É aquo n'és ponch ùn sosc qué vési ?
Vous, favori ! Vous grand ! Défiez-vous des rois ;
Vós , favorit ! Vós, grand ! Désfisatz dés réïs ;
leur faveur est glissante ; on s'y trompe ; et le pire
lor favór és résquilhósa ; sé i énganà ; é ló piégèr
c'est qu'il en coûte cher ; de pareilles erreurs
aquo és qué én cóstà car ; dé parélhas érrors
ne produisent jamais que d'illustres malheurs.
né caùsan jamaï qué d'émbuséjadas maloras.
Vous ne connaissez pas l'attrait qui vous engage ;
Né cónéïssetz pas l'atrach qui vós émpénhà ;
je vous parle en ami, craignez tout. » L'autre rit,
vós parlà én amic, créntatz tót. » L'aùtré ris,
et notre ermite poursuivit :
é nostré érmité perséguiguèt :
« Voyez combien déjà la cour vous rend peu sage.
« Vésètz quant jà la córt vós tórnà pàù sabi.
Je crois voir cet aveugle à qui ,dans un voyage,
Crési véïrè aquel orb a cal, dins ùn viatgè,
un serpent engourdi de froid
ùn serp éngrépit dé frech
vint s'offrir sous la main ; il le prit pour un fouet ;
venguet sé ofertar jós la man ; ló prénguèt per ùn flisquét ;
le sien s'était perdu, tombant de sa ceinture.
Ló séù s'éra pérdut, tómbant dé séù cénchà.
Il rendait grâce au ciel de l'heureuse aventure,
Tórnavà mércès al cél dé l'astrósadà avénturà,
quand un passant cria :« Que tenez-vous ! Ô dieux !
Quora ùn anant cridet :« Qué ténètz ! O diéùs !
Jetez cet animal traître et pernicieux ;
arróncatz aquéla béstià tradór é marrida ; »
« ce serpent. » « C'est un fouet. » « C'est un serpent, vous dis-je.
«Aquel serp»«Aquo és ùn flisquèt»« aquo és ùn serp, vós disi,
A me tant tourmenter quel intérêt m'oblige ?
À mé tant carcanhar qual intérèst mé cómpélis ?

Pretendrez-vous garder ce trésor ? Pourquoi non ?
Préténdètz gardar aquel trésaùr ? Perqué nó ?
Mon fouet était usé ; j'en retrouve un fort bon ;
Méù flisquèt éra usat, én trapi ùn fort bóù ;
vous n'en parlez que par envie »
n'én parlatz qué per énvéjà »
L'aveugle enfin ne le crut pas,
L'orb énfin né ló creguèt pas,
il en perdit bientôt la vie ;
én perdèt tanléù la vidà ;
l'animal dégourdi piqua son homme au bras.
La béstia éscababilhadà piquèt séù omn al brac ;
Quant à vous , j'ose prédire
quanta à vós, gaùsi prédisèr
qu'il vous arrivera quelque chose de pire.
Qué vós arribara calqué caùsa dé piégèr.
Eh ! Que ne saurait -il arriver que la mort ?
É! qué né saùprià arribar qué la mort ?
Mille dégoûts viendront » Dit le prophète ermite.
Mil fastios véndran » Dis ló prófèt érmité.
Il en vint en effet ; l'ermite n'eut pas tort.
Én venguet d'ésfièch ; l'érmité n'aguèt pas tort.
Mainte peste de cour fit tant, par maint ressort,
Manta pèsta dé córt faguet tant, pér mant éspingà,
que la candeur du juge, ainsi que son mérite,
qué la candór dél jutgè, atal qué séù mérit,
furent suspects au Prince . On cabale , on suscite ;
foguéron sospièch al Princi. Sé cabalà,sé suscità ;
accusateurs, et gens grevés par ses arrêts .
éncusaïrè, é gents grévats per séùs prónónçats.
« De nos biens, dirent-ils, il s'est fait un palais »
« Dé nos béns, diguéran, s'és fach ùn palatz »
Le Prince voulut voir ces richesses immenses.
Ló Princi vólguèt véïré aqélès riquésatz passangradas.
Il ne trouva partout que médiocrité.
Né trapet pertót qué méjanciérérat.
Louanges du désert et de la pauvreté ;
Laùjénjas dél érm é dé la paùrétat ;
c'étaient là ses magnificences.
aquo éran aqui séùs galambias.
« Son fait, dit-on , consiste en des pierres de prix ;
« Séù fach , sé dis, consistis én dés péïras dé prétz ;


un grand coffre en est plein , fermé de dix serrures »
ùna granda ùchà én és plén, férmat dé dètz saralhas »
Lui-même ouvrit ce coffre, et rendit bien surpris
él-météïs dóbriguet aquéla ùchà, é tórnèt plà déssóbat
tous les machineurs d'impostures.
Tótès lés maquinadórs d'émpóstaduras.
Le coffre étant ouvert, on y vit des lambeaux,
La ùchà éran dóberta, sé i vegèt dés limbas,
l'habit d'un guardeur de troupeaux,
ló véstit d'ùn gardéjadór dé trópéls,
petit chapeau, jupon, panetière, houlette,
pichon capél, jupón, sarrón, bórdétà,
et je pense aussi sa musette.
É pénsi tanbén séù saquéta.
« Doux trésor,ce dit-il, chers gages qui jamais
« Dolcé trésaùr, aquo dis, cars pénhas qué jamaï
n’attirâtes sur vous l'envie et le mensonge,
N'atrachérètz sus vós l'énvéjà é ló méssóngà,
je vous reprends, sortons de ces riches palais
vós répréni, sórtissém dé aquéls rics palatzs
comme l'on sortirait d'un songe.
Coma sé sortissia d'ùn sosc.
Sire, pardonnez-moi cette exclamation ;
Sénhèr, perdónatz-mé aquél ésclam ;
j'avais prévu ma chute en montant sur le faîte .
Avia prévistà méù casudà én móntant sus ló cabaçol.
Je m'y suis trop complu ; mais qui n'a dans la tête
Mé i soï trop cóplagut ; mas qui n'a dins séù cap
un petit grain d'ambition ?
ùn pichon gran d'émbición ? »

JEAN DE LA FONTAINE














































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la vie est belle a la retraite que tu en ai 60 ou 70 ou plus si tu es en bonne santé! tamalou? mot a eviter;
les poemes un passe-temps sans aucune pretention dans la beauté de l'aurore avec le soleil qui me fait des levers pharaonique sur la mer...

eolienne
Envoyé le :  26/6/2022 12:09
Webmaster
Inscrit le: 22/6/2005
De: Région Parisienne
Envois: 40406
Re: LE BERGER ET LE ROI
cyrael
Envoyé le :  26/6/2022 14:49
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83223
Re: LE BERGER ET LE ROI


bravo c est magnifique
quel talent

vive les deux langues que votre plume
maitrise avec brio


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EVELYNE NADINE maryjo 2O11

Sybilla
Envoyé le :  26/6/2022 19:02
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93775
En ligne
Re: LE BERGER ET LE ROI
Bonjour Troubadoc,

Très belle revisite de la poésie de La Fontaine !



Belle soirée cher ami poète!
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

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