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     L' Anthologie de Luna
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Expéditeur Conversation
Tradescantia
Envoyé le :  25/5/2022 7:36
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
L' Anthologie de Luna



Élévation

toutefois aux lèvres du voeu
l'énigme de la survivance
n'avait laissé qu'une vaporeuse lettrine...

ces mains en javelles
jusqu'à l'exaucement
qui ouvre une pulpe encore

dans la faim de cristal
dérougit un organisme nouveau

à l'orphelinat des soupirs
le zéphyr vient se désavouer

appuyé contre la lumière verte
où s'assimile un tremblé d'azur et de tuile
s'aile le rose des épanouies

sur le bord de la fenêtre
un instant triste
l'écorce éparse parodie les nuages

mais le parfum sachant mourir à sa sanguine
lesté de la seule exultation d'Homme
déjà touche aux métamorphoses
où se distribue le reliquaire d'un soleil







Fumées 

ces laines radieuses
continûment
volcanisent les faîtages

votives
leurs métamorphoses

en faveur
du rouet

et sur le fil immaculé
toute ruisselière
de l'impasse de cochenille
alaire formule
je franchis le fugace







Clair de lune

Au paroxysme du déni des fêtes aliénantes
cette solitude que définit l'ahan
tandis que les masques des jours vains
de loin en loin désavoués
envisagent la distance parcourue

Un dernier cri s'éteint piédestal du silence
Elle troque sa simple science
contre l'ombre en croissance
les yeux à l'âme n'impriment plus les mille soifs
et reposent comme des onyx hors de l'écrin des sens
les voyelles s'exhalent de son nom
et vont soupirant pour la voix qui rebaptise
son souffle où loge enfin la pensée
se dissipe en formes hautes et vagues
l'humide reconnaît le sang
le minéral l'os

Elle croit participer de l'herbe et de la roche
depuis les commencements
quand s'allume un carré de safran
qui délinéamente une manière de refuge
et son silence supérieur

Si dense
une note paraît alors
et dans le temps qui l'isole des suivantes
s'épure un désir inconnu au corps ancien

Un esprit doux et sans tristesse
planant au-dessus d'un piano
lentement compose une lune
après l'éternité de nuages

mais elle
elle-même étrenne la naissance
après toutes les années
mues par le fil pusillanime

Et se redresser sous la musique des jouvences
et confier l'air à ses poumons de chrysalide

Bien que le sombre ait ressaisi la lucarne
estompé les lignes ascétiques
épanché dans le songe les mains démiurgiques
la lune pleine désormais
comme une soeur intense
accompagne celle dont le pas déjà bruit
sur le chemin frayé
dans les retours qui poudroient







Le peintre apocalyptique

À mon sang
j'eus le pouvoir encore
de dérober le rouge
afin de peindre la dernière rose

Alors nous allâmes elle et moi
au confin du regard et du parfum
nous confondant dans une même marcescence
pendant qu'un dernier vent du sud
gorgé de ma toile fluide encore
glissait comme un jardin sur les ruines fumantes







L'absence

I

Le simulacre de poignard et de cimeterre
chaque trait jusqu'aux plus effilés
se résolvait en ton poème
il ne vint plus que l'eau des prunelles sur le papier de riz
avec sa transparence pour le bûcher des encres
et la dernière feuille a neigé de mes mains sans printemps

puis le grand pays blanc
où je la rêvai ubique
exténue mon vagabondage

la conviction du chemin
repose
profonde

pour doubler désormais mes empreintes
voici vaporeux mon pas seul qui retourne

II

Ce vieux banc de bois réappris par ma halte
un souffle des nourritures en sommeil
ou la bourrasque fortuite
et l'arbre qui le côtoie s'éparpille
en prosternant ses roses faîtières à peine divulguées
ma rémittence habite son calque de pétales

toutes paupières ignées
soir après soir
les soleils fabulent

à l'étal de ma patience
la criée
du fruit

que nul partage n'attend sur la table
où mes mains récoltantes le glissent

III

Quand je m'éprouvai entre le ciel et le champ
comme une funambule d'éther
sur la ligne séparant leurs bleus symétriques
j'inclinai l'urne blanche
et tes cendres qui linéamentaient un phénix
touchèrent au firmament des lavandes

puis s'y étonner encore une fois
toute une après-midi de sud
et de serments sans inflexion

d'un ruban de toujours
je noue
ma pensive cueillette

le même parfum descend des porte-bouquets de l'espace insensé
où le feu imitant mes fièvres te fit impondérable







Outre-tombe

À l'acmé de l'absence m'a cueillie le voyage
ses distances de demi-sommeils
de nuages comme un continent ouaté
de bleu, de ténèbre, de rose pâle
où s'évaporent les noms des peuples
où démissionnent les frontières

je n'avais qu'une adresse vague sous midi saillant
j'écartais les véhicules tressés d'horaires
et silencieuse je traversais les villes
purifiée par la sueur et la soif
mûrissant les paroles que je portais en moi

engouffrée dans mes pensées
confondues avec les arbres de l'adret
j'effaçais le temple
sa silhouette surprise et vénérable


j'ai cherché ta tombe
à l'or brûlant des calligraphies

Mais elle était en moi si continûment
qu'il me sembla quand je la vis
la déposer parmi les autres

j'ai lu comme je t'appelais
j'ai passé mes doigts comme je t'écrivais
j'ai reconnu sur la pierre
deux pains nourriciers de la métamorphose
et les traces charbonneuses
des prières qui ont brûlé

Le vert autour
le vert était la stridence des cigales
le premier de mes mots
y disparut

le ciel invariable
cette aspiration du gris étrange au bleu
où, jaillis des faîtes
des pylônes se fichent

les premiers de mes mots
dans l'abîme sonore et vert
les murmures sur mes lèvres
à même l'absurdité de tant d'élytres qui chantent

la terreur et la détresse
avoir perdu l'île intime
où se partage le poème

À l'acmé de l'absence
m'aura cueillie un trop long voyage
...................................................................

Tu ne serais pas là, mon amour
avec les oreilles humaines
et l'ouïe heureuse d'autrefois
et j'ai pris étendue sur ta pierre
la décision de la nuit qui éteint le nom


L'aurore avait les visages exacts de ta mère
et de ton frère
penchés sur moi

j'ai pris la résolution de leurs mains tendues
et fortes jusqu'à me relever
moi du poids noir de tous les tombeaux

à leur sentier généreux
à nos mémoires prodigues
je me suis livrée

Alors distinctement
au bout de nos contentions
j'ai entendu ce que j'étais venue te dire
je l'ai entendu passer
comme des oiseaux-voyelles
au-dessus du cuivré de la mer







mer noire

aux hublots de sa chambre sélène
s'étrange le lacuneux gemmail des déclins

à mi-décroît du feuillet sidéré
comme la drisse l'immunise
risqueur du virtuème qu'envergue
une immaculation de paroleur
alluder désamarre

et confluent les libations des obscurs
vers l'énigme qui source le large

au gré des boras amnistieuses
les promontoires porphyrisés
transmuent le soupçon d'étoile
et les portulans imagent les essors
s'éteignant d'infini

en faveur du succinct qui la gîte
houle décerclante l'encre traversière

et du moindre rai d'élucidation déictique
réputé un abord

sitôt que de l'incandescente asymptote
s'évade un inane et jaloux éclat

et pour chaque fanal perlier
pleuré par l'inatteint

pavillonne un peu plus pélagique
le poème ligamentiel du non-dire







L'appel

fleurs d'ambre et fleurs de vermeil
s'entrelacent
sur la vapeur bleue des voilages

dans une telle distance du bouquet
s'enfièvre l'imagier des corolles
s'exalte le calligraphe des étamines

parmi la cité bourdonneuse
un hiatus en manière d'oiseau
a dardé son ramage

éveilleur des parfums d'altitude
il traverse
en vain appel

la si mince aile de rose
tout le demeurant du savon
a mué l'essor
en ce coquillage de verre
que paillette un mica d'arc-en-ciel







Cueilleresse d'éther


Aux fins d'enchérir sur les gris déclives du tombeau
des ailes sont venues battre

parurent les trilles
et la caducité de l'inscription
l'emporta sur le sens

palpitante de son primicériat
la chance des ombres
instaurait un astre aliène


Quand entre les cyprès
se déclosent miraculés
des volets en écailles
se profile fugace
une délinéation humaine

les gravures où l'alphabet
amplie sa fécondité liante
germinent le pluriel
d'un envol curviligne

en plagient ses couronnes
et sitôt le dissolvent les espaces
flués des calices dans la florence de l'azur







Au revers des oiseaux
 
évanouissantes nuances
à la division de la multitude 
 
de la gravure qui sombre
lorsque se dessaisissent les contre-lumières 
tant vont fraîchissant les verres jumeaux
 
dans le crayeux des voilages 
délibèrent d'aliformes échos 
 
désheurée la chambre
méconnaîtra ses surprises d'incandescence
 
l'extrait tu
affirme le rose 
 
les verts pardonneurs d'ombre
firmamentent 
 
et la frémie des corolles
quintessencie le vol 







Joaillerie en plein ciel

oiseau chanteur
que ses ailes démentielles
sertissent
dans la rose de ouate
 
au passant
il aura rivé
la merveille







Thé cosmique

persuadée par l'infusion
l'orange renonce sa forme

en hérite un astronome
qui colore des planètes brûlantes
tout autour de la tasse d'inconnu

l'arôme embarque

des orbites bouleversées
à coups de leurs fouets soudains
chassent les prétentions aux recommencements

humer
franchit

les pulvérulences des horloges et des mètres se sont réunies
en ce point de leur ultime observation

chaque gorgée
robore l'étonnement
et d'un sentiment de béatitude
doue l'enthousiasme explorateur

inutile le sucrier
voue le vieux pas à sa poudre

lorsqu'il est atteint
même le fond s'aile en ambre

anse et main auront été glacées par l'indistinction

elle enclôt le minimal bouquet d'allumettes
pour cette évidence de feu
qui s'attache aux prodromes du retour







Fleurs des Pharaons

je fus ce grand roi
à l'âme duquel a murmuré tout un fleuve
aussi la mort et son écho de crâne
qu'y pouvaient-ils

ma chair incisée s'affranchit des entrailles
et reçut les gestes du natrum, les caresses des baumes
et les regards liquides, doux et chers
imprégnant le tissu de l'emmaillotage

parmi les trésors qui se reposent de leur valeur
mes yeux gemmés et peints
par ceux qui m'ont vénéré
ont des paupières d'imperceptible voyage

et je ruisselle des fleurs sans nombre
longuement réunies et cordelées par ceux qui m'ont aimé
afin que leurs effluves me prolongent
dans la nuit prairiale de l'éternel







Dissolution

Voie
des neiges scintillées

l'empreinte
s'atomise

le geste vaste et pastel
égrappe le sang

nuagées de l'expir
les moelles s'évadent

cendre en prière
parmi les parfums votifs
reposer enfin
dans l'urne du clair







Origine

de la page et du cuir
délivrés avec tel sporadisme
graphèmes d'or et d'alizarine

bicolore pollen
au-dessus de la lacune prairiale
où s'affine mon vœu d'immémoire

vainement sinue
pour héler en fouet mince
la crueur du signet

des ombres
impalpable de serpentes et de lances
le papier brusqué bruissé de bourrasques
épeurent des siècles de vers

s'essore le pluriel natif de l'alphabet

une parcelle sibylline
apprend qu'il n'ira pas au-delà de la nuée muscoïde

de l'effort qui tant cueillit
saille un bouquet de transparences
aux fins d'offrir le fragrant iris de la première lyre







Le premier jour de la leucémie


ce matin-là
il y avait six éléphants
qui entraient dans le lac
pour y prendre leur bain


c'est que bien sûr un petit cirque était de passage dans notre ville pour quadrupler son spectacle et nous sourit bientôt son chapiteau multicolore tout environné d'autres pittoresques rescapés de l'arche de Noé


la scène avait coïncidé

avec l'insolite éclabousseur de ton sang







La couleur du bagage

Au revers des passants
cette femme soudain
ses juvéniles cheveux de jais
rayonnant l'allure égale
vers le départ

et sa main gantée de lys
imprime aux roues du bagage
un tournoiement de planète
les prémices d'une orbite
en manière de trottoir

et emporte tout le mauve possible
vers la toile des voyants
où se tient l'épure de l'aster essentiel







Pour peindre Argo

parmi le pêle-mêle du rivage
une étoffe éploie sa déchirure plurielle 
ce fanage du rouge arboré 
anémiant les étoiles qui demi-cerclaient l'étoile

mais de pilier en pilier
au long de l'embarcadère
s'érige l'imminence polychrome

la ville-brigantine esquissée sur le vent
bracèle par myriades 
ses tonitruants chantiers sable et hâlés 
de trigones qui fluent en saillances de flammes

leurs aigus de couleurs et ma cadence convergent
vers cette relâche de verre
où s'émeut l'albe enfance du bateau







Voyagée

par la distance fertile 
la flavescente genèse 
de la biche des courants 

comme sa précision 
ange de la confidence 
ébranche les divagations 

la charte de sa fuite 
pas à pas se muant 
en fracture de liber 

intacte l'énergie du partir
la lisière obombrée
affrète son gisant 

des étoiles leucémiques 
qui paissaient les carmins
se baldaquine le vaisseau de souffle







Caducifoliée

un mouchoir imbibé
de la mémoire des pluies
enfonce mon pas dans le trottoir

par un charme mimétique
au faisceau de l'embellie
son éclat de neige a pris l'aspect
des feuilles d'automne qui l'environnent

et j'épouse sa chute orchestique
et colosse comme le ciel
après son détachement de l'arbre alpin
qui a dénébulé ses faîtes glacés







Déroutée


En brins
au long des sentiers accolés
qui débordent l'intervalle saisonnier
du côté des fraîcheurs

elle éparpille
ses réfléchissements
de paille


Je la vis aurifier le congé
lorsque son cercle enforesté s'avéra
garantissant des languissances synallagmatiques

et sa ligne se persuada
qu'elle redéfinirait cités et complexions

après une minute de liséré qui flavesce
l'érection cupide la hacha

comme l'a cherchée aux fins de refranchir
comme la pleure la créature décharmée !
qui ne peut même se repaître de sa pléthorique tige
et dont l'imminence hivernale
trahit l'haleine de gibier







Arachnéenne

Volets
atteints

traversés

ô syndrome des confiances après une nuit

paillettes et rayons
follets

éphémères
de lueur

surpris
dans l'hyacinthe légère
des rideaux

Une aube
proie
de mon indolence

proie
du songe
insurgé
contre l'intermittence

une aube
proie
des pupilles
qui désapprennent
les au-delà des lambris

proie
des membres
qui désavouent
l'aorte fantôme de Sisyphe

proie
des renonciations sans invectives
aux paraphes qui obligent

Sans plus être le sujet du verbe
tisser une chaude lumière
que perle le serein d'un crépuscule des orgueils

toile rose
des aboulies heureuses
l'essaim métallique des clefs
s'y résigne

cocon de soie
tranquille souffle
le moindre volume
s'y enferme
avec la dernière mesure







Cycnéenne

opulence des lisières
elle affleure diaphane
à vos portes d'aubiers

en la turbulence des possibles
s'étranger du myocarde

le demi-mensonge de la louve soeur
a crû parmi la carence des fusains
et féconde le délai frêle

les carmins exsangues
épuisent la fluence des minutes

et ces ramilles amoncelées
qu'enneige l'inattendu
crayère des nages étourdisseuses de sombreur







Vespérale

carreau pastel
soleillade en cheminée
un air de château
donne une tour onirique
à l'imminence du couchant

si lucide geste qui ouvre
par la main diaphane
et voluté parmi la fraîcheur
le parfum du thé de rose
croise la gorge musiquante
de l'invisible







Extinguible

à même le miroir
cette patience alifère

lilas lisérant l'ajour phonique
les lèvres désapprennent la tribune

filées par la liqueur des étoiles jumelles
les prunelles décharnent l'appétence

ensuite des mystifiées du rouge
le teint vagabonde
parmi le nébuleux

aux confins des plèvres
l'infime envol
afin que le reflet fût ravi

les planétoïdes de candeur
que le cou n'appellera plus au cercle inane
sinuent à l'entour d'un baume rhodophane







Par les yeux leucémiques


la part d'étincelle du sang
les paupières encor descelle

pâleurs incarnadines venues à leur symétrie
l'aube en striure en pliement mue l'angle

et le long de son oblique insensiblement glissante
le carrellement losange son frisson


innocente de la récognition
elle atteint au charme des révèlements

les bleus de vous transsudant, embonpoints des ébènes bordureurs
aux fins d'aquareller en camaïeu une bucolique
depuis les guèdes de ses labours
jusques aux vires de ses ciels gazes et oiseleurs

les bronzes vous prorogeant, renonciations angelicielles
puisque lézarder nu
acière à incandescence la transmission
quand la nymphose de l'ombre en croix
conglutine les ailes serpentueuses

l'outremer t'éployant, pluriflore des étages hyalins
où parmi les poussières splendies du prélude
la corolle découpe à l'emporte-pièce le silence
comme au confin du faisceau de la systole rectrice
il lui échet de découronner







Complétude

azur minutieux
pierre à aiguiser
les angles de la ville

le silence des repères
la poudre des tours
les oiseaux des ailleurs voleurs de cristallins
pour étincelles

le lendemain s'arroge la coupure
le cher dessein s'épanche
c'est l'innocence des diamants roses
qui coagule

et nulle géométrie ne fabule plus
par-delà le sfumato des montagnes







Les papiers sans poème

ce polychrome magma d'enfants
ainsi disparaissant
sous un décernement d'ardoise
et de tuile couchante
par degré le square
se résout en l'épure d'un silence

l'oiseau fusain
va soulignant jusqu'à la ramille
qui porte le crépuscule au coeur

cette veine qui sinue
à mon poignet candide
source
de l'épanchement d'ombre
et bien plus que soleil et planète

minuit brûle ses étoiles
dans le safran des luminaires
fixe bûcher de vitre
rideaux glacés
lourds
aux mains compromises du lendemain

et cette eau
diaprée d'épieurs de saphir
qui emplit le grand verre à moitié
étrangère à l'ancien déglutir
complice des soifs d'outre-organisme

à travers son clair de bleu
les couleurs des papiers sans poème
anamorphosique arlequin
des alphabets alanguis

et les réfléchit
l'or griffé
qui médaille le livre

brumes d'hôpital
sur les distances propres à ce pouls thaumaturge
la mue de l'évident
en l'ajournement démiurge

et pourtant écrire
lexies
tout à leurs alliances de guérisseuses
une encre d'abondance
le sang parjure
à son rouge

draps d'hôpital
si connaisseurs des esquisses lasses
et même au plus fuligineux des paupières
toujours de cette couleur neige
des endormeuses leucémies







Portrait en aube

une braise
venue ligner le mur

le vieil aubier des renoncements
à son incandescence
confié

puis les minutes
cursive des soleils
délinéamentent l'ombre

noirs d'alinine à leur jaillir de croix

délicatesses d'un feuillage
muées en vivants fantastiques

mais dans un clair de rectangle
du tableau leurs approches
leurs effleurements
leurs aguets
continûment les taillent
jusqu'à l'insaisissable

vanillée d'aube
la page de leur théâtre
franchit l'angle et se plie

à l'intérieur de notre cadre
sur sa gracilité de métal
où le reflet flambe la limite
le cuivre qui t'échevelle jeune femme
a des évidences d'effusion







S'allumât

Ces rideaux pour un feu de fûts
en rouge brique et en chamois
en beige et en ponceau

Les adolescentes verticales sont croisées par des ombres
afin que brûlent des quadrangles limbiques
et les acuités des fuseaux assassinés

Les chrysopées des encadrures
prononcent un flamboiement
qui passe les huiles chromolanguides







S'allumer

mur dévolu
à la lumière en citronnier
quadriller l'aube
vitres et tamaya
à leur mimodrame d'ombres
croix et feuilles-créatures
se métamorphosent
parmi les limbes des pupilles

orangé des fruits
roulés sur la transparence
perles couleur tango
qui guirlandent la lampe
et pour la déhiscence des orients
seul s'allumer
comme météore et fugace
pare et nourrit







Cantonnier des vanités

Cette flambe de confins
et comme le premier homme

L'aurore faite ciel
réverbère son habit

Il rassemble
ce qui fut abondamment vidé la veille
toute la veille vacante
et tonitruante
sur la grande place
ce qui chahute fixement sur les tables
ce qui se rue sans élan sur les sols
dans une dérisoire rébellion de verre et de carton

L’arbre vaste parcellise
l’orangé mûr de l’orient

Les sublimes épaves nébuleuses
vont hissant la lumière éclatante

Encore
cet homme
comme le premier d’un monde
comme le protagoniste de la seule trame vaillante
et franche
distance
les esquisses de pas et de machines et de voix

Et même
au surgir de la multitude adolescente
par son geste égal
puissant pivot des mille choses vides
il a l'autorité des sûrs engouffrements







Les statues d'arrière-saison

Pour dérober leur base un gazon flambe et dore
sous les grands lacis noirs où doutent les aubiers
et de tout son miracle un seigneur topiaire
profile leur désinvolture sur son château vert
qui fiche quatre tours dans le siège du temps
Ce que furent nos mains longanimes leur est dévolu
par mille orages améthyste et ardoise ouvragés en ciels d'étoiles
nos propres paupières closes les transfigurent
ils savent l'abandon de nos demi-visages au creuset du baiser
et leur étreinte ne lénifiant aucune sépulture
prolonge notre désir humain jusqu'au minéral clair







Phantasmor


c'est le segment indéfini
où la lisière vibrionne d'abeilles

par une albe coquille
virtuosité des pluies sopranes
qui jugule la ronce
la bifurcation est commencée

se ravive ce désir
qu'en hapax la gemme
aux colligeurs inconnue
y approfondisse son secret

surtout
surtout que le geste macabre
n'aboutisse

 
un quadrangle de verre
où se coalise l'idéation des reflets
avec l'imagerie de la transparence

le fossile du choix
soupire un brin de pastel

 
de la cendre qui échoue à cercler
la patience d'un sertissage bu
et le bois qui décidément aspire
à crucifier les prunelles de brise

comme il s'enfonce le pas
pour empreindre
pour confondre les déceptions
dans la contiguïté magmatique

 
et déjà de sa plénitude
l'aile s'est écossée

son essor

mais cette équerre avec l'imminence des cimes

à joindre la pulvérisation mellifique
qui circonstancie le rucher
émancipé de son colorieur







Laconismes



Dialogue de lumières


fonte lente des neiges

parmi la retrouvaille d'oiseaux

les voies humides

s'illuminent


ces paroles viennent :


- à l'instant où

par ma propre volonté

ma vie n'ira pas plus loin

que ma lucidité soit telle ! -

***



Ces bandes d'oiseaux noirs


Vous savez...

ces bandes d'oiseaux noirs

sur le bleu

ou le vélin du ciel



ses longs cheveux

dans le vent

de nos promenades heureusement imprécises

***



Tréfilage


lièvre

sur la ligne des confins

mes pupilles confidentes

jusqu'à leur ténuité

***



Déréliction


tu vacilles dans la déréliction 
mais il n'y a pas un espace entre les branches
que ne féconde une étoile

***



Vernale arantèle


ainsi tous les chemins
auraient convergé là :

plonger le florilège
au profond de l'arbre mort...

et sous la main
qui peut-être hésite
à se retirer

sentir comme une gratitude
effiler
du titre le demeurant d'or

tisserande de la lumière

***



Ressenti


ombres d'un hiver
en partance
foudres noires
où s'allument les verts

où s'enfonçant à peine
mon pas renoue avec l'humilité

***



Papillon


cet instant de mes yeux
juste au-dessus des ailes soufrées
tous les désamarrages coalisés
avec toutes mes décisions

***



Ravissement


un papillon effleure

et qu'emporte de moi
son vol soufré qui
indéfiniment s'éloigne...

qui déjà fait
palpiter la lisière ?







Parque


elle me disait :
tu marches sur les voies du monde
avec tant de sérénité
sans dévier
sans hésiter
ni les carrefours ni les merveilles
ne te tourmentent
 

je lui disais :
c'est que j'ai fait jour après jour
de mon souffle
un fil
de plus en plus solide
et mes pensées
comme des mains
ne le lâchent plus
 
il dévide la trajectoire exacte
de la vie
qu'il m'est donné de vivre
 
sans jamais se tendre à l'excès
et sans jamais devenir lâche
il traverse les brumes
comme les voiles de soleil
les pierres brûlantes
des déserts qui purifient
comme les terres de neige
des campagnes qui retrouvent


elle aura dit enfin
mais pour elle-même :
je n'ai pas su
te suivre plus longtemps
ta route était si certaine
et si convaincue
je n'ai pas pu te suivre
plus longuement
tu t'es évanoui
dans le lointain
je pris un moment
pour ton fil
le dernier rayon du soir
 
je t'ai cherché
dans ma nuit
dans ma nuit
je t'ai crié

jusqu'à la perte de l'haleine







Fatigue

Je n'ai pas trouvé le parc
mais je ne l'ai pas sincèrement cherché

je ne prétends plus chercher quelque chose
et je n'aurai suivi que des chemins giratoires
refermés déjà sur mes appétences

je porte le faix de ma fatigue
aussi abondante que les compassions d'autrefois

au hasard de la longue canicule citadine
j'ouvre une porte

au-dessus des livres
au-dessus des enfants qui s'y absorbent
le plafond par intervalle
dispense une fraîcheur monocorde

Je n'ai que ma fatigue à partager
après le double voyage vers la mémoire indemne
et vers ta tombe

c'est mon sourire mon éclat mon poème
cette fatigue étincelante de l'or
qui a confié ton nom à la noire pierre
dans les montagnes verdoyantes de Zhoushan

Que les injonctions les gestes les élans les courses
ne connaissant plus de mesure
viennent y puiser

venez implacables travailleurs
qui ne savez plus l'équilibre
venez puiser à mon agir suspendu

Il me gagne
le sommeil

Il me dégrève du sang
le rouge

l'air qui tombe du plafond
s'il pouvait se saisir d'un rêve encore
au fond de moi
pour l'élonger le dissiper
dans les histoires murmurantes et multicolores
qui fascinent les enfants







Ressourcement

dans ton message
à l'encre bleu tutélaire
cette étymologie
de l'ange







Enseigne du guérir


vers le soir
de venelles sans nul code
en exponentielles lenteurs
explorante ininterrompue de l'analyse


... elle aura failli s'unir
à la fontaine
entre deux degrés d'obscurciscence
de ses arcelets de corolles
aux fins de s'y faire le foyer des aurorales
d'y attendre le sortilège de la convalescence
en le luisel de transparence


... d'une façade
qui citrine et qui safrane les absences
aura perlé l'adagio brucknérien
et les hématies rebondissent
insaisissables
mainte naïve
acanthe déchirant sa candeur
approche l'orient patrial
mais les plus lucides vont se grumelant
en cet allegro con fuoco
dont un feuillet de verre déjà scelle l'infirmité


... parmi le surréalisme de la vitrine
elle élit une lame
des chandeliers tout alentour
auront tendu en bleu glacier ou en rose
à cette flambe
qui peut décacher un décisif abandon de sourcière


... sur sa descente
suspendue dans la prononciation nocturne de l'espace
étranger aux récurrences des commerces obvies
le haut du précis calligraphie le sang
tandis qu'au-dessous de ses sinogrammes
les lettres latines prétextant le syntagme
auront convoqué l'éclat des translations cycnéennes







Stûpa

entre l'huile sacrée et le volume cinéraire
enfin je les ai réunis
les livres que nous avons partagés toi et moi

ô ma vie de nomade légère
mon bagage est devenu idéal

et sur la terre hospitalière
de chambre en chambre toujours je vais
où ton filet de voix réitérée
d'entre les reliures de notre bibliothèque funéraire
me destine le poème de notre perpétuation







L'exil dans la mansarde improvisée

ainsi le lattis couru par le fauve
noire une droite
suspend les réfléchissements d'une lampe argyroïde

à ses bras levés pour mimer des exultations indéfinies
le comble boucané
oppose des perpendiculaires ruiniques

bifurque le tissu ce pendant qu'il s'épanche
jaune paille et blanc cassé
ondent en équerre le démurement

palinodiant leur provenance mille ombres ont contrefait midi

le pusillanime mêlement des crépuscules peut-être ces implicites roseurs tout le long des voilages
qu'une évanescence bleu de pastel élonge effleureurs de sol

étrangères pas moins de cinq campagnes encadrées par-dessus
se fondent en cette acuité de l'angle propice au déchirement







Ce que fut ce jour-là balayer les feuilles mortes

de mon geste itératif
singulière ardeur

inverse ciel en feuille
humble au faisceau
du balai bruiteur de la cour

mimesis qui fulgurent
monuments lamellés
de nos âmes déhiscentes

miniature
de notre nacelle comme immobile
entre les dénégations d'un fleuve

aile ignée
du papillon couru
par nos santés de prairies

délicate étoile-main cannelle
vouée à se fermer
pour tenir l'atome vert de notre été

et dans la cour orpheline des voix
à même la survivance
tumulus des feuilles en brumaire

de leurs bruineuses nervures
lacis égareur de ma mémoire







Poecile


une lame
au plus safran de la vêprée de verre
s'était confondue avec la décision

or le poignet gracile
devint la source du rose
et la veine fugitive
comme la vouivre immine
donna son poids bleu au faisceau


tant que s'illune son sang
elle peint les nourritures
sur le carrellement de la cuisine

de sursis en sursis
elle décèle des étoffes des ouates des sfumatos
où accueillir des mirabelles des poires des ananas
émancipés des animalités récoltantes

et l'abondance fixe la béatitude
entre l'aubours et l'estomac


à côté de la hotte silenciée
elle a couvert de cyan et de gris de perle
le dernier subjectile

pour un filet de gaze
qui empêcherait que la fruition d'or

ne roulât
et n'allât en s'éteignant
dans ce thanatoïde abîme qu'évase
le par-delà des os dénudés







Halte

vieil homme harassé
assis au bord de la fontaine
la kyrielle de ses soifs intacte
 
et l'eau jaillit de la pierre
couleuvre de soleil frais







Germinant


point accru déjà
au coeur du carreau

j'y réunis le grain de toute une aurore
avant de persister
dans les limbes citadines

à ma passée se sont accotées
d'évanouissantes vitesses qui allaient
disséminant par d'adverses voies
l'écarlate et le soufre

au bord d'un clairsemis de rose
et d'or alumineux
où la dernière minute des luminaires
se mirait en Narcisse
mon pas fut suspendu

le nacarat quelquefois vêtait
la surgie humaine
et le regain de sa nitescence m'exaltait
mais aussi la ceignait tellement dans le contrat
et le prosternement besogneux
que l'avis ou l'angle suffisaient
pour l'éteindre


le hasard incommensurable s'était enquis d'un parc
où toute ma particularité
me fit pénétrer

l'épiphanie des corolles
reconnut mon poing pellucide
et le convainquit d'échapper sa riche luciole

dans le même temps qu'un insécable muscle
essaimait mes carnations
un souffle venu lier les faîtes
et unanimer leurs imminences multicolores
épanouissait un levant caducifolié







Matin tissé

Les ténuités
de l'ourdisseuse
un lumineux zéphyr
y tient son cartilage

Et toute capture
à cet instant
confondrait
la mort et l'étincelle







Lysinia

s'immaculant un éparpillage de cirropâquis
se déprend des bêtes sommitales

d'un chiffre cérulé
va croissant leur espacement

tous les cerbères de mélanérythrie
ont vassalisé leurs bris à son pas qui pétille

déjà la borne phosphore
de l'épitaphe des veules

Lysinia ne mortifie plus son volcan digital
c'est qu'à nouveau il sait origamier
et darder les contrats en évanouissantes ptérocalles

les étoiles indemnes des acharnées réfringences
silhouettent l'arceau dans la violonaorte

ces portées prodigues d'itinérance
pour une dalle encline au disparoir

cette concorde des notes avec la gnose des phosphènes
leurs hampes pour javelles au messidor des fiducies

à ses tempes inconnues
se défaufile la fraîche relique du vaisseau

s'égaillent les ballots somatiques
indiciaire bariolage de la ruption

humus et firmament s'entrelacent
où les cuivréclairs
transfigurent le mêlement des andantes







Les proies transparentes

sur la toile
scintilla la rosée
en même temps que ma larme
en même temps que l'aile
de ce papillon







La lampe

Elle était à l'automne écroulée sur les roses
ses grands yeux rougeoyants comme deux meurtrissures
une tribu pétilleuse de vin et de feuilles foulées
rapprochait par degré des appels et des rires

Dans le dédale du malaise ses pas seraient enclos
plus la moindre parole ne passerait ses lèvres
et le dernier geste mendieur d'objets aimés mimait
la palette et les pinceaux pour qu'ils soient dans la chambre

Les irruptions s'espacent, les platitudes se clairsèment
et midi saoul de silence les carreaux neigent et neigent
s'allument du ravissement blanc, se communiquent
aux draps, au papier de lys de l'abat-jour

Venu le demi-disque solaire lui reste un dardement de vie
afin de traverser les formes quelques lieues de sang pèlerin
et la borne élit, saillante, l'ultime vigueur
qui s'empare de la mémoire et des mains

Et de peindre d'une seule traite sur la lampe
l'exhaustive foudre des effluves virides
le chemin mélodié qui sinue vers la source
et les papillons d'or nimbant la promeneuse

leur échappée de grâce au profond de la fenêtre réfléchisseuse.
Puis le rose gorgeant le pinceau qui s'abat
achève sur le lit le jardin flamboyant
comme ces étés nets qui médusent le temps







Dissociation

cachectique faîtage
sa torsade en diagonale
des limbes lilas
dépassionnent la flèche

pour réserver la corde
à l'oiselle de neige
distançant la tension
lune une esquisse qui s'arque

le cruor évadé
des effleurements de systole
ravit dans sa poigne obombrée
le secret de la plaie







Sur le bord de la fenêtre

orient des paupières
confuse bande jumelle
à même l'espace languide de la chambre

ouate frémie d'un rayon
un gris sans morose
ira se prononçant jusqu'au lactescent

y baigne l'anaphore des diaphanes
jaunes bleus orangés carmins
l'alliance d'une oeillade encore
avec les oiseaux des tapissières

dans le croissant incendie de platine
se raffine le geste qui ouvre

ô main de la couleur exacte des choses qui cèdent

pour la transgression des lois de la cendre
toutes les couleurs d'ailes
les imminences du vol nué
confluent
vers le fluide tremblé du rose
où la transparence sacre sa corolle







Sur l'eau

sur l'eau
l'ombre du fanal

en soudain sortilège
lacune
de neige
le cygne

s'en émurent
les astres
jusqu'au rapt
nuager

jusqu'au ressac
croissant désir du rouge







Le nom des bateaux : Offrissions


À peine signifié l'orgueil refuseur
l'anathème dépétrifia la déesse

jailli
un fragment d'entre ses frissons
pour transpercer l'aplomb
et controuver l'escarboucle au sang parti

un gabier sitôt d'en honorer l'autel
d'en rubriquer un vain repentir


La souffrance amirale aura poudroyé le cap


Plus qu'image l'offense du temple
vient encrêper la dépouille hauturière

à travers ses colonnes
des virescences inexorables
vont suscitant le profond







Partance

I

pétale
qu'au bord de l'étang ma main
diaphane
en parme nacelle
échappe

embarcadère des ombres

II

les corolles parme
entrebâillent l'air

mon corps atteignant à la taille
de l'imminent coulé
il me reste cette oeillade
pour les chrysocales de l'ossuaire
qui parsème le chemin parcouru







La métamorphose des deux moitiés de l'anneau brisé

de l'élan qu'inférèrent
les funérailles de ses épeurements
elle irait se défublant
le long de la seconde démaillée

devant l'ineffable toponymique
s'exsanguinent les moyeux

adieusé le diablant poumoneur
dissémine le poudroiement des bornes

un croissant sillé par le premier enfant de craie
épanche le bleu
qui rien ne comble
ni ne naufrage

et parmi le rapiècement des pâtis
au-dessous des profilés
où s'acière le soliflore de la rose des vents
une arcure gîte la muabilité des soirs







Croisée d'hôpital

immémoire du fuligineux
bleu voile divis
une alumelle onde

miragineuse en s'éclairant
se murmure la formule symétrique

limbes cruciformes des ombres
et leurs soupirs pour l'obliquité
qui vaticine les rus de lymphe

draps et linges
leurs froissis affins de l'osséine et de la peau
passent du cygne et de l'amaryllis
à l'immatériel

même la plus obstinée des éteignaries
s'inféode au prince safran des sels

chrestomathie du sang-luire
dont l'effusion domine
le trahisseur que se montre le désommeil
sur le mur glissent
et s'opiniâtrent les mues du coruscant de la mirance

son abord des aquilains et des alezans
afin qu'ils soient coupés
de leurs gravités humanoïdes
de leurs cèlements
et de leur subjectile languide

qu'au ferment se dédie l'instant
où ils s'affranchissent du poudroiement encellulé
dont le feuillet vaste influe sur mon songe de galop

au lieu qu'en battant
prodigues d'une tramontane
qui se rappelle l'enfance de l'aorte en cavale
iront les aurorales camargues







Tout orchestique

jaillissante de la sardane
une sylphide
fragrante de cinname

à l'entour de mes ambres motile
et sa labiale qui perdure
de ma détresse long délié blandi







Chevaux

Une maison d'autrefois distance le village
aucun humain d'évidence n'y loge plus
aux brisures de ses carreaux patiente une encre parfaite
et mes pensées souvent en franchissent la porte

des chevaux sur l'appui de la fenêtre
des chevaux dans le branchage de la treille
une herbe triste et dure a fixé leurs sabots

et mon fantôme d'enfant selon la saison
selon le poème et l'espièglerie des pupilles
leur inspire un galop de grand vent
une neige cavalière
ou la robe de sud qui dissout le harnais







Vanités

Le souffle d'une enfant
adresse à l'océan
des planètes de savon

dans leur besogne peuplante
les mouvements contraires des quais
râpent et lustrent les visages

comme un pourpre inventaire
va s'éteignant
au-dessus des montagnes

aucun des mondes limpides
témoignés par l'enfant qui se fige
n'aura porté son frémissant iris
au-delà de la première amarre







Transparences

I

d'aquarelle
ou d'éprouvé faisceau d'aurore
ses portraits enceignent la chambre

cette bouche où se neutralisent
le sourire et la nostalgie

ces gemmes noires et fluides du voir

cette dentelle des épaules sable
sous les cheveux de jais prodigue

et titubée la décision
parmi le dégradé de ses âges
elle va de l'enfant
à la femme
de la femme
à l'enfant
toute machinale inculcation du temps
égarée

ses lèvres parfois frémissent
de la syllabe d'un sortilège

fabuleux un paysage de cire encore
dévoue une flamme
à son voyageant regard

ses doigts effleurent les cadres
soupirent après la poussière
son toucher flâne aux angles
la pulpe déférée à l'écorchure

II

après le sûr transpercement
du diaphane de la peau
la lame ira longuement
s'éloignant du poignet
malgré l'incandescent fardeau
de son dernier reflet

ainsi bifurqué le bleu des vaisseaux
mêle l'abandon à l'effusion

le poids pourpre du sang qui s'enfuit
délivre
et déferle les tentures du soir

et les images se brouillent
atteignent au fourmillement
muettes explosions des contingences de cendre

nulle considération sélénienne
nulle jouvence de safran
d'une source de ciel ou de rue
ne sait plus s'y réfléchir

mais dans l'exhalaison de la chandelle épuisée
s'inscrit un souffle encore
la silhouette bruie qui prénomme
un rire de créeur sous le loup des minuits

III

avec son allant de principe
ce matin-là

au tamis des voilages
l'ennui visqueux du sang

et s'épand la transparence d'une lumière rose


un sommeil qu'a bercé la meurtrissure
jusqu'à la carnation des clairvoyances
porte la plume veinulée des paupières

et sur les murs
les visages d'une vie humaine
indéfiniment balancent
entre la chimère
de leur suspension
et la galactique candeur
des rayons qui transhument l'infime







Séparable

bris de lune
effusion bleue
geste en nuage
et dérision
son esquisse pour panser
or les hauts troncs
partagent
les lacis des ramures
parcellisent

or les mains divisées
par l'adieu
au bord du poème
insondable







Genèse

intermittentes incandescences
des oiseaux qui enluminèrent

essor d'étincelle

et sur l'alme horizon
le geste de la semaille de cinabre
pour travestir le moment des cendres

atomes d'ailes

dissoutes vitres

un soir fruit des musardises impeccables
lègue la lumière au rose des pétales

y désencombrer le regard
jusqu'au pollen de cristallin

parmi la parturiente du sombre
les distances iront fabulant

le dernier brandon du clos
atteint aux carreaux épars des architectures émues

dans les safrans dans les soufres si frais
à peine des silhouettes
transgressent les traditions des corps
et tuméfient les lignes ennuyées de leurs croix

une à une les verses du noir
confluent vers la vigilance paille de blé
ravisseuse d'abat-jour

et calme
le souffle
qui luit parmi l'épure d'une chambre
toute ouverture insensée
tout angle désemparé
plane au-dessus de l'abîme du poème







cygne
 
au large des ancres de tulle
des pavillons de vent
des proues qui ne passeront pas l'envisagement
au large des mâtures démentielles
où s'affalent les îliens de la ville
 
au bord du fugitif
dans le mouillage de sa moelle assoiffée
les scintillations
safranent les câlines vagues
 
du mitan de cette mosaïque émue
l'épiphanie du cygne
dont la candeur alentie
conseille une sente lactée
sur la plaine
où des saphirs interminablement bercent leur couleur







Zhoushan

quelle invisible bienveillance
a déposé
sur la tombe
de LIN
cette libellule
à laquelle il manque
une aile ?

elle n'est plus et
c'est un joyau
où flue l'arc-en-ciel







Accomplîmes


J'ouvrageai la distance
pour qu'elle tînt de la silhouette élucidante
et de l'apparition


Une soudaine halte l'inclinant
elle offrait à la neige
son mime de bouquetière

la brume
par le ravissement
prévalut

même les empreintes
renonceraient la dérivation régalienne

 
Lorsque mon horizontale matérielle
se fut abstraite
une cendrescence imagina 
intermittentes les orées du retour

au milieu de la table nôtre
en son vase marmoréen
l'affinité collige l'immaculation
qui atteint aux corolles







Phantasiae assumptio victoriaque

cette ombre venant rompre un trottoir
qu'il m'avait semblé connaître
pour le traitillé du retour
et à la faveur duquel
l'argile blanche du sourire m'advenait

sa chrysalide de château inféode mes yeux
qui enfantent le penser lige

des blandices limbiques jusqu'à ce qui s'embrasse
cajolent l'obstacle et l'étoile
au fort des ithaques et des ulysses et des télémaques et des pénélopes qui poudroient

un grènetis de confettis s'évertue à la médailler
échappé de la théorie mascaradesque
et interrompu par un gant
dont les tribulations du nuancier de gris et de rouges
maculent le tortillon de néoprène


à ce que le reliquaire de mon sang
décrète pour approche
climax du pas glissé
une épiphanie sporulée brasille
pulvérulence d'un iris
à l'acmé de son désir pluriel
d'éprouver le poids et le choc
de concorder la chute avec la chance
parmi les passements des éphéméréités animales

 
or après la façon pure du feu
tout à sa phase la moins archane
parce qu'à partir d'un tel moment affin
elle va en me considérant comme myste
qui progresse sur les degrés médullaires de la tour
l'ombre sous l'emparement d'un zéphyr se mue
en cet enveloppement de papier de soie nocturnal

puis s'avivant de l'éthéréenne escapade d'un plasma
la main est cette lévitation numineuse

cette aphairaise de la kilomagie sidérale des gemmes

cette désunion d'une diagonale qui récrée
qui radie la route
et les promiscuités métallocharnelles de ses tombereaux vites

cette maraude d'une quinte royale de pétales
florilégeant le cache-cache des volets
pour les rêves du phalaenopsis
lorsque son sommeil et son parfum se coalisent
et aux fins d'apiécer avec quelque marcescence
les lendemains de la plénitude du calice

ce surpassement de l'acuité mélancolieuse
et ocreuse des faîtes

ce supplément de mistral
qui haleine une camargue
propice à la manade étrangeant ses poulains
de la rêne d'horizon septembriseuse

à chaque effleurage
à chaque bifurcation symplectique
à chaque symbiose des vols liliaux
cet inchoatif panache

ce coruscant décidé

vers la sébile en bois d'infini
des ciels mendieurs d'aloi et de carat fées




Tradescantia






Sphyria
Envoyé le :  25/5/2022 8:03
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27533
Re: L' Anthologie de Luna
Un ensemble poétique superbe et très varié !
Quelle beauté, quelle intensité émotionnelle dans tes vers !
Ce "matin tissé", ces "proies transparentes", quelle splendeur et quelle précision dans l'expression et l'observation !
J'ai beaucoup aimé te lire !
Sybilla
Envoyé le :  25/5/2022 11:03
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95621
Re: L' Anthologie de Luna
Bonjour Tradescantia,

J'ai failli ne jamais parvenir à te commenter...car lorsqu'il y a des partages qui sont longs comme celui-ci, cela plante mon téléphone que j'utilise pour venir sur Oasis...

Cependant, cela aurait été bien dommage car ta poésie est magnifique et emplie d'images percutantes et très fortes !

J'ai adoré te lire comme chaque fois !



Belle journée cher ami poète !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

islander
Envoyé le :  25/5/2022 15:37
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 11/4/2009
De: Baltimore, Bretagne
Envois: 57705
Re: L' Anthologie de Luna
Ouahhhhh, quelle poème, quelle poésie, beaucoup de "fulgurances" poétiques, on pense à Saint John ,Perse, au surréalisme, Baudelaire, ????? il y a des "explosions"
" J'ai franchi le fugace"
" Elle croit participer de l'herbe et de la roche depuis longtemps"
" Son silence supérieur"
" Ce vieux banc de bois réappris par ma halte"
" à l'étal de ma patience
la criée
Du fruit"
" éveiller des parfums d'altitude"
Bon c'est sorti du contexte évidemment, alors un peu étrange énuméré ainsi,
mais la lecture fait beaucoup de bien, à l'imagination de ceux qui pensent (un peu comme moi hélas) avoir tout lu,
Vous régénérez l'âme du lecteur, en toute humilité, je ne suis pas voyant, un garnd merci,
prenez soin de vous

amitiés poétiques



yann


poetal
Envoyé le :  25/5/2022 15:40
Plume de platine
Inscrit le: 20/10/2015
De: île de France
Envois: 9854
Re: L' Anthologie de Luna
un vrai livre de poésie comme les sagas


----------------
domi.gondrand@laposte.net

Tradescantia
Envoyé le :  26/5/2022 9:03
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Re: L' Anthologie de Luna
Bonjour,


... Émotion aurorale à la lecture de vos sentiments, et ce mot pluriel qui en fulgure : Gratitude !

Luna, de poème en poème, de contemplation en contemplation, de syntagme en syntagme, d'épiphanie en épiphanie, Luna, de tout son être et de tout son coeur et de tout son esprit, en quête de ses fées intérieures...

La journée vous soit don de soleil et de corolles ! ...


Tradescantia
NoireLune
Envoyé le :  26/5/2022 9:41
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/11/2011
De: Où le rêve rit...
Envois: 31974
Re: L' Anthologie de Luna


Bonjour à vous...Tradescantia
"La poésie se fait avec des mots"
vous êtes la preuve transcendante et divine
de l'adage de Mallarmé...

Très amicalement...



----------------
La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

ZAGHBENIFE
Envoyé le :  26/5/2022 9:52
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/11/2015
De: ALGER
Envois: 33620
Re: L' Anthologie de Luna
Tradescantia
Envoyé le :  28/5/2022 11:11
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Re: L' Anthologie de Luna
Bonjour,


Gratitude à l'égard des visiteurs de l'Anthologie de Luna, des mots qu'ils partagent pour exprimer leurs sentiments...

La journée vous soit de corolles radieuses ! ...


Tradescantia
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