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     Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières
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Expéditeur Conversation
Tradescantia
Envoyé le :  23/5/2022 7:54
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières







Leucémie


la lune apportait sa lacune
dans le bleu soir du carreau

un mouvement ravisseur
navre la destination

la fenêtre et ses échos de croix
supplicient la rencontre

à son larmier l'hôpital
empierre le halo d'un soupir


un reflet de lampe dans le noir
ironise ma fièvre de plénitude

les ombres du tamaya
subjuguent la chambre qui mura

oiselles et sylphides
anges ailés de silence

insectes d'or inverse
ogivale embuscade au pinceau des cendres

silhouettes sans mémoire
près du souffleur cardiaque

c'est parmi l'écarlate de mon sang
qu'erre l'échancrure lunaire







Église nouvelle

Otages
du soir qui bruine
les vitraux vont cendrant leurs anges polychromes

Titubante
une vieille femme
après un temps comme un siècle
s'éloigne de l'étagement des feux épars
qui frissonnent au pied d'une madone
elle se retourne une dernière fois
d'un air de pardonner à l'apathie du bois
elle incline le vague lunaire de son visage
sur sa vêture noire
et y résorbe les lignes de ses mains jointes
De sa répétitive prière
il reste quelques chuintantes d'or
qui s'accrochent au tabernacle
aux huiles peintres des calvaires

Demain
après mon voyage
à travers l'hôpital des lumières languides
je serai
sur les éminences de l'aube
par ma veine la plus bleue
rayon parmi les rayons premiers
pour raviver la sollicitude
dont les excellences de verre
entourent
les tristes de cristal







Le verrier

Au milieu de la table entre les mains inertes
avoir pleuré des nuits enfle un morceau de verre
à travers lequel jusqu'au lilas du parfum
transparaît celle qu'il navra
et dont la détresse s'est ceinte de rochers

Car son art fulgurait au plus fort des mémoires
et l'oeuvre sacrée portait l'homme défait
On vint le conjurer de rêver un vitrail
qui dominant la nef saurait éterniser
de la martyre du lieu l'exemplaire assurance

Les pigments scrupuleux partagent le remords
un pinceau lapidaire illimite la sensation d'absence
puis jusqu'au souffle
il rend le visage
avec les yeux de jais qui regardent un dieu
il peint l'effusion de la tunique blanche
entre le flagellateur et le lion

Et chacun s'amuse ou s'émeut
de ce ton fraternel ou familier
quand tout gesticulant il parle à la sainte que
rallume désormais le soleil des aurores
et qui chamarre la pierre des piliers
de ses brisements versicolores







Les aurores leucémiques

drilles sur le noir mué en tableaux
les destinations viennent au safran

allumements de chaux dans les épaisseurs du bleu
afin d'ordonner des voies paraphrastiques

puisque de l'orient a sourcé le rose
en ruisselle la vitre myriadaire

entre les navrantes ramilles des murs
le lent blafard du soufre des globes

la cochenille de mon sang roule les étoiles
avec l'échancrure d'une lune à l'étourdie

où, parmi le sursis qui poudroie
une aire d'allure encore qui ne soit chancelée ?







Le monde de verre


un grand arbre
où par intermittence
vient tressaillir le bleu d'hébétude

le planétoïde polychrome du jeu sans orbite
qu'escamote soudain
l'oeil étonné de la vieille tour

les mille enfants de moire
interdits ou déliés
dans la bourrasque des alertes maternantes

les envols de vies noires
vers les nuages
qui vont transmuant caravelles et lassitudes

l'impassible liseuse
dont s'exhale pourtant
l'alphabet pollinique des communions


si lisse
leur enveloppe de vitre
sous la paume opiniâtre
et le profond de la pupille
sous l'utopie de pénétrer
qui a la saillie de la joue

fenêtre
les ingrédients du ponant
composent les nettetés de tes croix
lévitant cimetière
pour carreler l'imagerie qu'on dépouille

l'instant lugubre
y dépose comme brume
la buée leucémique
sur laquelle la pulpe du doigt qui s'efface
ne sait plus graver







Carreaux

en buées échancrées
en succès innocents des croissants
sélènes pictogrammes du sceptre aoristique
ces tétragones qu'à l'orée de la dyade
va noirconjuguant un aplomb insisté

parodies de lices où des lignes
intermittemment vouivrent

commenceresses claires
et appréciements de bleu pastel
atteignant l'oblique montueuse
elles acheminent leurs veinures avitaillées de sombre
vers les horizontales

aux fins d'encoroller
leur minute de tigelles
parmi l'humide écaillé
poindre s'immole à la nova

de cueillir
jusqu'au bouquet hors la séquence
la main est l'ardeur
de s'en remettre aux guides de vaguant aiguail

déjà linéaments à même la bonde
le remenant des hyalophores

et le jour ira s'épanchant
de l'exuvie qui le paillette et le tigre







Laconismes

I

Bouteille au pied d'une statue de madone

Son étroit goulot gauchement retranché
ceinte d'un ruban cinabrin
et d'une ligne d'argent
sa transparence prodigue d'eau d'émeraude
elle prosterne
l'anthologie d'un champ de blé

II

Bouquetière

Parmi les éclats les roses sparsiles
parce que la colère elle aussi
est candidate aux épures nocturnes

Toute l'eau versée sur le tapis
pour les noyades des sylphides
qui se fussent délivrées de la laine veloutée
et qui évasent la prunelle de bistre







Aviaire

le verre a musiqué
sous le pas élusif

à mi-pente de fièvre
depuis la brisure éveillée
s'aile le multiplicande

toits de délitescences
oiseleurs volutés

un inespoir mordoré
détrousse l'habitude
du timbre de sa voix

orphelin du péremptoire
le temps s'interloque

et ces mouvantes figures d'un ciel insaisi
soudain se renonçant
en l'humblesse de la ligne de cendre







À l'acmé de la leucopoïèse

foyer des mille trains
un ovale
où la nitescence extrait ma passée

le safran y fait des châteaux de nord de sud et de l'éventuel point de départ sur lequel appuie mon délai

l'est et l'ouest y sont émulsionnés par le fluide brésil

le tremblé du trait noir
qui inachèvera toujours
la calligraphie de mon lendemain-poème
quelle est son ardeur à freindre
et à éclore !

mes yeux se souviennent
de soulever leurs carats d'iris
parce qu'il existait un ciel à adorer
et l'art de facetter l'eau de l'infini

dans ses à-pics d'élucidation
la verrière avalanche tous les parcours à la sanguine







Je n'ai jamais rien écrit

Je n'ai jamais rien écrit
sinon la solitude
imminence du poème

qu'elle fut longue
comme un ouvrage dès midi
l'attente du silence

je m'abandonne
à mon souffle
où désormais poudroie l'horloge

mon corps sait un déshabillage
dont le tressaut retrempe les sens

la moindre pensée d'un geste
a le poids d'un monde perdu

des oiseaux polychromes
se répètent dans les voilages

des fruits rouges se délivrent
de la succulence et de l'éphémère
dans le pénombral creuset de la porcelaine

un coeur de sucre
inconnu désormais
à toute amertume bue
raffine sur la candeur
auprès de la lampe gironde

sur les portes closes
les poignées d'or
se réduisent à l'écho
du visiteur en la mémoire

Je n'ai jamais rien écrit
sinon la solitude
je ne me trouve nulle part
sinon à l'imminence du poème







Pure halte

Dans le poignet de brume
un plain-chant fait tressaillir
les vespérales veines des arbres

Dans le clos de l'invisible
un contour suppliant
ensoleille sa rosace

La patience pressent les étoiles
qui d'un coeur de flambe en poudrée
parsèment le battement du mystère







Les nourritures impossibles


enfin
sur la table transparente
elle a déchiré le filet mince
regardé rouler
s'alentir
se figer les oranges

son dernier semis de perles
gravé sur les carreaux
la pluie se tait

calmée
l'haleine
filigrane
la pénombre

hurlée de la lampe
son jour qui bluffe

elle attend les mains moins disparues
calligraphes des partages de jadis
encres broyées sur la source du poème
pour écorcer les fruits d'ombre
qui parsèment le tapis couleur de paille


après le sommeil et ses saccades
allumement des oranges
avec l'or qui nomme les florilèges
les jus cèdent aux aurores

le tranchant
qui rayonne l'arôme descellé
s'irréalise à ces soleils propices

et ce n'est pas s'éteindre
ce continu sillage du luire
océan du mur
récif de l'angle
périssoire de l'aquarelle
où se rose encore ta jeunesse


et cette heure
qui fiche des aiguilles coureuses
dans la mire de l'éternité
réfléchissement des oranges
dans le profond de la table
spectrale cueillette
pour le sang devenu spéculaire


ce qui repose comme demain
à l'intérieur des paniers tressés
sur les sommets inatteignables des armoires muséales

oiseaux des premiers ciels
échos des blés d'enfants
baies à même l'émeraude plurielle des évadés
gestes parmi la vigueur dévouée
aux gibiers du jardin

sur ces passerelles exquisément arquées
en lesquelles se sont muées leurs anses

voyez-la traverseuse de ses dernières faims







Assouvie

à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau

linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague

lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes

voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire

d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi

dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture

et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants







Dolor colorque

I

Vitrail


cet ahan d'yeux
par-delà ce qui matière
jette ses cristallins fallacieux

pour la source
cette incessante épée
qui traverse la gorge

divisible torse
ondoient deux fils de sang

par degré
modère leur sombreur
le rose lunaire du dénudement


joignant le jardin polychrome
où repose la satiété d'un contemplateur
leur invisible réunion
allume un déferlage de corolle

II

Se doloser

Sporade et multiforme
la braise qui le dominait
ne franchissait pas ses contours

les sentences et les humiliations des vitraux
avec leurs fagots leurs tuniques
avec leur bleu palinodié
avec l'émulation des macles de leur orange
n'étaient pas consumées

et moins encore
vassalisant le tremblé des lucioles en rangs
le revendiqueur taillé dans un sombre
qui suppliciait tous les aubiers éteints







Par la voix leucémique

distributive et bleu de nuit
couleur des chronométries anémiées 

et ce lent évanouissement 
qui safrane la sentinelle 

parfois tout à cette définition 
qui sacre le bibelot
des silhouettes tutélaires
gracient le tamaya

du poids des ailes 
s'effeuille le navrant vitalisme 

lignes et bandes par myriades
vivier de la verticale et de l'horizontale 
des insistances comme des sources 

de sa luneuse angéiologie 
le sang s'exile
pour se relier au noir
par-delà folklore et symbole 

je suis ce legs à
sa métamorphose en l'encre
qui carrelle les transparences incunables







Arrivée en gare

la pluie
emperle les transparences
qui divisent le défilement

animalcules d'eau
territoires de verre
leurs itinérances

embellie et néon
se disputent le butin d'étincelles

une toiture déjà
émanation des forces qui freinent
supplée au ciel

lampe réfléchie
asile de tous les rayons

sources jumelles qui safranent
la fluente obsidienne des multitudes







S'éclairer

découpe en ribambelle
de la silhouette humaine

le sombre meut ses multitudes
sur les aires du passage

dédoré par le fermail des textures
le nuancier du transparaître

un oeilleton de safran
des syllabes fulgurées
un bagage qui gronde
effervescente consomption des tabacs
des secrets des silences

soufré pluriel sur le nectar des haltes
les vitres se prodiguent

première couleur du geste
pour la glyptique des prunelles

congé de bleu soprano
le ciel y fascine sa braise candide

un train
laissé à sa déshabitude
gemme de la vitesse
où villégiature l'étoile
robuste évanouisseur de visages
les voyelles des villes s'évadent
jusqu'à renommer la lumière

innocent
de la distance
couturier départ
qui réunit le sang lunaire
à l'ignescence des mille verts







Charme

aiguière en voyage
sa transparence mauve
et déjà syncopé le porte-fadeurs
avec l'arbitraire de la tablette
qui eût gardé contre le bris

une eau reste au boire
autant qu'au ravir
du défilement s'alentissant la moire
tantôt irise tantôt platine
l'étique ovale tremblé qui la surface







Musique

Effusions d'orgue pensif
à travers la pierre
des vitraux bordent la rue des Solitudes
imagier et féal le verre
parmi l'étincelle de mai
partage le sentiment de plaie







Le poème devenu proie

Comme un fauve
l'azur
infiniment bondi
au cri de la persienne

un fauve
l'azur
et soleille l'inassouvi
qui le médaille

et la vitre imagière déjà du souffle
sur l'antilopiné sans sommeil
dont la course
à travers la page de savane
est cet alphabet dérangé
enclin à l'effaçure
autant qu'à la stupeur







Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières

orange et lilas
stupeur de la rotation
un soleil a scindé
son sang de galaxie

deux abat-jour
orphées des angles

ombre et lumière
envisagent des trigones
pour la lyse des bases

symétriques jachères
des épanchements

le point secret
où se fondent les aigus de leurs sommets
pollen de voyelles infirmières
sur l'aile anémone du sursis

dans le mauve plissé de la couverture
s'ensable le florilège dédoré
son signet rouge et flexueux
comme brisures d'agrippement

et toute lame toute entaille
toute veine évidente et sud
remises à l'entrebâil des rideaux

métamorphique minceur
d'un compendium de silence
cet instant mande à la relayeuse
une lave ocre et prairiale

idéale ténuité
d'oiselles musicales
lamelleuse légende
des masses de jadis
seul le larynx d'Homme
buvant à son incunable

interstice andante
de pluie pénombrée
minuit dodécaphonique
fabulé de ruisselances

dans le sang brillé
d'os alunis
et d'arythmie pellucide
se retrempe l'uchronie des incandescences







Fenêtre imagière

le croisillon
éclipse

sur les horizontales
des glissées
se dépensent
pour réinviter
les luisances

déjà
de l'angle du carreau
la mue restitutive

diagonale
à travers l'aoriste du cyan
lune son éclosion de verrier







Le Tao leucémique

ses linges
des vêprées recrudescentes
vont fleurant l'achronie et le mètre torpide

un rire
transcharnel
leur octroie quelque altesse

leur tomber les éploie
ravisseurs en diaphane rouge de tout luminaire


paysage la hurlière
par-delà l'acrimonie des angles

ô lisières
que s'audacent vos kaléidophanies
où faire louve filante la confluence d'hôpital !

sa voie
anfractueuse passée de l'incandescence élective

au congé-racine qui tient toutes les salves d'inconnu
le reflet donne fée son quatre-feuilles de secondes

vont merveillant en leur conflagration nulle
révolte comme tristesse
lés et baux







De mon désir verrier mêlant parmi l'or et l'encens pour munifices mages la lacune
or ensuite d'une décade l'écrin de palissandre était retourné des abysses
et ton chiffre impavide descella sa gravure sur l'intaille insondable
le sidère n'ayant pas désappris d'effluer ses orients à travers notre havre lilacé







Suicidable

de soliflore en soliflore acquise
aux soifs de son cueilleur poïkilomane
la rose des vents aura soufflé
les pastels des musculeux abat-jour

parcourant le baldaquin de gaze
que tend le trapèze des tours
l'étoile s'étonne qu'elle cascade

de l'arête longue qui
sur mon orientation a décidé
proéminent des ors et des noirs
aux fins d'arlequiner un griffon
que va fléchissant la vacance d'une lanterne

à ce jour anfractueux qui l'engage
le myocarde cède son parchemineux volume
à l'acouphène qui légende sa frainte

aussi le sang de sa pleine déroute
se bifurquant enfin au tamis des leucoses

vêt d'une incarnate mousseline
le zéphyr de la dernière passante

et illune les neiges ascensionnelles







Cimetière hyalin

égaillement
de bouteilles de verre
 
ce qui est bu
ce qui est vide
scintille
languides étoiles égarées
dans le jardin du souvenir







Sublimatoire du besoin

foudre platine 
sur le fol hyalin
pour muer la brisure 
en naissante dendrite

versicolore anthologie du jour métabolique 
sa capillarité émonde la contemplation 
et congédie le porphyrocyané lacis des vaisseaux 

outreretour et transapôtre 
le myocarde trimardeur 

et le liquide désapprend la viscosité 
en compliciant l'ulysse leuçalgique

à même la jachère des alcools
des chemins germinent leur pas lucide 
là où la soif émancipée de l'araire 
afin qu'abonde-aure le saisonneur
disjoignit ses commissures jusqu'à la transparence







Tout portulan évanoui

à une éphéméride de chrysocale encor
se seront soustraits les trois angles glutinés

chamane de l'induit
le soupçon d'iris suscite l'abîme des reflets
et le zéro du choc
promeut la chute au transplafonnier

flueurs des lignes à leur non-sonore noël

pour chaque aplomb
cette horizontale d'épiphanie qui suspend la céréale

or les parallèles
prodiguent la hauteur pulvérulente
air et corps au bout de leurs élans
ignorent la conjointure

les brins qui murent
une île y corrobore son extrait

son geste sanguifié par la gamme des cendresses
jusqu'aux neiges mages dérobant les arbres de noir
baigne un navire dans le lait d'une approche

et translate l'abord
avec la pupille
avec la plante du premier est
à la luisance de voile qui croît







Opulence

de cette embellie
l'inespéré

par surcroît
du chat fauve l'inopiné bondir
dans l'arbre de pluie
qui emperle et gorge les carreaux

à ce point étincelé
le remuement
une cristallerie cascade
en manière de bénévolence

et de tous les carats de l'instant éclabousseur
aumône les prunelles mendiantes







La navreuse

l'ambivalence des lisières
possède le moment cardiaque

sous la netteté de l'affublement jaune
pareil au bris d'éteule d'un vitrail qui parabole
l'axiome des saisons délie ses phonèmes
de leur obligation

aux extrêmes des pulpes le foliacé recueillir
s'est arrogé la pointe de lance

par l'insoupçonnable écorchure
tout le long de son pluriel
le journalier décor s'étrange

partir vrai s'échevelle
s'épanche en déplantations de vent

flanqué de son recel hématique
stride un train disparaissable

à travers la détissure
l'aiguail endiamante l'exuvie d'un repos

puis à l'épointé où richoie l'élan
transpercer
équidistance des orées
échappe de toute préhension

source
de carole
et d'aile

inépuisablement dégouttant d'abîme







Or nué

Jusqu'à la si nette cueillaison de verre
une cathédrale se coalise avec un feu
aliforme s'y prend et le file une soudaineté
à l'aube pollinique des torpides fusains







Fragilités

Poids de la pluie noire
sur les panonceaux

la hautainerie de leurs mots-luminaires
a ployé

prodigieuses
des enjambées
franches de toute blandice
vont alors exilant
de la ville vénale
les démesures qui
dans le battage de l'outre-coeur
avaient contrefait des dieux







Ténue

prunelles feuillies
dissoutes cités
chemins qu'auront charmés
les joueurs de murmure

libation
de la dernière systole du fragile

dans la courbure des herbes
se moirent les veines

du souffle
une nacelle encore
pour dériver le carmin pusillanime

 
Nectar de luminaires
bleu lisière d'un midi
carillonné par la divagation battante

méticuleux rendez-vous
des clairs de monde
et de ciel
en la gamme d'une corolle

arceaux de cette quiétude
prodigue d'ovales

et roses
des pétales transparaissent
au travers des pétales roses

entre eux ira se glissant
ma présence fissile







Maladie magicienne

la poignée
en dépit de son brandissement lacté
dissoute
dans l'ombre téméraire

une liqueur de bleu diaphane
emplit les carreaux

ramures du reverdir orpailleur
ivresse des dehors

et ne demeure au verre
que le malingre embuement
de la désenchanteresse

qu'un vieux noir de cadre
ses lignes se croisant
ses angles démultipliés
pour sa prétention au terme

puisqu'il arrive que le vent
et la pause de l'oiseau de moire
concernent le tamaya
qui visite l'aquarelle
et qu'arque la sanguine

prestidigitatrice détresse
et la transparence est ce va-et-vient
d'un sentiment de ciel







La nuit guérisseuse

le rose et le blanc
ont suspendu leur ruissellement de linge

renversée jusqu'à la trouvaille
une ampoule dégorge dans l'angle

le lavis
enténèbre ses énigmes de cercles et d'arceaux

le verre
qui a étrangé le verre
d'une neige soudaine
abonde
et chaque carreau renonce son inchoation

mais déjà le gris-bleu
a restitué

l'arbrisseau fige ses oiselles
devant l'inexorable éteignement

ce qui safrane à peine les croisures
leur cède sa quiddité de source

une brume faramine
dévore le cyan des divisions

de part et d'autre
d'un corps qui repose
ces épanchements d'ombre
avec ces rus de mauve laine







De la transparence à la transparence

I

pour lacuner la route

d'une inlassable étoile vitesses
et passages annuler

luit la trouée soudaine du connu

ces six pas
dardés par le trottoir
cet agenouillement
parmi l'exponentielle avanie

main et rupture
convergent vers l'éclat
où du rose ira précisant du verre

II

qu'importe autour
jeux brisés et fades effrois

quand désapparié
impuissant à sombrer son oblique dans les herbes
paraît un soulier d'enfant

son injonction de laine à saisir
la couleur progressive

III

la cache
aux confins des absences d'eau
dans un presque clos

il reste une aube
et c'est gésir

et c'est allumer anguleuse
de la paume se levant
toute cette façon de gemme

soit atteint le sang

IV

derrière la robe de la fille qui
lente approche
déjà l'effusion
a nuancé le rouge

à sa fixité
puise l'agonie

les yeux s'échangent

V

il n'est qu'un geste
recueillir le fragment

un corollaire du geste
essuyer
puisqu'il déroge à la meurtrissure

et comme elle réunit désormais son regard à cette optique
six pas sont légués
à son éloignement

au travers un monde est trouvé
où rosir a supplanté la larme







Évanescence architecte

des nuages croisent
leurs actualités filamenteuses
pour le sortilège de l'angle

ainsi partir l'altitude
augure de la translation
jusqu'au matériau d'azur

immaculé partout
au-dessus des bâtiments
ce voeu qui volute ses fumées







Gravure

verre
à même la nébuleuse luisance
et l'horizon a diminué son arbre
dans le sortilège leucémique
qui approche les peaux des flanelles

fenêtre
toutes les croix de ton partage

leur sombre accru délivre l'acuité
pour graver sur des tablettes de ciel
sang et vent
oiselles de feuilles
foudre et aorte enfuie

débord des soirs sans rose
et fiole vide sous la lampe des sursis







L'arbrisseau verrier

la caducité
en suspens

l'effeuillement
fait des proies
triomphantes d'incarnat
et de flamme mirabelle

au tremblé
au tournillé
au dansé du vitrail arachnéen







Église

Et j'eus soudain besoin de vous
vitraux
qui dominez et cernez les apaisements

qui muez
le rébarbatif soleil
en paraboles polychromes

en assombrissements
fidèles
au coeur patient et vespéral

J'avais soudain besoin de vous
vitraux
qui prenez tant de part à la cendre émue
de la dernière silhouette en prière







Polychromie de la déprise

aurore
un ciel en orangé
infiltre le train
ses coulures
à travers la balbutiante assertion des matières
hasardent les lettres de la destination

épanché le rose s'y mêle incontinent
jusqu'à la jubilation de l'illisible

et radieuse la vitesse
entraîne le trajet
dans un ajournement couleur bleu d'assomption






Tradescantia
islander
Envoyé le :  23/5/2022 8:12
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 11/4/2009
De: Baltimore, Bretagne
Envois: 57481
Re: Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières
Leucémie, "le mot le plus horrible" de la langue française, celui qui fait peur, votre poème est merveilleux, il me fait penser à des "vitraux de cathédrales" (pas forcément religieux), l'on devine des liens avec le sang, l'hôpital, je souhaite que vous ne soyez pas "concerné", par ce que vous écrivez, toujours est t-il que je suis scotché et admiratif, malgré un "grand mystère" ? de ces poèmes brillants et étourdissants presque, mille bravos, je vais essayer de moins analyser, me contenter de regarder les vitraux,


amitiés poétiques


yann


NoireLune
Envoyé le :  23/5/2022 8:47
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/11/2011
De: Où le rêve rit...
Envois: 31974
Re: Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières


Bonjour à vous...Tradescantia
Sûr je rentre en délitescence quand je vous lit...
en infiltrant le train de votre assertivité...

Très amicalement...



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La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

Sybilla
Envoyé le :  23/5/2022 15:09
Modératrice
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De:
Envois: 93759
Re: Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières
Bonjour Tradescantia,

Cette maladie fait peur....très peur à tout le monde !
Tu l'as évoquée admirablement bien avec le passage torturé qui doit cheminer dans le cerveau et l'esprit lorsque l'on est concerné ou par une autre très grave maladie !
J'espère que c'est du fictif, sinon, je te souhaite un immense courage !



Belle journée cher ami poète!
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

Sphyria
Envoyé le :  23/5/2022 20:27
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
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Re: Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières
Une richesse et une émotion magnifiques dans ton très beau poème en partage !
Chacun ne peut qu'admirer ce merveilleux "désir verrier" selon ton expression qui t'anime superbement !
Tradescantia
Envoyé le :  24/5/2022 4:03
Plume d'or
Inscrit le: 13/7/2021
De: Zhoushan Xiaosha
Envois: 658
Re: Insomnieux kaléidoscope de la jeune leucémique des lisières
Bonjour...

... Vaillance belle des visiteuses et des visiteurs de l'insomnieux kaléidoscope... Pudeur et lucidité des mots laissés... confiés... Gratitude émue...

... lucidité... la même racine que leucémie : leuk- 'briller'... Oui, ce sont aussi ces vitraux qui s'allument, déclinant en la cathédrale intérieure du vivant et du fragile et du fugace toutes les nuances du rouge... Le recueil aurait pu s'intituler aussi : Les verreries échoïques...

... De cette racine si ancienne, leuk-, vient également le mot : leucopoïèse 'formation, création de globules blancs, brillants, dans le sang'... C'est une véritable métaphore... le sang devient vitrail flamboyant, le sang devient flambeau... à sa lueur le monde est tout différent... Alors, essayer de peindre en mots, essayer d'exprimer le monde, le quotidien, les repères, les géométries se métamorphosant dans et par cette lumière-là... Leucopoïèse... -poïèse, de la même famille, bien sûr, que... poésie !

La journée vous soit généreuse et étincelante ! ...


Tradescantia
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