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     RĂ©jouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
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Expéditeur Conversation
ARobert13
Envoyé le :  12/5/2022 11:59
Plume de platine
Inscrit le: 17/11/2021
De: Marseille
Envois: 2928
Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)


RÉJOUISSANCE

Comme promis, je vous propose en version complète, ma dilatation sur le poème intégral "L'aurore s'allume", de Victor HUGO, avec le texte original de l'auteur, à la suite de mon exercice de style.


L'aurore doucement dans les guérets s'allume ;
L'ombre épaisse vaincue, indifférente fuit ;
Le rĂŞve clandestin et l'insondable brume
Vont rejoindre les lieux oĂą repose la nuit.
Paupières en sommeil et pétales de roses
S'ouvrent timidement, bien qu'encor demi-closes ;
Du réveil paresseux dont d'innombrables choses
On entend, malgré tout, le reliquat du bruit.

Tout chante, s'illumine, s'orne et puis murmure,
Tout s'Ă©veille Ă  la vie et tout parle Ă  la fois,
Fumée dans les bories, nuances de verdure,
Les nids, pleins d'oisillons, suspendus sous les toits ;
Le vent léger s'infiltre et soyeux parle aux chênes,
L'eau parle bienveillante aux coquettes fontaines ;
Toutes les effluves, l'ensemble des haleines
Deviennent l'alchimie de délectables voix.

Tout reprend son attrait et révèle son âme,
L'enfant dans le berceau agite son hochet,
Le foyer y retrouve Ă©panouie sa flamme,
Le luth recouvre aussi son fascinant archer ;
Folie d'enchantement ou occulte démence,
Dans le monde éveillé l'entrain devient immense,
Chacun en mouvement avec soin recommence
Ce qu'empressé la veille encore il ébauchait.

Qu'on pense avec sagesse ou que d'instinct on aime,
Sans cesse au sentiment, au bon goût agité,
Vers l'accomplissement, cherchant le but suprĂŞme,
Tout vole, s'amalgame, au destin emporté.
L'esquif dans le ressac est en quĂŞte d'un mĂ´le,
L'abeille s'Ă©vertue Ă  trouver un vieux saule,
La boussole s'y perd pour estimer le pĂ´le,
Moi, en ingénuité, j'envie la vérité.

II

Vérité intangible et vérité profonde !
Granit indélébile au support éprouvé
Qu’au fond indéfini envahissant toute onde
Mon ancre téméraire en constance a trouvé !
De ce monde labile, inquiétant et bien sombre
Où passent fugitifs, inattendus dans l’ombre
Des songes disloqués, capricants et sans nombre,
Plafond aléatoire, éphémère pavé !

Vérité embellie au griffon du beau fleuve
Que rien ne vient troubler, qu’aucune eau ne tarit ;
Source de poésie où la splendeur s’abreuve,
Tige décorative où tout, autour, fleurit !
Lampe d’enchantement que Dieu bienveillant pose
Près de cette nature en servant toute cause !
Clarté de sainteté qu’avec bonheur la chose
Envoie avec pudeur au souffle de l’esprit !

Arbre majestueux couvert de rude Ă©corce,
Chêne au vernis pâli orné d’un vaste front,
Que selon ses besoins ajoutés à sa force
L’homme ploie à dessein ou bien encore rompt,
D’où l’ombre projetée sur le gazon s’épanche ;
Où chacun à l’envi de son plein gré se penche,
L’un ayant adopté le choix sur une branche,
L’autre ayant décidé que ce serait le tronc.

Mont inimaginable oĂą tout chante et ruisselle !
Gouffre considérable où tout vient et s’en va !
Sublime, lumineuse, imposante Ă©tincelle
Que fait surgir, soudain, au charme JĂ©hova !
Rayon opalescent qu’on loue ou qu’on blasphème !
Ĺ’il calme inquisiteur et vision suprĂŞme
Qu’au front de Dieu troublé, dans le désordre même
L’homme cruellement à son destin creva !

III

Ô Terre généreuse ! ô palpables merveilles
Dont l’éclat nous parvient et résonne joyeux,
Emplit avec pudeur nos sensibles oreilles,
Eblouit de fraîcheur et de grâce nos yeux !
Bords finement brodés où meut l’instable vague,
Bois bien luxuriant qu’un subtil souffle élague,
De l’horizon serein, à la fois pur et vague,
Plis de raffinement et de mystérieux !

Azur Ă©vanescent oĂą languide se voile
L’eau incommensurable issue du gouffre amer,
Quand, momentanément, laissant libre ma voile
Fuir paresseusement, guidée au gré de l’air,
Penché, contemplatif, le regard sur la lame,
J’écoute avec l’égard et l’étendue de l’âme
Cet appel envoûtant, plaisant épithalame,
Que chante incessamment le soupir de la mer.

Azur de connivence à l’aspect non moins tendre
Du ciel épanoui qui s’épanche et sourit
Quand les sens en éveil, aussi tâchant d’entendre,
Je cherche et je surveille, Ă´ divine nature,
Ce qu’intuitivement peut me dire l’esprit ;
La parole, souvent, est cette chose obscure
Que le vent Ă©parpille et sibyllin murmure,
Que l’étoile saisit et sur mon front écrit.

Création transcendante et d’une force pure !
Être d’exception, emblème universel !
Océan colossal, titanesque ceinture
De tout qui sur la terre opère sous le ciel !
Astres vertigineux que du lointain fait naître
Le souffle vénérable et consacré du maître,
Fleurs de félicité où Dieu même, peut-être,
Cueille en ce nirvâna quelque rarescent miel.

IV

Ă” champs luxuriants ! Ă´ bienfaisants feuillages !
Monde da vastitude au profil fraternel !
Clocher bien rassurant et fleuron des villages,
Humble décor de foi, vétuste, solennel.
Mont s’élevant au ciel et qui fier porte l’aire ;
Aube fraîche drapant une atmosphère claire ;
Sourire familier, bien qu’il soit éphémère,
De l’astre nourricier, ornement éternel.

N’êtes vous « création » qu’un insondable livre
Sans fin, reconductible et n’ayant ni milieu,
Où chacun confronté à un sursis pour vivre
Cherche, persévérant, comment y lire un peu !
Phrase spéculative et pourtant si profonde
Qu’en vain, désabusé, en tout temps on la sonde ;
L’œil y voit un miroir ou bien y voit le monde,
L’âme arbitre en silence et elle y trouve Dieu.

Beau livre hallucinant d’apparences qu’achèvent
Les cœurs obéissants, soumis et ingénus,
Où les penseurs se ruent et bien crédules rêvent
Des sens se bousculant, la plupart inconnus ;
Où ceux que Dieu lui-même attentionné charge
D’un front compatissant, à la fois vaste et large,
Ecrivent en créance, ordonnés et en marge :
Nous avons entendus, nous sommes tous venus.

Saint livre inestimable oĂą la mutine voile
Qui flotte élégamment en tous temps, en tous lieux,
Saint livre ésotérique où se cache l’étoile
Qui rayonne anonyme en s’offrant à nos yeux,
Ne trace tourmenté, ô consacré mystère,
Qu’un nom libérateur, singulier, solitaire,
Qu’un nom qui se répand aux sources de la terre,
Qu’un nom ressuscité, lumière dans les cieux.

Livre authentique, rare autant que salutaire,
Où le cœur attendri dans l’engouement s’emplit,
Où tout sage exercé, pénétré et austère
Travaille vaillamment, mais aussi en pâlit,
Dont le sens épineux, délicat et rebelle,
Parfois inespéré à l’esprit se révèle.
Pythagore assidu avec humour Ă©pelle
Et MoĂŻse attentif, charismatique : lit !


ANDRÉ
__________________

L'AURORE S'ALLUME

Poème original de Victor HUGO

I

L'aurore s'allume ;
L'ombre Ă©paisse fuit ;
Le rĂŞve et la brume
Vont oĂą va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.

Tout chante et murmure,
Tout parle Ă  la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chĂŞnes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !

Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun. recommence
Ce qu'il Ă©bauchait.

Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprĂŞme,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un mĂ´le,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pĂ´le,
Moi la vérité !

II

Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu'au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
OĂą passent dans l'ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !

Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source oĂą tout s'abreuve,
Tige oĂą tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie Ă  l'esprit !

Arbre Ă  rude Ă©corce,
ChĂŞne au vaste front,
Que selon sa force
L'homme ploie ou rompt,
D'oĂą l'ombre s'Ă©panche ;
OĂą chacun se penche,
L'un sur une branche,
L'autre sur le tronc !

Mont d'oĂą tout ruisselle !
Gouffre oĂą tout s'en va !
Sublime Ă©tincelle
Que fait JĂ©hova !
Rayon qu'on blasphème !
Oeil calme et suprĂŞme
Qu'au front de Dieu mĂŞme
L'homme un jour creva !

III

Ă” Terre ! Ă´ merveilles
Dont l'Ă©clat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux !
Bords oĂą meurt la vague,
Bois qu'un souffle Ă©lague,
De l'horizon vague
Plis mystérieux !

Azur dont se voile
L'eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l'air,
Penché sur la lame,
J'écoute avec l'âme
Cet Ă©pithalame
Que chante la mer !

Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d'entendre
Je cherche, Ă´ nature,
Ce que dit l'esprit,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l'Ă©toile Ă©crit !

Création pure !
Etre universel !
Océan, ceinture
De tout sous le ciel !
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs oĂą Dieu peut-ĂŞtre
Cueille quelque miel !

IV

Ă” champs ! Ă´ feuillages !
Monde fraternel !
Clocher des villages
Humble et solennel !
Mont qui portes l'aire !
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l'astre Ă©ternel !

N'ĂŞtes-vous qu'un livre,
Sans fin ni milieu,
OĂą chacun pour vivre
Cherche Ă  lire un peu !
Phrase si profonde
Qu'en vain on la sonde !
L'Ĺ“il y voit un monde,
L'âme y trouve un Dieu !

Beau livre qu'achèvent
Les coeurs ingénus ;
OĂą les penseurs rĂŞvent
Des sens inconnus ;
OĂą ceux que Dieu charge
D'un front vaste et large
Ecrivent en marge :
Nous sommes venus !

Saint livre oĂą la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre oĂą l'Ă©toile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère !
Qu'un nom solitaire,
Qu'un nom sur la terre,
Qu'un nom dans les cieux !

Livre salutaire
OĂą le cour s'emplit !
Où tout sage austère
Travaille et pâlit !
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle !
Pythagore Ă©pelle
Et MoĂŻse lit !


__________________

FIN


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http://echos-poetiques.e-monsite.com/




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Citation :

La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)


Sphyria
Envoyé le :  12/5/2022 12:30
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/4/2021
De: France
Envois: 27789
Re: Réjouissance "Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
Quel exploit et quelle somme de travail !
C'est une superbe réussite qui mérite toute l'attention requise !
J'y reviendrai pour apprécier chacun de tes vers et l'art avec lequel tu l'écris !
La comparaison avec le poème de V. Hugo est à cet égard très éclairante !
Encore bravo à toi, André, toutes mes félicitations !


Sybilla
Envoyé le :  12/5/2022 13:07
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95945
En ligne
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
Bonjour André,

Il m'a fallu un bon moment pour parvenir Ă  la fin de ma lecture !
Mais cela valait vraiment le coup de le faire !
C'est un superbe écho à la poésie de Victor Hugo en une dilatation très bien élaborée !



Belle journée cher ami poète !
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

ZAGHBENIFE
Envoyé le :  12/5/2022 13:36
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/11/2015
De: ALGER
Envois: 33678
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
Nataraja
Envoyé le :  12/5/2022 17:36
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 17/10/2010
De: Sarthe
Envois: 5446
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
Très admirative de ton investissement à cet exercice de style
qui nous donne à lire un poème d'une grande richesse et que je relirai avec plaisir .

Un travail "titanesque" et la réussite est digne de ton grand talent de poète.

Merci André pour ce sublime poème.
Bonne soirée
Amitiés
Nat



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Les haillons de l’amour ne se reprisent pas .
Nataraja.

anonyme
Envoyé le :  12/5/2022 22:18
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)
Phénoménale réalisation dans un souffle poétique téméraire et poussé aux confins de votre compétence que chacun de nous reconnaît.
C'est un vrai plaisir de lire de telles productiondy
Merci ami de plume


TAREK
Ancielo
Envoyé le :  12/5/2022 22:54
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 18/10/2021
De: Seine Maritime - Dieppe
Envois: 8856
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)

Bonsoir Arobert

Incontestablement, une importante somme de travail, dont la dimension est Ă©blouissante. Un grand plaisir j'ai eu. Admirable. Bravo

NoireLune
Envoyé le :  13/5/2022 9:37
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 20/11/2011
De: OĂą le rĂŞve rit...
Envois: 31974
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)


Bonjour Ă  vous...ARobert13
Entièrement subjugué par votre exercice de style d'après Hugo...
Cette concomitance avec le plus doué de nos poètes
produit des effets complétement sublimes...

Très amicalement...



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La Poésie ça sert à faire du bien...
ça dénoue le négatif...
et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale...

ARobert13
Envoyé le :  14/5/2022 11:31
Plume de platine
Inscrit le: 17/11/2021
De: Marseille
Envois: 2928
Re: Réjouissance (Dilatation complète sur le poème de V. Hugo)

pour vos lectures et pour ces impressions favorables qui sont une bien appréciable récompense pour cet exercice de dilatation, Cher(e)s Ami(e)s poètes SPHYRIA, SYBILLA, ZAGHBENIFE, NATARAJA, JUGURTHA, ANCIELO, NOIRELUNE.

Oui, c'est un défi qu'il est bien agréable de titiller. Y parvenir procure une joie qui n'a pas de nuances : c'est une "dilatation" du cœur ! Je crois que le "talentueux" tient avant tout dans la sensibilité extrême de l'art que l'on pratique, car il n'y a jamais de faculté acquise. Sans travail : pas de miracle.

Mais il n'est pas facile ce poème de HUGO. D'autant plus que le second paragraphe est un peu hermétique. Sur des vers de cinq syllabes seulement, je me suis demandé ce que venait faire le "granit éprouvé", "plafond et pavé" ainsi que le "charme Jehova".

Après plusieurs lecture de l'œuvre originale, je pense avoir cerné l'idée principale de Victor HUGO, et avoir respecté autant que possible le cheminement de l'idée de son poème.

En tout cas, JE VOUS REMERCIE VIVEMENT pour vos mots d'agrément ainsi que pour votre gentillesse et votre considération.

Passez toutes et tous un excellent week-end.

CARPE DIEM

ANDRÉ



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Citation :

La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)


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