Les rebonds de la plume esseulée...
C’est bien cela qui fait notre plus grande peine :
Ce départ avancé, sans même un au-revoir.
Tu vois, je rebondis, car c’est bien mon devoir
De donner ces échos au produit de ta veine.
On t’a soigné sans doute et puis c’est la déveine
Qui vint contrecarrer le médical pouvoir.
Les Amis d’Oasis aiment à concevoir
Que l’on vienne, sans fard, pour dire une neuvaine.
Nous n’eûmes pas le temps de déguster tes vins ;
Mais la Bourgogne sait, sans accents dits chauvins,
Découvrir à Cahors le cru de l’enthousiasme.
Ta visite en l’an vingt me ravit sans pareil
Car nous pûmes goûter ce produit de fantasme :
Le bon jus de la treille en son simple appareil !
Comme un écho logique au poème de Bruno
L'année s'est écoulée et peut-être un peu plus
Depuis ton échappée vers le monde éternel
Sans me dire au revoir, sans un mot personnel,
Comme si me quitter, mon frère, te déplut.
Depuis ce triste jour où dans ton atelier
Qu'avec soin, te cachant, tu avais préparé,
Décidant, de souffrir, d'être enfin libéré,
Ton visage est resté vivant et familier.
Tu es là , pour chanter, invitant tes amis,
Tu es dans les montagnes, tes meilleurs ennemis,
Ou sous ton tablier, préparant des terrines
Ta gaité, ton humour qui faisaient fuir l'ennui
Nous retenaient souvent chez toi après minuit.
Voulais-tu, en partant, réveiller la routine ?