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     Le prix du sang et de la douleur
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Expéditeur Conversation
messager
Envoyé le :  10/3/2022 16:32
Plume d'argent
Inscrit le: 1/4/2009
De:
Envois: 358
Le prix du sang et de la douleur
Il reprenait conscience progressivement. Il n’avait aucun souvenir de ce qu’il
lui était arrivé et, encore plus angoissant, il ne se souvenait plus qui il était !
Il était juste allongé là, sur l’herbe au milieu d’un paysage paradisiaque.
Une symphonie de fleurs de toutes les couleurs, Ă©clatantes, au milieu
d’une prairie parsemée d’arbres portant une multitude de fleurs d’un blanc
immaculé . Le vert des herbes était intense, tout était d’une luminosité
Ă©blouissante.
Il admirait cette splendeur n’en croyant pas ses yeux…
Mais tel un fondu enchaîne, ce paysage commença à se transformer en un décor
de dessin animé avec les personnages fétiches de Walt Disney ! :
Mickey, Minnie, pluto, dingo, les trois petits cochons, le loup et tout d’un coup
Charlot rentra en scène avec sa démarche rigolote et le mouvement rapide de sa canne.
Un délire ! Mais cette scène se modifia encore et tous ces personnages devinrent
effrayants, blêmes, les yeux injectés de sang, leurs membres s’allongeant et se terminant
par des doigts longs et crochus ! Charlot lui-mĂŞme devint gigantesque et se mua
en un horrible spectre. Tous se dirigeaient vers lui menaçants, terrifiants. Les
arbres eux même étaient devenu squelettiques et se joignaient à l’attaque.
Terrifié il perdit de nouveau conscience.
Il se réveilla au milieu d’un paysage apocalyptique constitué d’une plaine aride
parsemé de blocs rocheux immenses, le tout de couleur rouge sang sous un ciel
de la même couleur. Alors qu’il se relevait pour contempler le sinistre paysage
du sang commença à couler du bout de ses doigts, puis de ses yeux, de ses oreilles
le transformant alors en une fontaine de sang, puis une rivière, un fleuve, un océan
de sang submergeant tout. Le sang devint alors un acide le rongeant totalement
lui faisant endurer une douleur indescriptible.
Il reprit encore conscience, il était une petite fille terrifiée fuyant avec sa famille
dans un champ, le bruit autour d’elle était assourdissant, des obus explosaient, les balles
crépitaient, d’un coup toute sa famille fut pulvérisée devant elle et un flot de leur sang
l’éclaboussa et la brûla comme de l’acide, elle poussa un cri de douleur inimaginable…

Il était maintenant un canonnier dans ce chasseur bombardier, le ciel était embrasé
d’explosions, l’avion tentait de se frayer un chemin au milieu d’une nuée d’aéroplanes
il se trouva alors juste à la hauteur d’un bombardier ennemi, juste en face de la verrière
de son mitrailleur. Il eu le premier le réflexe de tirer, c’est hallucinant de tirer au canon
presque à bout portant sur un corps humain ! Celui-là explosa comme une pastèque
trp mure qui tombe sur le sol projetant sur lui tout ce qui avait été un être humain
Boyaux, fragments de chair, d’os et un flot de sang qui le fit hurler d’horreur et de douleur.

Mais il était déjà transporté dans une carcasse d’acier assourdissante, un char au milieu
de ce qui fut la plus grande confrontation de ces engins démoniaques, il tirait encore et encore
il faisait mouche à chaque fois et il en était au moins au dixième char ennemi détruit.
Parfois il voyait un de leurs occupants en flamme tenter de sortir de la tourelle
achevant de se consumer au sol, déjà mort, si par chance le mitrailleur avait pu
l’achever. Le bruit était assourdissant, la chaleur insupportable, la sueur coulait
de son front sur ses yeux irrités qu’il avait du mal à garder ouverts. Soudain il aperçut
sur sa gauche, mais trop tard , un char ennemi qui avait réussi à s’approcher tout près !
Trop près...
Le blindage épais de son char le protégeait de tirs ennemi portés à une distance de plus
500 mètres, mais pas là à 50 mètres ! Il n’eut pas le temps de tourner la tourelle
suffisamment tôt , elle explosa sous le tir ennemi,et il sentit qu’une partie de son visage
était arraché juste avant d’être recouvert de son sang et de s’embraser, la douleur était infernale

Il se retrouva fantassin sur un autre champ de bataille, la terreur au ventre essayant
de s’abriter derrière les cadavres de ses copains déjà pulvérisés par la mitraille mais
au moment où il se relevait un peu pour tirer, il fut cisaillé par les balles d’une mitrailleuse
en face dont le serveur guettait sa sortie depuis un moment. Une dernière pensée désespérée
pour ses enfants, sa femme avant d’être submergé de douleur .

Il devient alors un enfant avançant nu comme sa maman dans une file
constituée de vieillards, de femmes et d’enfants comme lui.
Il serrait bien fort la main de sa maman qui était blême… Des hommes en uniformes
vociférant frappaient à coups de crosse ceux qui n’avançaient pas assez vite.
Parfois ceux ci tombaient par terre et ces hommes méchants » leur tiraient dessus.
Un grande porte s’ouvrit devant eux, ils furent obligés d’entrer dans une salle sans fenêtres
mais il fut réconforté d’y voir des douches ! Peut-être n’étaient ils pas si méchants que cela
après tout ...
La porte se referma, mais curieusement il n’y avait pas d’eau sortant des pommeaux
mais un sifflement et une sorte de fumée verdâtre …
Ses poumons commençaient à le piquer très fort, il suffoquait dans les bras de sa maman
qui pleurait, les cris… La douleur était effroyable… Dans un dernier souffle il cria
« Maman… ».
Les effroyables expériences se succédèrent sans répit ...
Il vécut, et il vit encore des millions de fois, des centaines de millions de fois
la douleur physique et morale de tous ceux qu’il avait plongé dans l’horreur :
les morts, mais aussi les blessés, les infirmes, leurs familles encore vivantes
mais accablés de douleur morale, d’amours brisés, de peines infinies.

Oui Adolf ce sera très long, presque une éternité , un océan de sang et de douleur
à endurer encore …


( Dédié à un de ses dignes sucesseurs ... et bien d'autres ).

Messager
Sybilla
Envoyé le :  10/3/2022 21:38
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95494
En ligne
Re: Le prix du sang et de la douleur
Bonsoir Michel,

Ravie de ton retour parmi nous toutes et tous!

Un récit magnifiquement écrit et terriblement poignant retraçant toutes les horreurs de la dernière guerre mondiale perpétrées par Hitler !

J'ai été très émue en te lisant !



Belle soirée cher ami poète !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

messager
Envoyé le :  11/3/2022 14:17
Plume d'argent
Inscrit le: 1/4/2009
De:
Envois: 358
Re: Le prix du sang et de la douleur
Merci Sybilla, les événements actuels m'ont fait penser
Ă  ce texte qui s'applique Ă  tous les tyrans sanguinaires.



Amitiés.


Michel
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