C’est un trou là aussi où pleure l’innocence
A la tombée du jour, sur une ville en feu.
Autour craque l’orage et pourtant le silence
Recouvre cet instant de son flot religieux.
Un enfant, poing serré tout contre sa poitrine,
Étrangle fermement son dernier souvenir.
Il a les yeux ouverts et la vision divine
L’entraînant froidement vers l’envie de dormir.
Étendu sur un lit, il serre avec élan
Le jouet en peluche offert pour ses six ans.
Le cœur déshabillé et l’amour orphelin:
« Bonne nuit mon garçon… » flue le sang de sa mère
Sur les joues de son fils emporté par la guerre.
Il n’était pas soldat… Seulement un gamin.
----------------
"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.