Souvent je repense à ce jour, cinq ans plus tôt,
Où vous aviez accueilli vos administrés
Dans cet écrin de verdure sur le coteau
Qu'un camping avait su jusqu'ici préserver.
Ce jour-là , entre les platanes et les frênes,
J'ai vu tout le sens de notre logo si vert
Sans vraiment prendre conscience que cette arène
Allait être anéantie par les bulldozers.
Comme tant d'autres je me serai fait avoir
Par ces plans vus d'en haut, ces images trop belles,
Et ce brillant discours auquel j'ai voulu croire
Sur l'harmonie avec le milieu naturel.
Si vous saviez à quel point je me sens trahi
En voyant ces énormes blocs sortis de terre
Dressés comme des tombeaux sur ce lieu de vie
Devenu à jamais son propre cimetière.
Le climat devient fou, et là , on dénature
Tout un site arboré, capteur de CO2,
En cité, au bord d'une route qui sature
Et vomit sur nos rues son trop-plein pernicieux.
Comment parler de bâti éco-responsable
Quand le dernier de nos poumons est sacrifié,
Quand densifier est votre choix inéluctable
Pour gagner en subventions et impôts fonciers ?
Arrêtez cette urbanisation à outrance !
Notre ville n'est plus que béton et bitume.
Même son logo aujourd'hui n'a plus de sens
Tant il a pris la couleur de votre costume.
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