Je me souviens d’un homme, amateur de lectures,
Ne pouvant s’y plonger, calme dans l’aventure,
Sans que son épouse ne vienne chaque fois,
Pour de nombreux travaux, l'appeler sans émoi.
Si souvent contrarié, il posait ses lunettes,
Tout en obéissant, rêvait à l’aveuglette,
A ce temps si précieux, qu’il voulait consacrer,
A sa passion discrète, et pour lui si sacrée.
Pourtant tout a changé, le jour où elle est morte,
Devant la catastrophe, il a ouvert la porte…
C’est un monde écroulé, où tout a disparu,
Sauf la bibliothèque, où s’est vite rendu.
Sans une hésitation, il a choisi des livres.
Heureux, et plein les bras, il s’est senti revivre.
Mais dans l’escalier, a soudain écrasé,
Sur l’une des marches, ses lunettes tombées.
Il en était fini de sa belle passion,
Il restait alors seul, sans plus une ambition,
Dans un monde détruit, une ville meurtrie,
Seul être vivant qui, d’effroi, restait pétri.
Un vide semblable, viendrait me menacer,
Quand une dystonie, cervicale, annoncée,
Me fait tourner la tête, involontairement,
Momentanément et, lentement, brusquement.
Devant l’ordinateur, quand se tourne ma tête,
Mes yeux ne suivent plus, ce que mes mains s’entêtent
A continuer d’écrire, un rien, n’importe quoi,
Qu’il me faut effacer, et reprendre parfois !
C’est dans le quotidien, que cette maladie,
S'implique et chagrine, du matin au midi,
Jusqu’en fin de soirée, si la tête appuyée,
N’est pas en continu, comme sur l’oreiller.