Le soleil éclabousse les bassins endormis
Créant des mosaïques de miroirs argentés
Et pour unique indice des présences de vie
Le balai des insectes sur le feu des pavés
J’admire le jeu des ombres dessus son ventre nu
Sous le clos des paupières j’imagine ses songes
Sur le fil de ses lèvres un baiser retenu
Je m’invente lumière sur sa peau qui s’allonge
Je me fais tendre brise à l’effleur de son corps
Je dessine les contours au-delà des licences
J’adopte ses mélodies et rejoue ses accords
Je suis une caresse, confident du silence
Le jardin se réveille peu à peu des torpeurs
Les pétales assoupis rosissent dans leurs robes
Sous les étreintes chaudes se livrent en douceur
Aux balancements du souffle des sens qui se dérobent
Les bassins prennent vie par la chasse des carpes
Eclairs chauds et brillants dans le cache-cache humide
Se glissent dans les ombres et frôlent les escarpes
Pour rejoindre l’abime des profondeurs avides
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“C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde - Paul Eluard”