Sa pureté me berçait enfant d'une musique envoûtante,
Lorsque j'écoutais inlassable s'écouler en paix,
Cette chanson si précieuse aux clartés étincelantes,
Dans un endroit unique où le temps s'arrêtait.
Point de bourrasque, le vent n'y soufflait mot,
La feuille tombait muette sur le lit du ruisseau,
Le chêne se fondait en courbettes pour caresser sans bruit,
La chevelure d'or d'une enfant à son pied endormie.
Seule au monde, je m'abandonnais au silence,
Parfois lourd d'un p'tit coeur qui pleurait d'innocence,
L'eau reflétait mes pensées dans ses moindres confidences,
Et noyait ma tristesse au doux son d'une danse.
J'y laissais mes secrets dans ce coin d'paradis,
Mon reflet s'allongea lorsque je le revis.
Les minutes se figèrent ; d'émotion, je souris,
Quand je vis le vieux chêne bercer un enfant aux yeux gris.
Fanny