Au bout de ces mots-lĂ , cette lettre sublime
Vient sans cesse troubler le repos de mes rimes;
C’est un E minuscule, ô combien majestueux,
Qui fait pleurer la plume au profond de mes yeux.
Qu’elle soit demie nue, qu’elle soit désolée,
Les pigments de ma vue s’en trouvent désarmés;
Chaque fois que je lis cette marque Âme-sœur,
Il y a comme un feu à l’entrée de mon cœur.
Madame est plus jolie dessinée au verbe être,
Cent mercis au génie, auteur de cette lettre;
Je la vois délicate, accrochée aux courbures,
Caractère opulent de ma douce écriture.
Quand mon Ĺ“il se repose enfin parmi ses lignes,
J’imagine ce corps que mes doigts égratignent:
La belle silhouette envoûtant les désirs
D’un homme un peu facile enchanté de la lire.
A la grâce avisée d’une simple voyelle
Qu’il me faut honorer : « Qui peut vivre sans elle? »;
Et jusqu’au dernier vers de mon compte à rebours,
J’écrirai sur les toits cette lettre d’amour.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.