Ce sont les pas chargés
De mémoire, que j'entends.
Ils semblent frotter la nuit
En l'absence des ménagères.
Les couloirs sont repassés
Sous de laineuses pantoufles
Parfois, j'en vole une ou deux
Pour détricoter l'insomnie.
Ici, le sommeil s'amuse
Ă€ cache-cache dans les veilleuses
C'est comme ce papillon volant
Tout près de ma fenêtre
Il est si beau, que je n'ose
Refermer ses blanches ailes,
Si fragile, que je couvre,
Mes doigts, sur les heures qui passent.
Les étoiles pâlissent
le ciel reprend ses couleurs
Si le sommeil est sage, ce soir,
Je fermerai les yeux, sans le voir.
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sylvianni