Insomnie...
Morphée, vois le chagrin dont ce soir je me pâme,
Fais que je puisse un jour fermer les yeux, un peu.
Au creux du songe est-il un fleuve silencieux,
Qui d’un ardent supplice apaiserait la flamme ?
Au silence je parle et me livre au vacarme
Étouffant, misérable, accablant, morne, rude.
Quand meurt le jour, la nuit chante un triste prélude,
Et mon âme se noie dans des draps pleins de larmes.
Au bal du désespoir dansent mes pauvres rêves,
Infâme tourbillon que la lune célèbre.
Entends-les proférer des oraisons funèbres
A ceux qui pleurent un peu quand la lumière crève.
Morphée, délivre-moi de ce feu qui me ronge,
Et porte à mes pensées quelques douces images.
À mon étoile, épargne un funeste naufrage,
Et que je goûte enfin de plus paisibles songes.
Ezehkiel
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