Et si je vous disais le plus charmant secret,
Dans le creux de vos yeux, que je n’ai partagé…
Quelques mots courageux qui poussent le timide
Que je suis, à confier ce que j’ai dans le bide.
C’est un vers délicat, sans chagrin ni violence,
Un aveu friandise derrière mes silences
Que j’ai gardé au corps depuis tant de sourires
Que mes lèvres m’ordonnent aujourd’hui de l’écrire.
Je le vois défiler comme un rêve interdit
Dans mon crâne épuisé, corbeille des non-dits.
Trop longtemps à l’abri de vos pieux arbitrages,
Implorant le besoin de sortir de sa cage.
Le voilà sur le seuil, ma bravoure en éclat!
Je commence à me dire qu’il est prêt (plus que moi)
A sortir de mon encre, délaisser sa demeure;
Finalement n’est-il pas plus au chaud dans mon coeur?
Puisque au fond, somme toute, qui donc serait tenté
Par l’appât d’un secret si facile à livrer?
Qu’on me pardonne alors ce poème indécis,
Je crois que la pudeur m’a fait changer d’avis.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.